World GT Challenge : Simon Gachet et Steven Palette font sauter la banque à Magny-Cours !

La victoire en catégorie Silver Cup, les pilotes Saintéloc Racing Steven Palette et Simon Gachet l’ont déjà remportée, par deux fois, lors du premier meeting à Misano… Mais la victoire absolue face, notamment, à dix équipages Pros armés jusqu’au dents, ils se contentaient d’en rêver. Elle est arrivée à domicile, à Magny-Cours, devant un public limité par les normes sanitaires mais enthousiaste et acquis à leur cause. Ils occupent à mi-saison la tête de la Silver Cup et tous les espoirs leur sont permis pour la suite !

Le contraste des émotions
Steven Palette se montre diabolique lors de la première séance qualificative. Il signe un superbe 3ème temps et la pole de sa catégorie. Hélas, la course 1, disputée en nocturne, est hypothéquée dès le tour de formation quand une crevaison oblige le Berruyer à passer par les stands. Il repart dernier et entame une énergique remontée. Mais peu après le cap du quart d’heure de course, une Ferrari en perdition le percute. Les dégâts ne sont pas anodins mais l’Audi R8 LMS GT3 #26 peut continuer et l’Isérois Simon Gachet parvient à terminer 13ème au général et 4ème de la Silver Cup.

Simon sort la grosse artillerie lors de la séance de qualification du dimanche matin et signe la pole dans son dernier tour ! En course, il parvient à garder Raffaele Marciello (champion d’Europe de F3, vainqueur de la Coupe du Monde FIA GT) à distance. La Mercedes profite des arrêts au stand pour prendre la tête mais Steven met une telle pression sur son pilote que celui-ci sort de sa trajectoire. L’Audi Saintéloc reprend l’avantage pour ne plus le quitter !

Ce qu’ils en disent…
Simon Gachet : « Je pensais qu’on allait être bien à Magny-Cours, mais pas à ce point ! Aux essais libres, il est toujours difficile de se situer. On ne sait jamais précisément qui a passé des pneus, qui roule avec peu d’essence et quel pilote est dans la voiture. »

Steven Palette : « Le championnat est tellement relevé ! L’équipe a bien bossé depuis le début de saison, j’étais donc optimiste pour la victoire en Silver, mais de là à miser sur un succès au général… Avec Simon, nous formons un équipage très homogène, nous faisons les mêmes chronos et c’est un avantage dans un tel championnat. »

The Voice : « vous allez aussi vite, mais en ne pilotant pas de la même façon… »

Simon Gachet : « C’est vrai, nos pilotages diffèrent dans plusieurs virages du circuit. »

Steven Palette : « Aux essais libres, dix voitures se tenaient en 3 dixièmes. La qualif promettait d’être serrée. J’ai bénéficié de l’excellente gestion du trafic de notre ingénieur Nicolas Chomat, dit ‘Chocho’. Dans le dernier tour, j’ai pris la pole, mais deux pilotes ont fait mieux derrière moi. Ce 3ème temps, avec la pole en Silver, était une belle satisfaction. »

The Voice : « Mais on ne peut pas en dire autant de la course 1… »

Steven Palette : « Au début du tour de formation, j’ai entendu Nico parler de pression des pneus dans la radio. A Adelaïde j’avais perdu 100 grammes à l’avant droit mais avec les pneus durs, une faible baisse de pression n’est pas perceptible. Ça aurait pu être un capteur défaillant. Mais au 180° j’ai senti la voiture tirer à droite. En fait j’ai pris un débris de carbone après Estoril, il fallait rentrer et changer un pneu. On ne peut surmonter ce genre de déception qu’en attaquant pour remonter. C’est ce que j’ai fait mais en faisant gaffe car certains sont un peu perdus la nuit. A la sortie du virage n°1, j’ai passé une Ferrari qui venait de louper la corde, je me suis mis bien à l’extérieur dans Estoril pour lui laisser de la place, mais elle était dans l’herbe et je l’ai vue revenir sur ma droite puis devant mon nez et je n’ai pas pu l’éviter. J’ai eu peur pour le radiateur, miracle, il a tenu mais je me suis retrouvé à piloter avec le volant de travers et des dégâts au niveau du splitter, des longues portées et des écopes de freins. »

Simon Gachet : « Steven m’avait prévenu que l’auto avait souffert J’ai fait ce que j’ai pu en me disant qu’il fallait marquer des points et on a fini P4 en Silver. C’est fou car avec une auto dans cet état, les leaders ne nous mettaient que 5 dixièmes. Alors, on a tiré un trait sur cette course, en sachant que le lendemain on allait être très très vites ! »

Steven Palette : « Le crash n’a pas arrangé l’équipe car la course a pris fin vers 23h15 et il fallait être prêt à 8h30 pour la qualif 2. Les gars ont bossé jusqu’à 4 heures. »

Simon Gachet : « Ils ont été héroïques car j’ai trouvé une voiture compétitive et agréable à conduire pour la qualif. Mais à l’avant-dernier tour, j’étais P11 ! Notre ingé Chocho m’appelle et me dit : « il faut trouver 2 dixièmes ! » J’ai poussé comme un fou, et j’ai signé la pole. C’était une belle récompense pour l’équipe et pour nous aussi, les pilotes. On a fait deux très bonnes qualifs ce week-end. Il nous fallait aussi une bonne course. J’ai bien géré le départ et j’ai tout de suite creusé un petit écart d’une à deux secondes sur la Mercedes de Marciello, que j’ai conservé pendant tout mon relais. »

Steven Palette : « Nos adversaires ont réussi un pitstop un peu meilleur et la Mercedes est repartie devant moi. Je savais que le Russe qui était au volant avait la réputation de faire peu de fautes. Chocho me dit « il faut lui tomber dessus tout de suite ». J’essaye de l’intimider et au bout de quelques tours il repousse son freinage, va un peu large, reprends lez gaz pour faire une bonne ligne droite, mais il se retrouve à l’extérieur en sortie d’Estoril, et je passe dans la ligne droite. Et j’enchaîne cinq ou six tours à fond sans regarder dans les rétros. Pendant le dernier quart d’heure, sensation incroyable, je ne voyais plus personne derrière. »

En chœur : « Notre ingénieur a travaillé sur les Audi Saintéloc GT3 et GT4, son cerveau a fonctionné à pleine charge, les deux voitures étaient super rapides, il ne s’est pas loupé sur les stratégies et les qualifs. Nous sommes passés par toutes les émotions ce week-end ! Un grand merci à l’équipe ! »

On retrouvera les deux Français à Zandvoort, où Simon l’avait emporté en 2019, du 25 au 27 septembre.

Romane Didier,

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