– Dacia Sandrider au Dakar 2025, Sébastien Loeb s’offre un ambitieux challenge
Au début de l’année 2024, Dacia annonça sa participation au prochain Dakar prévu du 3 au 17 janvier 2025 avec son nouveau Sandrider. La marque peut compter sur trois équipages engagés, chacun mené par trois pilotes expérimentés : Nasser Al-Attiyah, quintuple vainqueur du mythique rallye-raid, l’Espagnole Cristina Gutierrez, deuxième femme de l’histoire à remporter une étape du Dakar et, Sébastien Loeb, nonuple champion du monde des rallyes.
À quelques jours du Mondial de l’Auto et d’un passage sur le stand de Dacia pour présenter le Sandrider aux visiteurs passionnés, Sébastien Loeb s’est notamment confié sur l’importance du travail collégial pour développer la voiture, ses ambitions en course et sa volonté d’entrer rapidement en compétition.
Sébastien Loeb et Dacia : « mettre tous les moyens nécessaires pour gagner »
Sébastien Loeb aime les nouveaux challenges. Il l’a prouvé à plusieurs reprises ces dernières années, ce n’est donc pas étonnant de le retrouver aujourd’hui chez Dacia pour y disputer le Dakar en janvier 2025. Quand le constructeur lui a proposé le projet, il n’a pas hésité : « J’ai été tout de suite intéressé. La marque était très enthousiastes par rapport au programme et l’objectif était de mettre tous les moyens nécessaires pour gagner », avance le pilote. « Connaissant le sérieux et l’ambition de Dacia, je savais que c’était aussi la promesse de disputer le Dakar dans les meilleures conditions avec un soutien technique de haute qualité », poursuit Sébastien Loeb. Le fait que Dacia soit novice en rallye-raid, cela ne semble pas le freiner, bien au contraire : «C’est évidemment plus excitant de pouvoir partir d’une page blanche, le challenge est de taille. »
Sébastien Loeb ajoute « le constructeur a été très à l’écoute des besoins » de chaque pilote. « Dacia a voulu se servir de notre expérience pour construire le Sandrider. Ils ont tenu compte de toutes les contraintes et les problèmes que nous avons pu avoir par le passé avec nos expériences diverses afin d’essayer d’apporter des solutions adaptées. » Le champion estime également que « partir de zéro fait que nous évoluons et grandissons ensemble. Cela apporte un vrai plus à notre équipe qui est jeune mais déjà très soudée. »
« Le Dacia Sandrider est une voiture bien née, performante et solide », assure Sebastien Loeb
Nasser Al-Attiyah, Cristina Gutierrez et Sébastien Loeb sont donc engagés dans la catégorie Ultimate T1+ du Dakar 2025, avec le Dacia Sandrider. Ce prototype, d’une longueur de 4,14 m et d’une largeur de 2,29 m, est inspiré du concept-car Manifesto présenté au Mondial de l’Auto 2022. Il a été développé spécifiquement pour les terrains extrêmes, et sans-doute les plus exigeants de rallye-raid. Issu d’une collaboration entre Renault Group et Prodrive, entreprise britannique spécialisée dans le sport automobile, le Dacia Sandrider est une véritable machine à gagner. Cette voiture de course reçoit un moteur V6 3,0 litres biturbo développant une puissance maximale de 360 ch, pour un couple maxi de 539 Nm, associé à une boîte de vitesses séquentielle à six rapports et à une transmission intégrale 4×4. Prouesse technique, le poids total du Sandrider est d’environ 15 kg moins élevé que les prototypes comparables grâce à l’utilisation d’un châssis tubulaire plus léger, l’utilisation de pièces en carbone et la suppression de tous les panneaux de carrosserie superflus.
Le Dacia Sandrider utilise aussi un carburant de synthèse plus durable produit par Aramco
Le prototype Dacia Sandrider a été développé dans une approche éco-smart. Il est équipé d’un moteur qui utilise un tout nouveau type de carburant de synthèse Aramco qui combine l’hydrogène renouvelable avec du CO2 capturé. Le résultat final est un carburant à faible teneur en carbone et compatible avec les moteurs thermiques actuels. « En termes d’utilisation, il n’y a pas de différence significative par rapport à ce que nous avons connu auparavant », avance Sébastien Loeb. « La gestion est similaire, la performance de la voiture est bonne. Cependant, l’avantage majeur réside dans son impact environnemental, qui est un vrai atout pour nous. C’est une évolution positive à plusieurs niveaux. »
Sébastien Loeb ajoute : « le Dacia Sandrider est une voiture bien née, très solide et, à mon sens, très performante, mais nous le confirmerons quand tous nos concurrents seront là. »
Il précise que tout a été fait, dans son ensemble, pour évoluer « dans des conditions optimales sur des spéciales longues et éprouvantes. » Le champion de rallye donne quelques exemples comme « le tableau de bord modulable que nous avons pu affiner aux fils des essais », mais aussi « les panneaux magnétiques pour ne pas perdre les boulons dans le sable ou encore les pigments anti-infrarouges pour limiter la surchauffe du soleil dans la voiture ».
Un « vrai travail d’équipe » nécessaire pour permettre le bon développement de la voiture avant le Dakar 2025. Le pilote aux 80 victoires en championnat du monde des rallyes donne quelques détails concernant le développement du Dacia Sandrider : « J’essaye de leur apporter mon ressenti tel que je le fais habituellement sur une séance d’essais. Ensuite, on travaille tous ensemble pour essayer de faire avancer les choses. » Sébastien Loeb poursuit : « L’expérience de Nasser (Al-Attiyah) et de Cristina (Gutierrez) est également très précieuse. Nous échangeons beaucoup sur nos ressentis respectifs et essayons d’apporter aussi des solutions communes. C’est un vrai travail d’équipe et ça fonctionne très bien comme ça. »
Cet été, les trois pilotes ont pu effectuer plusieurs journées tests à bord du Dacia Sandrider. D’abord en juin, au Château de Lastours dans l’Aude, puis, début juillet, au Maroc pour retrouver des conditions similaires au Dakar. « Au fil des essais nous avons effectué du travail pour posséder des réglages qui nous convenaient au mieux. Notamment au niveau des suspensions, de la direction assistée, des trains roulants. Mais aussi la visibilité dans la voiture », explique Sébastien Loeb. « De manière générale, la voiture s’est bien comportée. Nous avons été surpris dans le bon sens. Maintenant, nous avons rencontré quelques problèmes que l’équipe gère. Notamment des problèmes de chauffe dans la voiture. Nous voulions tester le Sandrider dans des conditions extrêmes. C’est ce que nous avons fait au Maroc où la température est montée jusqu’à 52 degrés dans les dunes. Dans ces conditions-là, le système d’air conditionné ne fonctionnait plus. Ce qui créait une surchauffe », détaille le pilote expérimenté.
Avant le Dakar 2025, Sébastien Loeb est « très impatient de rouler au Maroc et de se jauger face à la concurrence »
Quoi qu’il en soit, cela n’entache pas la très bonne préparation, l’adaptation et « le perfectionnement d’une voiture qui se comporte déjà très bien. » « Le team travaille là-dessus et a déjà trouvé des solutions » concernant la montée en température de l’habitacle. « Pour être franc, je ne pense pas que nous aurons des températures aussi élevées en Arabie. C’est très peu probable, mais, nous serons préparés ! », ajoute celui qui disputera son neuvième Dakar en janvier 2025.
Avant de se rendre en Arabie Saoudite, le Dacia Sandrider fait sa première sortie officielle au Rallye du Maroc (5 au 11 octobre). Sébastien Loeb a « vraiment hâte » d’y être. « Je suis très impatient de rouler, pour que l’on puisse se jauger par rapport à la concurrence et voir où nous en sommes en termes de performance. C’est aussi une nouvelle aventure qui démarre avec une équipe au top. Le fait qu’on ait participé à sa création change la donne. »
Selon Loeb, « avec Dacia, nous mettons toutes les chances de notre côté. C’est l’effort collectif qui constitue le vrai point fort de ce projet. » Enfin, concernant l’épreuve marocaine, il estime que « c’est un test grandeur nature. L’objectif est avant tout de voir que tout est en place et que tout fonctionne correctement. Si ce n’est pas le cas, il faudra identifier les problèmes et les résoudre avant le Dakar. » Évidemment, l’ambition est toujours là : « Si, nous pouvons faire un bon résultat, ce serait encore mieux ! »