Schumacher CLRT aux 24H de Spa : 24 heures, 1 seconde…

Lors de la longue semaine du Centenaire des Crowdstrike 24 Heures de Spa, l’équipe Schumacher CLRT Racing Team, pour ce qui n’était que sa deuxième course dans la catégorie reine, a ressenti le bonheur intense de se mesurer aux références du Grand Tourisme international, mais aussi l’immense frustration de l’abandon. Une seule des 86400 secondes que dure un double tour d’horloge a suffi pour anéantir le travail titanesque abattu pour être à la hauteur de l’enjeu et de la légende d’une telle course. Ultime regard sur le parcours spadois d’une équipe qui se sent aussi bien dans son présent que dans son avenir.

Une compétitivité avérée
Lors de la première épreuve d’endurance de la saison au Paul Ricard, la Porsche 911 GT3 R d’Ayhancan Güven, Dorian Boccolacci et Laurin Heinrich visait le podium quand elle a rencontré un problème durant un ravitaillement. Les premières séances de roulage des 24 Heures de Spa voient le team évoluer sur un tempo aussi soutenu, avec un 3ème temps aux essais privés suivi d’un 2ème temps aux essais libres. Rappelons que la course-phare du GT World Challenge Europe a attiré 66 équipages, les Porsche étant au nombre de 12 dont 6 équipages engagés en catégorie Pro.

Le premier rendez-vous important avec le chrono est celui des essais qualificatifs, dont la hiérarchie est formée de la moyenne du meilleur effort de chacun des trois pilotes. L’exercice se conclut sur une 7ème place, avec le rang de 2ème meilleure Porsche. La #22 de Schumacher CLRT Racing Team se qualifie donc aisément parmi les 20 concurrents appelés à disputer la Superpole. Dorian Boccolacci se charge de cette séance un peu particulière dans laquelle chaque pilote est seul face au chrono sur deux tours lancés. Mais l’équipe reçoit une pénalité pour non-respect de son heure de départ et se qualifie à l’extérieur de la 10ème ligne de la grille.

Une course trop vite achevée
Ayhancan Güven est désigné pour prendre le départ. L’objectif est clair : se maintenir en position d’attente en restant dans le tour du leader et en guettant les bonnes opportunités que la météo pourrait faire surgir… Dorian Boccolacci est le deuxième relayeur, Laurin Heinrich lui succède dans le cockpit et tout se déroule comme attendu au cap de la quatrième heure de course.

Mais vers 20h15, le pilote allemand subit un contact de la part d’une autre Porsche à l’épingle de la Source. Il doit s’arrêter en bord de piste dans la descente qui mène au Raidillon, s’aperçoit qu’il ne pourra pas repartir, descend de voiture et la mort dans l’âme, se voit contrant de l’abandonner aux commissaires de piste. Dommage car la pluie est effectivement arrivée dans la soirée, faisant le jeu des Porsche souvent à l’aise dans ces conditions. Sans compter que Laurin Heinrich venait de signer le 2ème temps en course en 2’16’’493 – seule la Lamborghini ayant établi la Superpole avait alors fait mieux. Ce temps est resté le meilleur du clan Porsche et le 5ème plus rapide de l’ensemble du plateau jusqu’à l’arrivée des 24 Heures de Spa !

Laurin Heinrich : « Une voiture est arrivée derrière moi avec une crevaison et elle m’a touché alors que nous approchions du virage n°1. J’ai essayé de l’éviter mais je n’ai rien pu faire et le contact a endommagé le train arrière du côté droit. Je pense que nous avions une très bonne auto, nous respections notre tableau de marche, en évitant les incidents qui ont causé de nombreuses neutralisations. Notre rythme était excellent et la pluie allait arriver… Nous avons décalé notre stratégie pour bénéficier d’une piste claire, je roulais comme en qualification. J’ai signé un bon chrono qui laisse à penser que nous avions une voiture capable de viser un grand résultat. Sur le coup, nous étions ravis de cette performance, mais nos regrets n’en sont que plus vifs. Tout s’est arrêté beaucoup trop tôt ! »

Dorian Boccolacci : « Mon but était de faire un relais assez safe pour garder la voiture entre les lignes car on n’a droit qu’à six dépassements des track limits pendant six heures. J’y suis arrivé, après, entre les neutralisations, j’ai senti que la voiture avait un bon potentiel. C’était rapide malgré mon manque de roulage dans la GT3 R et le fait que je n’avais pas couru depuis plus de deux mois. La déception est double car finir les 24 Heures m’aurait permis de compléter mon expérience et le relais de Laurin a prouvé qu’on avait une carte à jouer. »

Ayhancan Güven : « la préparation de la course s’est bien déroulée, nous avons atteint nos objectifs en termes de réglages. J’ai pris le départ, tout allait bien à bord, je me contentais de rester dans ce long train de voitures, tour après tour, en appliquant les procédures. Porsche et Schumacher CLRT Racing Team ont fait un super job, l’issue terminale de la course est donc très décevante au regard des efforts fournis par toutes les personnes impliquées dans ce programme. Nous aurions aimé voir ce dont l’équipe aurait été capable sur la distance. Cela fait partie du jeu et je suis fier de ce que nous avons accompli. »

Le Fanatec GT World Challenge Europe Powered by AWS Endurance Cup fera de nouveau l’actualité à la fin du mois sur le circuit du Nürburgring (27 & 28 juillet). Schumacher CLRT Racing Team se trouve en parallèle dans le fol enchainement des courses de la Porsche Mobil 1 Supercup avec quatre épreuves en moins d’un mois en accompagnement de la tournée d’été des Grand Prix de Formule 1.

Romane Didier,

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