Les nouveautés de Michelin pour la saison 2024 du Championnat du Monde FIA-WEC

– Michelin reconduit ses gammes Endurance pour la catégorie Hypercar ; en parallèle, le développement du pneu 2025 se poursuit.
– La catégorie reine est plus fournie que jamais avec 19 voitures et 9 constructeurs automobiles engagés, tous partenaires de Michelin.
– Nouveauté réglementaire 2024 : Michelin acteur de la procédure d’Hyperpole en choisissant la typologie du pneu qui devra être utilisé.

Le Championnat du Monde d’Endurance FIA-WEC 2024 démarre cette semaine avec une nouvelle course au calendrier : les 1812 km du Qatar. Après deux jours de prologue (les 26 et 27 février), l’événement se déroulera du 29 février au 2 mars. La première séance d’essais libres aura lieu le jeudi 29 février et les qualifications se dérouleront le lendemain en fin d’après-midi. La course, longue de 1 812 km et d’une durée maximale de 10 heures, débutera quant à elle le samedi 2 mars, à 11h00 locales, soit 9h00 en Europe de l’Ouest.

Les nouveaux partenaires de Michelin pour la saison 2024
Les marques engagées sont toujours plus nombreuses dans la catégorie Hypercar. Michelin est le fournisseur exclusif de cette catégorie reine, qui sera la plus fournie du championnat avec 19 voitures. Aux côtés de partenaires déjà présents en 2023 (Cadillac, Ferrari, Porsche, Peugeot et Toyota) on note le retour d’Alpine, qui réinvestit le plus haut niveau de l’Endurance avec un nouveau prototype, mais aussi l’arrivée de BMW, d’Isotta Fraschini et de Lamborghini. Au total, pas moins de neuf constructeurs qui bénéficieront des gammes de pneumatiques Endurance et de l’expérience de Michelin au fil de huit manches d’un Championnat du Monde qui s’annonce animé.

Les pneus Michelin pour le Championnat du Monde FIA-WEC 2024
Fort des excellents résultats obtenus par la gamme lancée en 2023, Michelin a décidé de la reconduire en intégralité pour cette saison 2024. « Le règlement technique étant le même, il était logique que nous capitalisions sur les données que nous avons récolté en masse la saison dernière, et que nous continuions avec les mêmes gommes que celles lancées il y a à peine un an » indique Pierre Alves, le manager des programmes Endurance de Michelin. « En 2023, l’enjeu était de mettre en piste des gommes qui montent plus vite en température afin de compenser l’interdiction des armoires chauffantes, et le contrat a été rempli. Au fil de la saison, nous avons constaté que les performances-clés des pneus ont par ailleurs été préservées, nos partenaires ayant délivré des courses superbes avec des batailles de haute intensité. Nous sommes extrêmement fiers de ces résultats, tout comme de ces pneus qui sont exclusivement développés sur simulateur, ce qui est un pas important en matière de protection de l’environnement. La puissance numérique de Michelin nous permet désormais d’aller très loin dans le développement, et de limiter les essais en piste, qui ressemblent aujourd’hui davantage des séances de validation que de mise au point. »

Pour la saison 2024 du Championnat du Monde d’Endurance FIA-WEC, les concurrents de la catégorie Hypercar bénéficieront de pneumatiques disponibles selon trois crans de gomme :
– Soft
– Medium
– Hard

Chaque gomme dispose d’une ‘fenêtre de température de fonctionnement’ idéale, avec des zones de recouvrement entre les spécifications. Par exemple, si un cran de pneu est identifié́ comme donnant les meilleures performances entre 10°C et 25°C au sol, un autre cran peut quant à lui couvrir une plage de 20°C à 40°C. Sur chaque course, les écuries bénéficieront de deux des trois gommes existantes (qui seront les Medium et Hard pour cette première manche au Qatar), sauf aux 24 Heures du Mans où l’ensemble de la gamme est mis à disposition des concurrents.

« Sur toutes les courses, les écuries partenaires bénéficieront des conseils avisés de nos Conseillers Techniques d’Écurie (CTE) », continue Pierre Alves. « Notre gamme Endurance a été développée bien avant que le calendrier 2024 ne soit ébauché, et quelques inconnues demeurent. Nous n’avons parfois aucune donnée chiffrée concernant les pneus sur certains tracés, et nos partenaires vont avoir besoin d’un soutien technique approprié. Pour les circuits où nous n’avons pas encore roulé physiquement, nous avons néanmoins fait des simulations. En fonction des datas récoltées en essais, nos techniciens seront ensuite à même d’identifier les meilleures fenêtres de fonctionnement de nos pneumatiques en fonction du tracé, des voitures et de la météo. »

Le nouveau pneu pluie ‘toutes circonstances’ lui aussi reconduit
Ce pneumatique a également été lancé en début de saison dernière, et a démontré son excellent niveau de performance à plusieurs occasions. Que le sol soit détrempé ou séchant, le MICHELIN WET joue parfaitement son rôle. Bénéficiant d’une nouvelle sculpture, il permet aux pilotes de rester en piste si l’intensité de la pluie varie, ou si au contraire la trajectoire devient plus sèche, jusqu’à la fin de leur relais. La polyvalence de ce pneumatique a déjà démontré son efficacité, permettant également aux pilotes de gagner du temps en évitant de changer de pneus plus souvent, et de par exemple jongler entre une gomme WET et une autre FULL WET. Rappelons que ce pneumatique est fabriqué avec 45% de matériaux durables, ce qui représente un pourcentage très important pour un pneu de compétition.

Au Qatar, chaque Hypercar aura à sa disposition 12 pneus pour les essais, et 32 pour la course, toutes gommes confondues. L’immense majorité des écuries utilisera des pneus Michelin de dimensions 29/71-18 à l’avant, et 34/71-18 à l’arrière (soit une bande de roulement plus large à l’arrière qu’à l’avant). Pour les 1 812 km du Qatar, les deux 9X8 de l’écurie Peugeot TotalEnergies utiliseront quant à elles des pneus de dimension identique (31/71-18) aux quatre roues. Peugeot passera à la même monte pneumatique que ses adversaires à partir de la manche suivante, à Imola (Italie).

Les pneus adoptent des signes distinctifs pour indiquer la nature de leur gomme
Michelin Motorsport, en accord avec ses partenaires, rend la stratégie pneumatique de chacun visible aux yeux de tous avec l’adoption de différentes couleurs sur les flancs des pneus. « Nous avons choisi des codes couleur qui sont inversés à ce qu’on peut voir dans d’autres championnats, et notamment la Formule 1 », indique Pierre Alves. « Nous avons réfléchi en fenêtre de température pour le fonctionnement de nos pneus plutôt qu’en rigidité de gomme, et c’est ce qui explique la logique adoptée ».

Au fil de la saison, les spectateurs et les compétiteurs pourront observer trois couleurs différentes sur le flanc des pneus :

Gomme Soft : flanc blanc. Cette couleur symbolise le froid, la neige, et c’est donc la gomme la plus tendre qui cadre le mieux pour cet usage.
Gomme Medium : flanc jaune. Entre rouge et blanc, le côté modéré du jaune permet de symboliser la large fenêtre de températures sur laquelle ce mélange fonctionne.
Gomme Hard : flanc rouge. Le rouge fait penser à la chaleur, et lorsque le sol est chaud la gomme la plus appropriée est la plus dure, donc Hard.
Pneu pluie : flanc bleu. Le bleu est considéré comme le code couleur de l’humidité. Là aussi, il convient de s’aligner avec les pneus de la catégorie GT3.
Afin d’intégrer progressivement ce changement à la production, les pneus fournis par Michelin au Qatar arboreront des stickers de grande taille, avant l’adoption de bandes colorées encore plus larges à partir de la course d’Imola. Dans les ateliers de l’usine de Cataroux, à Clermont Ferrand, la fabrication de chaque pneu de course demande une heure de travail, dont plus de la moitié est réalisée manuellement. Il s’agit d’une approche artisanale à grande échelle, avec la rigueur, le soin et la régularité de production qui caractérisent chaque pneumatique de compétition, jusqu’au détail de la couleur positionnée sur le flanc de chaque pneu.

Évolution réglementaire : Michelin décide de la gomme à utiliser lors de la séance de l’Hyperpole
Cette saison, les 10 voitures les plus rapides lors des essais qualificatifs s’affronteront en Hyperpole. C’est à l’issu de cette séance que la physionomie de la grille de départ prendra forme. D’ordinaire laissé à la discrétion des écuries, le choix de la gomme utilisée pour cette séance particulière sera désormais effectué par les équipes de Michelin. La typologie de pneu sélectionnée sera la même pour toutes les voitures. Ce train de pneumatiques neufs sera fourni en supplément de la dotation de base aux écuries, mais ne rentrera pas dans le nombre de pneus disponibles pour la course. Il sera ensuite retiré à la fin de la procédure d’Hyperpole, puis sera mis à disposition des partenaires de Michelin lors d’essais privés.

La gamme Endurance 2025 arrive
Le travail de développement concernant les futurs pneumatiques a commencé il y a de longs mois. D’abord tout s’est joué sur ordinateur et sur simulateur. La technologie numérique de Michelin, basée sur l’exploitation de ‘smart data’ (données intelligentes) permet en effet de développer des modèles de pneus virtuels intégrant les effets de la température, aussi bien au niveau des matériaux que de l’évolution des pressions. Ces algorithmes de simulation sont les plus avancées au monde, ils sont brevetés et protégés par cryptage. Ils permettent d’aller très loin dans le développement d’un pneu avant même que celui-ci ne soit fabriqué et testé en piste. D’ailleurs, une fois sa conception théorique terminée, il est d’abord testé sur un simulateur par un pilote professionnel, qui peut ressentir l’impact ‘pneu’ sur son pilotage, comme s’il était à bord d’une voiture de course. Les ingénieurs Michelin peuvent alors recueillir les informations de la même manière que s’ils étaient au bord d’un circuit, tout en restant au bureau. Cette méthode représente non seulement un gain de temps important, mais limite les risques humains liés aux déplacements, tout comme l’impact sur l’environnement que peut représenter une séance d’essai physique. Toutefois, cette dernière existe encore, en fin de processus de mise au point. « Nous sommes arrivés à notre troisième boucle de développement, et nous avons réalisé deux séances d’essai sur circuit pour développer notre future gamme Endurance 2025, » explique Pierre Alves. « Nous avons travaillé le pneu pluie en fin d’année dernière sur le Circuit du Castellet, mais aussi le pneu slick à Bahreïn. Fin mars, nous allons convier toutes les équipes à amener une seule voiture à Portimao (Portugal) pour une nouvelle séance, toujours en slick. Nous travaillons pour améliorer plusieurs critères de front, ce qui est un véritable défi dans le domaine du pneumatique. L’un de nos objectifs est aussi d’intégrer un taux de matériaux durables plus important, sans compromis sur la performance, et en améliorant la longévité sereinement. L’intégration de matériaux durables est un véritable défi, mais c’est pour nous un passage incontournable. Nous savons que certains composants durables peuvent permettre au pneu de chauffer plus vite, mais il faut bien choisir les ingrédients car certains peuvent dégrader d’autres critères. Il convient aussi de regarder les enjeux de production, car s’il est facile de mettre beaucoup de matériaux durables dans quelques pneus, il est beaucoup plus complexe de reproduire l’exercice à l’échelle industrielle, sur un grand nombre d’exemplaires. Mais si la mise en régime est très importante pour nos partenaires, la multiplication des relais l’est tout autant. Avec ce nouveau pneu, nous visons trois relais sur les courses de six ou huit heures, et jusqu’à cinq relais avec les mêmes pneus aux 24 Heures du Mans. Pour y parvenir, nous travaillons sur la chimie du pneu, mais aussi sur sa structure. »

Plus durable, plus performante et dotée de qualités augmentées, la gamme Endurance 2025 (slick et pluie) sera plus technologique que jamais, et marquera le début d’une nouvelle génération de pneumatique de compétition.

Le calendrier 2024 décrypté par Pierre Alves
-2 mars : 1 812 km du Qatar (Circuit de Losail)
-21 avril : 6 Heures d’Imola (Italie)
-11 mai : 6 Heures de Spa-Francorchamps (Belgique)
-15 et 16 juin : 24 Heures du Mans (France)
-14 juillet : 6 Heures de São Paulo (Brésil)
-1er septembre : Lone Star Le Mans (Circuit of the Americas, USA)
-15 septembre : 6 Heures de Fuji (Japon)
-2 novembre : 8 Heures de Bahreïn

« C’est une très belle saison qui nous attend, avec de nombreuses inconnues et quelques défis à relever. Le premier d’entre eux a été logistique, car nous expédions nos pneus et notre matériel par bateau plutôt que par avion, à la fois pour des questions de coût et d’impact environnemental. Or le contexte géopolitique amène les bateaux à faire des détours, ce qui a pour incidence de bousculer notre calendrier d’expédition et de production. L’autre difficulté tient au fait que les deux premières courses de la saison nous sont jusqu’ici inconnues. Nous avons déjà fait des tests au Qatar, avec quelques voitures. Nous avons aussi roulé à Imola en novembre, mais avec une météo différente de celle que nous aurons en avril. Ce début de saison sera très intéressant. Ensuite, nous mettrons le cap sur la Belgique pour les 6 Heures de Spa-Francorchamps, puis la France pour les 24 Heures du Mans, qui sont deux épreuves que nous connaissons très bien et où nous avons écrit de belles pages de sport automobile. Puis ce sera de nouveau une piste nouvelle pour nous, celle de São Paulo, au Brésil, où notre gamme n’a jamais roulé et sur une piste dont la surface a été refaite. Nos techniciens seront à coup sûr très sollicités. Nous irons ensuite à Austin (Texas), où nous avons déjà fait des essais avec les voitures 2023, ce qui devrait nous aider dans notre préparation. Enfin, nous aurons deux grandes classiques, Fuji (Japon) et Bahreïn, que nous connaissons et où nous nous sommes rendus au cours de ces derniers mois. Entre pistes inconnues et grandes classiques, avec un nombre si important de constructeurs et huit courses de classe mondiale au calendrier, le Championnat du Monde FIA-WEC 2024 détient tous les ingrédients pour offrir un spectacle formidable, dont Michelin est fier d’être l’un des acteurs. »

Les partenaires de Michelin pour la saison 2024
-Cadillac Racing : 1 Cadillac V-Series.R
-Porsche Penske Motorsport : 2 Porsche 963
-Toyota Gazoo Racing : 2 Toyota GR010-Hybrid
-Ferrari AF Corse : 2 Ferrari 499P
-AF Corse : 1 Ferrari 499P
-Hertz Team Jota : 2 Porsche 963
-Peugeot TotalEnergies : 2 Peugeot 9X8
-Isotta Fraschini : 1 Isotta Fraschini Tipo6-C
-BMW M Team WRT : 2 BMW M Hybrid V8
-Alpine Endurance Team : 2 Alpine A424
-Lamborghini Iron Lynx : 1 Lamborghini SC63
-Proton Competition : 1 Porsche 963

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