Un espoir français tente l’aventure de la monoplace en Grande-Bretagne

Après six saisons de karting, du podium de la coupe de France Cadet au top niveau mondial dans la catégorie reine, le Lavallois Arthur Rogeon se prépare à franchir le pas vers le sport automobile et la monoplace. A 16 ans, il participera au GB3 Championship britannique, une série qui, en termes de performances, se situe à mi-chemin entre la F4 et la F3 FIA. Suite à plusieurs tests effectués fin 2022, il rejoindra l’écurie Chris Dittmann Racing dans le cadre d’un programme qui s’étalera sur deux saisons.

Chaque année, des pilotes passent du karting à l’automobile. Mais il est moins fréquent, pour un jeune français, de choisir une équipe anglaise dans un championnat britannique dont la majorité des courses se déroulent outre-Manche. C’est pourtant le défi que va relever Arthur Rogeon en 2023.

Le GB3 Championship – anciennement British F3 – est organisé par la structure MSV de l’ancien pilote de F1 Jonathan Palmer. La monoplace Tatuus utilisée par l’ensemble des concurrents possède une monocoque en carbone avec halo de protection ; son moteur développe 250 chevaux et la boite de vitesses est séquentielle à six rapports avec commande par palettes au volant. L’ensemble et son pilote ne pèsent pas plus de 598 kg, ce qui en fait une des monoplaces les plus légères du marché.

Arthur revient sur ses premiers tours de roue dans son nouvel univers en novembre dernier : « J’ai commencé par deux journées avec une F4 sur le circuit de Snetterton, qui se sont bien passées, alors le team a proposé de me faire essayer la GB3. J’ai roulé deux jours à Silverstone, sur le tracé du Grand-Prix de Grande-Bretagne, avant de retourner à Snetterton, là aussi pour deux journées. Avec seulement trois séances d’une demi-heure sur le sec… Mais ça a suffi pour que je sois bluffé par l’appui aérodynamique, un phénomène dont j’avais tout à découvrir. Je ne suis pas encore à la limite, mais j’ai déjà pu m’apercevoir que plus on va vite, plus la voiture est collée au sol. »

Une année pour apprendre, une année pour gagner…
Toujours sur la brèche pour guider les débuts d’Arthur à ce niveau, Julien Abelli, fondateur de la structure Simumotion, nous fait part de son ressenti à l’aube de la nouvelle saison. « Arthur s’était montré particulièrement à l’aise au volant de la F4. L’option GB3 a alors émergé, elle est en phase avec les perspectives que l’on envisage pour les quatre prochaines années. La monoplace GB3 est très rapide, ses performances sont comparables à celles des voitures de la Formula Regional Europe (FRECA). Arthur sera très bien préparé pour cette saison d’apprentissage. Il ne changera pas son organisation en ce qui concerne ses études, en classe de 1ère au Pole France de la FFSA Academy au Mans, où il fait également beaucoup de sport. Au niveau de Simumotion, il bénéficiera parallèlement d’un programme mêlant sport et simulateur. Nous avons en effet réalisé une modélisation de la GB3 pour qu’il puisse s’entrainer. Je remercie Chris Dittmann Racing d’avoir accepté de miser sur Arthur pour deux ans, avec l’objectif de jouer le titre en 2024. Je sais comment ils travaillent, ils peuvent gagner des courses. »

L’équipe dirigée par Chris Dittmann a mené un de ses pilotes au titre de vice-champion GB3 en 2021. « J’avoue que j’étais sceptique sur le passage direct à la GB3 sans passer par la case F4 » indique le team manager britannique. « Mais au vu de ce qu’il a montré volant en mains lors des tests, je pense qu’il a un bon potentiel et qu’il est prêt à franchir le pas. »

L’une des difficultés qui attendent Arthur est l’approche des circuits. Le calendrier comporte quatre rendez-vous sur des circuits fréquentés par la Formule 1 : Silverstone par deux fois, Spa-Francorchamps en Belgique et Zandvoort aux Pays-Bas. Les quatre autres meetings se tiendront sur autant de circuits anglais ‘classiques’, Oulton Park, Snetterton, Brands Hatch et Donington Park. Des tracés qui ne pardonnent pas toujours quand on en dépasse les limites ! A noter que toutes les courses seront relayées en live streaming.

Le Mayennais va ainsi suivre la trace des pilotes Français qui ont brillé de l’autre côté du Channel, à l’image d’Yvan Muller (champion Britannique de F2 en 1992, Nicolas Minassian (vice-champion British F3 1997) ou encore Jean-Eric Vergne (champion British F3 2010). « Merci à mes partenaires, à mon manager Julien Abelli, à ma famille ainsi qu’à ma nouvelle équipe pour son accueil et pour la confiance qu’ils m’accordent. Nous nous retrouverons le 16 février à Donington pour la prochaine séance de tests. »

Romane Didier,

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