Dakar Motos : Des ‘Bonifs’ pour les ouvreurs

Afin de contrer l’effet yo-yo qui peut inciter aux comportements anti-sportifs, une nouvelle règle qui fait son entrée en scène sur ce Dakar avant d’être appliquée pour toute la saison du W2RC 2023.

Le phénomène avait connu son paroxysme sur le Dakar 2022, lorsque Sunderland et Walkner s’immobilisaient volontairement quelques minutes en fin de spéciale 11 afin d’éviter de partir en tête le lendemain pour l’avant-dernière étape annoncée comme décisive.

David Castera : « On a souhaité récompenser les motards qui ont le mérite de faire la trace. On va ainsi donner des bonifications en temps aux trois pilotes de chaque journée qui auront passé le plus de temps à ouvrir la spéciale entre le départ de le ravitaillement essence. » Concrètement, les deux-cent premiers kilomètres de la spéciale seront donc jalonnés de way-points qui offriront des récompenses de temps. 1 »5 par kilomètre parcouru entre deux points de bonification au premier, 1 seconde pour le deuxième et 0 »5 pour le troisième.

Ainsi, si des way-points de bonification sont placés entre le départ et le kilomètre 20, le premier pilote passé au kilomètre 20 sera crédité de 30 » de bonus (20 x 1 »5 = 30 »). Ainsi de suite jusqu’au ravitaillement.

L’addition des bonus sera automatiquement déduite de son temps du jour, dès l’arrivée de la spéciale. Environ dix ou quinze sections récompensées seront disposées sur la spéciale, ouvrant droit dans le meilleur des cas à environ 5 minutes de bonification dans l’hypothèse où le pilote parti devant conservera la tête jusqu’au ravitaillement (200 x 1 »5 = 300 »). Cette nouveauté fera son apparition lors de l’étape 3. Les étapes 1, 2 et 14 ne seront en effet pas concernées, leurs profils n’appelant pas ce coup de pouce.

Joan Barreda, le recordman en activité de victoires de spéciales (29) est particulièrement bien placé pour commenter cette évolution : « J’avais évoqué l’idée de bonus avec David Castera lors de la présentation du calendrier du W2RC 2022 il y a un an. J’étais favorable à ce système que A.S.O pratiquait déjà sur le Tour de France cycliste. Les ouvreurs sont trop pénalisés, spécialement depuis que nous sommes en Arabie Saoudite sur des terrains plus ouverts et plus sablonneux et encore plus l’an dernier avec un sol humide. Je pense que cette évolution a du sens. Même si ce n’est pas beaucoup de temps de gagné, c’est suffisant pour envisager de ne pas partir au-delà de la dixième position. Pour des pilotes comme moi qui ont ouvert durant de nombreux kilomètres l’an dernier, c’est une vraie motivation. Pour ceux qui sont restés autour de la cinquième place durant toute la course, ce ne sera pas à leur avantage. »

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