W2RC Andalousie Rallye Prologue : Sunderland et Loeb ne cachent pas leurs intentions

Le rallye raid est un sport d’endurance mais attaquer dès le départ a aussi ses récompenses. C’est la tactique qu’ont choisie Sam Sunderland (GasGas Factory Racing) et Sébastien Loeb (Bahrain Raid Xtreme), vainqueurs de l’étape qualificative en lever de rideau de l’Andalucía Rally 2022 aujourd’hui. Et leur récompense a été de pouvoir choisir ce qu’ils estimaient être la meilleure position de départ pour la première grande étape de la course. Le Britannique partira en 13ème position, derrière le plus rapide de la catégorie moto.

En auto, Loeb fera confiance à son navigateur et partira en première position, sans le moindre obstacle devant lui. Son grand rival, Al Attiyah, a reçu une pénalité pour excès de vitesse et partira en 11ème position, loin de son option préférée.

SUR LA PISTE
Hier, lors de la conférence de presse, Sam Sunderland (GasGas Factory Racing) a admis qu’il se sentait plus à l’aise dans le désert, lui qui a longtemps vécu à Dubaï, que sur les pistes glissantes espagnoles. C’était sans compter sur le fait qu’avant de s’installer là-bas, il pratiquait la moto-x au Royaume-Uni lorsqu’il était adolescent. Des années de formation qui lui ont permis de remporter l’étape de qualification d’aujourd’hui, juste devant le vainqueur de l’Andalucía Rally 2020, Kevin Benavides (Red Bull KTM Factory Racing) et le Français Adrien van Beveren (Monster Energy Honda).
Malgré une avance confortable sur Ricky Brabec (Monster Energy Honda) au Championnat du Monde, le Britannique, double vainqueur du Dakar, avait clairement envie de marquer la course de son empreinte dès le départ.

En Rally2, la victoire est revenue à l’outsider slovène Toni Mulec (TS Racing), qui s’est imposé devant les habitués du Championnat du Monde Bradley Cox (BAS KTM World Racing) et son coéquipier, le récent champion du Rally2 Mason Klein.

Le pilote d’enduro français Jérémy Miroir (DB Motors) a été le plus rapide en Rally3, tandis que Kamil Wisniewski (Orlen Team) s’est adjugé l’étape chez les quads.

Chez les voitures, la première bataille a été remportée par le ‘maestro’ du WRC, Sébastien Loeb (Bahrain Raid Xtreme), qui a fait valoir son expérience sur les pistes glissantes et étroites de l’Andalucía Rally. Le Français a envoyé un premier message à Al Attiyah (Toyota Gazoo Racing) : « Je donnerai le meilleur de moi-même jusqu’au bout », a déclaré le nonuple champion du monde sur la ligne d’arrivée. Peut-être le Qatarien, se sachant inférieur à Loeb sur ce terrain, a-t-il commis une erreur classique : une minute de pénalité pour excès de vitesse qui va compliquer sa stratégie pour demain. Yazeed Al Rajhi (Toyota Overdrive) et Guerlain Chicherit (GCK Motorsport) sont prêts à profiter de la brèche.

Il était prévu que les T3 se comportent bien sur l’Andalucía Rally et que les Portugais, qui courent plus ou moins à domicile, soient rapides. Et chez les prototypes légers, les deux prédictions se sont vérifiées, avec un triomphe pour le duo portugais de João Dias et João Miranda (Santag Racing). Parmi les T3 W2RC, seul De Mevius (Red Bull Off Road Junior Team) a pu devancer Francisco ‘Chaleco’ López (Can-Am Factory South Racing), ses deux concurrents Red Bull, Seth Quintero et Cristina Gutiérrez, terminant derrière le Chilien.

Dans la catégorie ultra-compétitive des T4, Rokas Baciuska (South Racing Can-Am) a clairement affiché ses intentions dès le départ. Non seulement il a été le plus rapide, mais il s’est également hissé dans le top 10 au classement général des voitures. Le jeune prodige espagnol Pau Navarro (FN Speed) et le deuxième du Dakar 2022 Gerard Farrés (Can-Am Factory South Racing) complètent le podium du jour.

LA STAT DU JOUR : 8
Les voitures et les motos ont réalisé exactement la même spéciale de qualification de 9,67 km cet après-midi autour du Gran Hipódromo de Andalucía. Mais si vous vous attardez sur les chronos, vous verrez que les motos et les quads ont mis beaucoup plus de temps que les voitures, et réalisé des chronos environ 8 fois plus lents que ces dernières. La voiture la plus rapide a terminé l’étape en 07’52″, alors que la première moto a obtenu un temps de plus d’une heure ! Que s’est-il donc passé ? Le terrain était-il mieux adapté aux voitures ? Les motards avaient-ils tous exagéré au déjeuner ? La réponse est ailleurs : leurs chronos étaient environ 8 fois plus lents, car le règlement de la FIM stipule qu’un coefficient de 8 doit être appliqué à toutes les étapes de qualification de moins de 10 kilomètres. Si l’étape avait été longue de plus de 10 kilomètres, ce coefficient aurait été de 4. Ce temps est ajouté au résultat global. La fédération de motocyclisme n’a pas pris cette décision sur un coup de tête, mais plutôt pour décourager les concurrents de rouler très lentement sur l’étape qualificative afin de ne pas ‘ouvrir’ l’étape du lendemain. Car sur une moto, où le pilote navigue inévitablement seul, celui qui ‘ouvre’ la piste perd du temps. Pour inciter les pilotes à se dépêcher, les 15 premiers de l’étape de qualification peuvent choisir leur position de départ, les plus rapides ayant le premier choix. Les 10 voitures les plus rapides ont également la possibilité de choisir leur position de départ, mais comme les pilotes de voitures disposent de navigateurs et que l’ouverture de la piste est moins handicapante pour eux, aucun coefficient n’est appliqué.

W2RC
Le seul des leaders du W2RC à avoir pris le départ de l’Andalucía Rally tambour battant est Sam Sunderland (GasGas Factory Racing), qui n’a laissé aucune chance à Ricky Brabec (Monster Energy Honda) lors de l’étape qualificative.

Nasser Al-Attiyah (Toyota Gazoo Racing) s’est compliqué la vie, car la pénalité qu’il a reçue lui donnera sûrement une position de départ moins avantageuse que son rival en T1. Francisco ‘Chaleco’ López (Can-Am Factory South Racing) a terminé devant Seth Quintero et Cristina Gutiérrez, ses deux rivaux en T3, tandis qu’en T4, l’homme en forme était Rokas Baciuska qui, en plus de gagner, a vu ses deux rivaux pour le titre Marek Goczal (Cobant-Energylandia Rally Team) et Austin Jones (Can-Am Factory South Racing) n’obtenir respectivement que les quatrième et cinquième places.

DÉCLARATIONS
Sam Sunderland (GasGas Factory Racing) : « Le prologue est toujours excitant. Ça me rappelle un peu mes années de moto-x. Si vous marchez sur la piste ou que vous la parcourez à vélo, ce n’est pas la même vitesse. Sur la moto, tout arrive beaucoup plus vite. Mais je me suis bien amusé. J’ai un peu transpiré. Ce n’était que 9 kilomètres, mais tout le monde aime montrer qui est le meilleur dans cette situation, alors c’est bien d’avoir fait le meilleur temps. Maintenant, quatre longues journées nous attendent. »

Sébastien Loeb (Bahrain Raid Extreme) : « On a bien poussé, c’est sûr, mais c’était l’étape que nous avons pu reconnaître, donc pour moi cela ressemblait un peu au WRC. J’ai vraiment pu attaquer du début à la fin, sans faire d’erreurs. Pour le moment, tout est parfait, mais ce n’est que le début et les longues étapes arrivent. »

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