Dijon Motors Cup : On explore l’histoire

De la F1 à la Formule Junior en passant par la F2 ou la F3 1000 cc, le Dijon Motors Cup se plait à revisiter les catégories qui ont forgé la grande histoire du sport automobile. Les six courses disputées ce samedi sur la piste de Prenois en ont offert un bel aperçu. Sept autres départs seront donnés dimanche.

LES CHIFFRES DU JOUR
6 : le nombre de courses disputées ce samedi.
8 : le nombre de plateaux différents à l’affiche du week-end.
190 : le nombre de pilotes présents, tous plateaux confondus.
15 : le nombre de nations représentées.
1’15’’244 : le meilleur chrono réalisé en qualifs, hors MAXX Formula (Matthew Wrigley en Historic F2 à la moyenne de 181,8 km/h).
247/1000 : le plus faible écart du jour entre un vainqueur et son suivant immédiat (Matthew Wrigley et Thomas Amweg en Historic F2).
1’02’’540 : le meilleur chrono en course, tous plateaux confondus, signé par Klaas Zwart (Jaguar R5 F1) à la moyenne de 220,0 km/h. Nouveau record en course du circuit de Dijon Prenois !

LE FILM DES COURSES ET DES QUALIFS DU SAMEDI
HSCC HISTORIC FORMULE 2 (course 1 / 25 mn)
Le top 5 : 1.Wrigley (March 782), 2.Amweg (Ralt RT1), 3.Wood (March 782), 4.Charteris (March 742), 5.Simac (March 712M).

En deux mots : Le fameux championnat d’anciennes Formule 2 (d’avant 1979) orchestré par le club britannique HSCC achève sa saison 2022 ce week-end après avoir auparavant fréquenté les pistes d’Hockenheim, du Paul Ricard, de Brands Hatch, Oulton Park et Silverstone. Pour cette der, le plateau est de belle facture en rassemblant près d’une vingtaine de ces monoplaces à moteur 2 litres ou 1600. Après des qualifs dominées par les March 782 des Britanniques Matthew Wrigley et Matthew Watts, la course tourne d’abord à l’avantage du second avant que sa mécanique ne l’oblige à regagner son box. Matthew Wrigley prend alors le relai et parvient à conserver le commandement jusqu’à l’arrivée, sans pour autant se défaire du Suisse Thomas Amweg, défait pour seulement 247/1000 de seconde. Longtemps pointé à la troisième place, Manfredo Rossi doit se retirer en fin de course, trahi par son moteur (neuf !), abandonnant ainsi la troisième marche du podium à Martin Wood. Bon cinquième, le Français Robert Simac remporte une nouvelle fois la catégorie des F2 1600 cm3.

MAXX FORMULA (course 1 / 20 mn)
Le top 5 : 1.Zwart (Jaguar R5 F1), 2.Stratford (Benetton B197 F1), 3.Goellner (Sauber C29 F1), 4.Groose-ASchhoff (Dallara GP2), 5.Brooks (Dallara GP2).

En deux mots : Déjà vue cette année au Paul Ricard, à Zandvoort, Assen et Spa, la série MAXX Formula a pour vocation de réunir d’anciennes monoplaces de haut niveau, à commencer bien entendu par des F1 issues des précédentes décennies. Le plateau de ce week-end en compte trois, dont la Jaguar R5 « ex Webber 2004 » de Klass Zwart. Largement dominateur en qualifs avec un chrono approchant le record absolu du circuit de Dijon Prenois (détenu par Alain Prost et sa Renault F1 depuis 1982), le Néerlandais a survolé la course avec la même autorité, laissant les deux autres F1 du Suisse Peter Goellner (Sauber C29 de 2010) et de l’Américain Phil Stratford (Benetton B197 de 1997) se livrer à une belle bataille pour le gain de la deuxième place.

HISTORIC F3 1000 cc (course 1 / 25 mn)
Le top 5 : 1.Timms (Chevron B15), 2.Derossi (Chevron B17), 3.Widmer (Brabham BT18A), 4.Janin (march 703), 5.Sharp (Chevron B17).

En deux mots : Après avoir fréquenté cette année les circuits britanniques de Donington et Brands Hatch, la série européenne Historic F3 est à Prenois pour son avant dernier rendez-vous de la saison avant celui de Portimão. Avec une vingtaine de ces monoplaces à moteur 1000 cm3 qui vécurent leur période « moderne » de 1964 à 1970, le superbe plateau du week-end affiche quasi complet. Déjà crédité du meilleur temps aux essais à bord de sa Chevron « ex Reine Wisell de 1969 », Jérémy Timms remporte cette première course au terme d’un lutte qui sera restée incertaine jusqu’au bout. Passé devant l’Anglais dans le dernier tour après avoir écopé un Drive Through en début de course, François Derossi doit toutefois se contenter de la deuxième place, l’apparition sur la fin du drapeau rouge imposant l’établissement d’un classement au tour précédent. Derrière le Suisse Christoph Widmer, l’autre Français Thomas Jamin termine au pied du podium à l’occasion de sa première course de F3. A noter parmi les pilotes de cette course, la présence d’un certain Steve Nichols… Rien de moins que le créateur de la légendaire McLaren MP4/4 F1 de Prost et Senna !

LURANI TROPHY FORMULE JUNIOR (course 1 / 25 mn)
Le top 5 : 1.Rossi (lotus 22), 2.D’Aubreby (Lotus 22), 3.Rey (Lola MK5A), 4.Smetton (Wainer), 5.Tonetti (De Tomaso FJ63).

En deux mots : Le prestigieux Lurani Trophy réunit ce week-end pas moins de 25 de ces précieuses Formule Junior qui renvoient aux années 1959 à 63. Avant de clore la saison à Dijon, leurs pilotes ont successivement visité les pistes d’Hockenheim, du Red Bull Ring, de Zolder et du Nürburgring. Déjà dominatrices au temps de leur splendeur, les Lotus 22 de Formule Junior l’ont encore été ce samedi, le duel pour la victoire mettant aux prises les exemplaires joliment pilotés par Manfredo Rossi, l’auteur de la pole, et le Français Patrick D’Aubreby. Au terme de 25 mn d’empoignade et au prix d’un ultime dépassement, le patron du circuit de Croix-en-Ternois obtient le dernier mot d’extrême justesse en coupant la ligne d’arrivée 676/1000 de seconde plus tôt que son rival italien ! Stéphane Rey, l’un des trois autres Français en lice, place lui aussi sa Lola MK5A sur le podium pour avoir arraché la troisième place dans le dernier tour !

P9 CHALLENGE GT3 SERIES ENDURANCE (course 1 / 60 mn)
Le top 5 : 1.Coach (Lamborghini Huracan), 2.Speck (Porsche 991R), 3.Kluber (Mercedes AMG), 4.Brecka (Porsche 991), 5.Neffe (Porsche 991).

En deux mots : La série germanique P9 Challenge apporte ce week-end une touche de modernisme au Dijon Motors Cup en réunissant de très actuelles GT3 et GT4. Au format endurance d’une heure, la course de ce samedi est marquée par la domination du « poleman » McKansy Coach, pilote d’une Lamborghini Huracan en version GT3. Il relègue la Porsche 991 R de son compatriote allemand Hermann Speck à 17’’1. Dimanche, la seconde course du P9 Challenge se déroulera selon un format sprint de 30 mn.

300 KM DE DIJON + NKHTGT (course / 120 mn – course 2 NKHTGT dimanche)
Le top 5 : 1.Persson (Ford GT40), 2.Stevens (Lotus Elan), 3.De Waard (Shelby Mustang), 4.Douglas (Cobra Daytona), 5.Van Maarschalkerwaart/Hees (Shelby Mustang).

En deux mots : Comme un clin d’œil aux épreuves du championnat du monde des constructeurs courues à Dijon Prenois dans les années 70/80, ce plateau privilégie l’endurance en adoptant un temps de course de deux heures. Très fourni, avec pas moins de 35 équipages au départ, il intègre bon nombre des concurrents de la série NKHTGT, également attendus dimanche pour une épreuve sprint de 30 mn. Crédités des meilleurs chronos en qualifs, le Néerlandais Michiel Campagne (Corvette Grand Sport) et le Suédois Kennet Persson (Ford GT 40 de 1965) franchissent le cap de l’heure de course dans l’ordre inverse, puis ce dernier poursuit son échappée en tête et rejoint l’arrivée avec deux tours d’avance sur son plus proche poursuivant, le Néerlandais Bob Stevens (Lotus Elan). Parmi les rares pilotes français, Bernard Wilhelm hisse sa Jaguar type E au septième rang.

ILS ONT DIT
François Derossi (2ème en F3 1000 au volant d’une Chevron B17 de 1970) : « A l’arrivée, entre Jérémy (Timms) et moi, on ne savait pas qui avait gagné ! Ce n’est finalement pas moi, mais il n’y a rien de grave. Après mon Drive Through, j’ai poussé fort pour remonter et je me suis vraiment fait plaisir. C’est l’essentiel ».

Patrick D’Aubreby (Vainqueur en Formule Junior au volant d’une Lotus 22 de 1963) : « Grace au travail effectué vendredi, mon auto était très bien réglée. Avec Manfredo (Rossi) c’était très serrée. Selon les secteurs du circuit nous étions plus rapide à tours de rôles et j’ai réussi à reprendre l’avantage dans le dernier tour. »

Matthew Wrigley (Vainqueur en Historic F2 au volant d’une March 782) : « Matthew (Watts) m’a passé dès le départ. Ensuite, après son abandon, cela n’a pas forcément été très facile de rester devant car j’avais un gros souci avec mon pneu avant gauche. Le problème sera résolu demain avec des gommes neuves. »

A SUIVRE DIMANCHE
7 autres courses, de 8h50 à 12h45 et de 14h35 à 15h45.

Jacques Furet,

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