C’est la politique de bien des constructeurs, on vient pour voir, pour gagner et après on tire sa révérence. Le bruit court et s’intensifie, Audi pourrait agir de la sorte si, la marque aux anneaux l’emportait en janvier prochain, comme l’a fait précédemment Peugeot après ses quatre années de rallye-raid de 2015 à 2018. Une aventure dans laquelle figurait au côté de Cyril Despres puis, de Stéphane Peterhansel, David Castera jusqu’à son accident.
Audi étrenne son RS Q e-tron E2 hybride au Maroc avec ses trois équipages officiels : Mattias Ekström-Emil Bergkvist, Stéphane Peterhansel-Édouard Boulanger et Carlos Sainz-Lucas Cruz. Après de salutaires tests à Saragosse (désert de Los Monégros), Fontjoncouse (près de Narbonne) tout d’abord puis sur les terrains d’entraînements des équipes à Erfoud, l’équipe a peaufiné ses réglages, changé bon nombre de choix de la première heure… et s’est mis en cycle avec le règlement 2023, d’où son intégration en Open. Mais, la question reste entière, les trois équipages extrêmement bien égalisés et additionnels, pourront-ils sur le prochain Dakar ternir la dragée haute aux Toyota Hilux et Hunter Prodrive ? Eux aussi évoluent dans l’optique du rallye du mois de janvier mais plus modérément, terminant prioritairement le Championnat du Monde 2022.
Les trois Audi en Open pour éviter la comparaison
Sur ce Dakar, les trois Audi figurent dans la catégorie Open pour des raisons de bride essentiellement mais, les chronos réalisés peuvent être comparés à ceux des équipages du FIA (T1). « Quand on voit l’évolution de leur machine, on peut se poser des questions. C’est dommage que nous soyons séparés. Aucun moyen de comparaison ne nous est permis car, nous ne savons pas si, ils roulent ordinairement ou en mode énigmatique » avance Matthieu dans un éclat de rire.
Des supputations et des suppositions interprétées par chacun. Mais, celle « on gagne le Dakar et on s’en va » est dans le domaine du plausible. En cas d’échec, l’édition 2024, cinquième année en Arabie Saoudite pourrait être au programme. Audi ne cache pas mettre toute son énergie et ses budgets dans la Formule1, discipline dans laquelle l’annonce d’y revenir a fait grosse sensation. Aujourd’hui, face à la conjoncture, les constructeurs ne peuvent s’éparpiller mais capitalisent leur savoir-faire, leur budget, leur énergie et leurs hommes sur un seul programme d’envergure, le cas de Peugeot revenu en endurance (WEC et 24 Heures du Mans)…
Pas de fumée sans feu, rien ne dit non plus, que Stéphane Péterhansel n’annoncera pas sa retraite par la même occasion. Le vainqueur du Maroc en 2004, 2009 et 2010 et recordman du Dakar (57 ans depuis le mois d’août), ce qui lui vaut le surnom de ‘Monsieur Dakar’, totalise 6 victoires à moto et 8 en autos… d’où un total de 14, une quinzième en janvier prochain pourquoi pas ?
Marie-France Estenave