24H TT de France : Une nuit sans pitié…

Mais que la nuit fut dure ! Avec son chapelet de rebondissements marqués par nombre d’abandons, dont pas des moindres dans le dernier ‘top ten’ pointé en fin de soirée samedi. Mais une nouvelle fois, au lever d’un soleil radieux en ce dimanche matin, l’air frais se mêle délicieusement aux effluves d’une course sans pitié pour les mécaniques et les pilotes.

Heureux sont les ‘survivants’ qui restent sanglés-casqués dans leurs machines ! Sans oublier les ‘hommes et femmes’ de l’ombre, mécaniciens qui n’ont pas chômé dans les paddocks, commissaires de pistes, pompiers, sécurité, staff de l’organisation… et tous ces bénévoles ou anonymes sans qui, on le sait, rien ne serait possible. Et puis un mot pour le public, encore plus nombreux et de plus en plus fervent pour cette édition anniversaire sans qui la fête ne saurait être totale. Mais la piste de Fontaine-Fourches impitoyable ‘juge de guerre’, ne fait aucun cadeau et ne transige pas. La moindre faiblesse y devient vite catastrophe. Tous les concurrents le savent et acceptent le défi.

Peu avant minuit, les positions étaient loin d’être figées puisque deux buggys, ceux de Laurent Fouquet et d’Alexandre Andrade pointaient dans le même tour que le troisième, le Nissan Overdrive d’André Bastet, le patron de la Sofrat.

Chaud devant !
Le premier SSV, le Canam du Mercier Racing, suivait au 7ème rang, trois tours plus loin. Chez les 4×4, le Pajero d’AMC Racing assurait sa place dans les quarante premiers se sachant à l’abri de ses poursuivants, tous écartés ou retardés sur problèmes mécaniques divers à l’instar du vainqueur de l’an passé, le Toyota d’Adonf Medoc, relayé à 12 tours. Mais le verdict de la nuit allait vite balayé on va le voir toutes les certitudes…

Une nuit sans pitié…
Le malheur des uns… Panique chez le Team Sofrat ! Installé en tête durant la première heure de ce dimanche, le Nissan Overdrive rentrait précipitamment aux stands, butée d’embrayage pulvérisée. C’en était fini de la belle chevauchée. Comble de malchance peu après ce coup dur, selon la méchante loi des séries, le Springbok de l’écurie était stoppé définitivement sur rupture de châssis. Pas de chance non plus pour l’AC Nissan du team Andrade. Vers deux heures du matin il était remonté à la seconde place lorsque sa transmission lâcha prise. Il n’y aurait donc pas d’un doublé de suite pour ce fameux buggy aux couleurs portugaises. Dès lors, le champ devenait plus clair pour les deux Fouquet officiels du constructeur bordelais qui caracolaient ensemble au sommet. Du moins jusqu’à cinq heures du matin où le #9, celui de Bujon, Lansac, Cassiede et Ceccaldi racrochait sur problèmes d’amortisseurs.

Ces déconvenues vont profiter au Buggy Corse’R Nissan du DS Racing auteur d’une très belle remontée à seulement trois tours du leader. Aux basques des deux buggys, cinq SSV aux dents longues menés par le Canam des Fourmeaux et Locmane. À quatre heures de l’arrivée, la suite du ‘top ten’ s’affichait ainsi : 4ème, le Canam de Favre / Darroux, 5e celui de Wiame / Warnia / Haxo / Hardouin, 6ème, celui de Dumas / Lidon / Duberne, 7ème, celui de Beziat / Paquereau / Devos, 8ème celui de Lefort / Bonnevie / Piguet, 9ème, celui de Gilissen / Gallez / Deboffe…

Et 10ème, un troisième T1B avec le Sodicar BV4 de Foucart / Richard / Letellier. Dans la catégorie autrefois reine des 4×4, spectaculaire regroupement avec un nouveau chef de file, le Toyota noir d’A Donf Medoc revenu comme un boulet ! 35ème, il devance le Mercedes Pick-up du Dakar Racing Car, 37ème et le Pajero d’AMC Racing 38ème. Ils se tiennent en quatre tours…

Mention spéciale pour les trois équipages féminins toutes sur SSV et toujours dans la course. Leurs Can-Am naviguent entre la 40ème et la 52ème place, celui de Rey / Baronnat / Lecieux / Pereira menant la danse…

Verdict définitif à 14 heures !

Ils ont dit…
Jacques Courtin, Directeur de course : « La piste est certes bien défoncée, c’était inévitable, mais moins que je le craignais après les fortes pluies de la semaine passée. Le soleil est encore au rendez vous et point positif, il n’y a plus de poussière ce matin… »

Georges Lansac, (#9 Laurent Fouquet Off Road) : « Nous avons rencontré de gros soucis d’amortissement qui se sont déclarés progressivement. Dommage, car l’auto marchait bien puisque l’on avait verrouillé la deuxième place derrière Laurent. La réparation aurait duré trop longtemps et, nous avons préféré raccrocher peu avant 6 heures. Heureusement, l’ami Tartarin a pu faire son relais tranquille !»

Laurent Fouquet (#5 Laurent Fouquet Off Road) : « Nous sommes très satisfait de la voiture qui n’a connu aucun problème majeur. Bien sûr, nous n’avons pas échappé aux crevaisons mais sans aucune répercussion. Je trouve que le tracé est excellent associant grandes lignes droites, courbes serrées… à la fois techniques et rapides et la dégradation normale. »

Éric Vanhaelewyn (#71 Sofrat) : « Comme l’an dernier le Springbok a connu la même rupture de châssis au niveau des ancrages de la direction ! Frustrant, car nous étions alors au petit matin dans le ‘top 20’. D’évidence, il va falloir repenser le système. Quant au Nissan Overdrive, grosse déception avec cette rupture de la butée d’embrayage alors qu’André Bastet était en tête de la course. »

Mario Andrade (Team manager d’Andrade Compétition) : « C’est donc une année sans ! À deux heures du matin, la transmission nous a trahis. Nous avons préféré abandonner pour préserver l’auto en vue des prochaines 24 Heures du Portugal. »

Jean Louis Dronne (Forcing) : « L’an prochain, nous serons en mesure d’offrir aux concurrents, non pas pas une, mais deux pistes ! Elles seront tracées en parallèle, la première sera utilisée jusqu’à minuit, l’autre ensuite. Cela permettra de conserver une surface de roulage deux fois moins creusée durant toute la durée de l’épreuve. »

Photos Alain Rossignol

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