Le Cyan Racing et Geely Group Motorsport quittent le FIA WTCR

Ce devait être un week-end de fête et de communion. Une occasion unique pour les passionnés alsaciens de rendre hommage à deux champions de la région : Yvan Muller et Yann Ehrlacher, six titres mondiaux en tourisme à eux deux. Mais ni le premier, doyen du plateau (52 ans), ni son neveu ne prendront la piste ce week-end sur l’Anneau du Rhin, entre Colmar et Mulhouse.

Leur équipe Cyan Racing a en effet décidé de mettre un terme à sa saison en Coupe du monde des voitures de tourisme. La faute à des soucis répétés avec les pneumatiques fournis par Goodyear, qui avaient déjà contraint le préparateur suédois à retirer ses cinq Lynk & Co, marque du groupe chinois Geely, des deux courses du précédent meeting à Vallelunga (Italie) après l’explosion d’un pneu qui avait conduit Muller dans le bac à gravier à très haute vitesse en qualifications. « Nous voulions rouler mais nous comprenons la décision du team qui n’a pas envie d’envoyer ses pilotes en piste en sachant qu’il y a des risques », éludait vendredi après-midi Muller, quadruple champion du monde (2008, 2010, 2011, 2013). « On va être les seuls à ne pas rouler alors que la course a lieu chez nous, la pilule est dure à avaler. »

« Ça fait mal car on avait à cœur de pouvoir évoluer devant nos familles et nos amis et de faire découvrir notre discipline aux Alsaciens », complète Ehrlacher, titré ces deux dernières années. « Il n’y a pas eu de compétition automobile internationale dans la région depuis le Rallye de France (entre 2010 et 2014), donc ça aurait fait un gros buzz. Ça m’emmerde de ne pas participer à la fête et à ce qui aurait sans doute été l’une des plus belles courses de nos carrières à Yvan et à moi. On sera quand même là tout le week-end pour rencontrer le public, dans le paddock et sur la grille, même si ce sera un crève-cœur. »

L’oncle, qui avait participé trois fois à cette manche du WRC sur ses terres, essaie de relativiser. « J’ai eu la chance de vivre tellement de choses extraordinaires que je ne peux pas être trop gourmand, mais pour Yann c’est différent », témoigne Muller. « Il est le champion en titre et jusqu’à nos soucis à Vallelunga, il était encore dans le coup au Championnat, donc je comprends que ce soit encore plus compliqué pour lui, mais il est jeune (26 ans), il aura peut-être la chance de pouvoir le revivre. »

À 52 ans, la probabilité est forcément moins grande. « Ça sonne peut-être la fin de ma carrière mais je ne veux rien annoncer, s’amuse Muller, qui avait pris sa retraite fin 2016 avant de replonger. Peut-être qu’à Vila Real j’ai participé à ma dernière course de tourisme sans le savoir ! Je n’en sais rien, c’est trop frais. Mais ce serait moche de raccrocher comme ça. » Un p (n) eu, mon neveu !

Jérôme Bourret – L’Équipe,

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