Il n’avait que quatre ans et, à l’instar de nombreux enfants de son âge, il voyait son père comme un héros. Sauf que le père de Jean-Loup faisait le Dakar, un motard en pleine aventure au cœur de l’Afrique. C’est le souvenir des soirées devant la télévision à essayer de l’apercevoir dans les reportages, de l’imaginaire qui tourne à plein régime avant le retour du pilote et sa cohorte de souvenirs partagés en famille. Pourtant, hors de question de monter lui aussi sur une moto : ses parents le lui interdisent durant son enfance et son adolescence à cause des risques que cela induit. Jean-Loup est patient et commence donc le motocross sur le tard, il y a dix ans. Il gravit les échelons en ligue, puis participe aux championnats de France et d’Europe.
À ses côtés, son père est toujours là, prêt à donner ses conseils, son œil avisé, prêt à rassurer aussi. L’an dernier, Jean-Loup, qui a été un temps assistant d’éducation, rêve à son tour du Dakar et s’en donne les moyens : il acquiert une moto puis participe à plusieurs stages, aux côtés de David Frétigné et de Loïc Minaudier. Le rallye du Maroc cet automne lui permet de faire le plein de confiance et d’aborder son premier Dakar avec sérénité. Et il ne sera pas seul : son père, qui fera le déplacement, a loué un van pour l’accompagner jusqu’au bout.
« J’avais envie de vivre l’aventure que mon père avait vécue, de découvrir cette course de l’intérieur et par moi-même. Et je suis très heureux qu’il fasse partie de l’aventure : il viendra avec un groupe de personnes, conduira un van et dormira sur le bivouac. Quand j’ai vu les paysages d’Arabie Saoudite à la télévision lors des deux premières éditions, ça m’a tout de suite emballé. Ça me rappelait les images des Dakar en Afrique. J’aime beaucoup rouler dans le sable : cela fait sept ans que je roule tous les hivers au Touquet. Ce sera une aventure d’autant plus exaltante qu’on va la vivre à deux » avance Jean-Loup.