Mitsubishi revient en rallye-raid d’ici 2 voire 3 ans !

Ce n’est un secret pour personne ! La nouvelle s’intensifie dans les couloirs, le constructeur Mitsubishi fera un retour dans le Championnat du Monde des rallyes tout-terrain d’ici deux voire trois ans. La décision est liée à l’élaboration du nouveau règlement concernant les véhicules propulsés par des énergies à faible émission. De ce fait, la marque aux diamants (ou aux trois losanges) a décidé de se projeter de nouveau vers le rallye-raid après avoir hésité avec le WRC. Ce qui portera à trois le nombre de constructeurs en lice en rallye-raid. Avec Toyota (Gazoo), Audi et Mitsubishi, la discipline se labellisera Championnat du Monde et ce, dès 2022 !

Une longue et belle histoire…
Mitsubishi s’est engagé pour la première fois au Dakar en 1983. L’année suivante, Mitsubishi fait appel à la structure française S.B.M, basée à Pont-de-Vaux pour concevoir et préparer des Pajero prototype.

1985 sera l’année de la consécration, Mitsubishi remporte sa première victoire au Dakar avec le Pajero prototype et un doublé de Patrick Zaniroli/Jean da Silva et Andrew Cowan sur trois voitures engagées.

Au Dakar 1991, Mitsubishi manque la victoire face à Citroën mais place 3 voitures officielles dans les 4 premiers avec dans l’ordre Pierre Lartigue, Jean-Pierre Fontenay et Kenneth Eriksson.

Le constructeur renoue avec la victoire en 1992 en réalisant un triplé avec Hubert Auriol/Philippe Monnet, Erwin Weber et Kenjiro Shinozuka. En 1993, Mitsubishi engage 5 voitures pour Shinozuka, Weber, Fontenay, Salvador Servia et Bruno Saby/Dominique Seriyes qui remporte l’épreuve avec son copilote Dominique Serieys.

En 1995, Mitsubishi engage de nouveau 5 voitures au Dakar, Jutta Kleinschmidt remplaçant son compatriote Erwin Weber.

1997, marque une révolution au Dakar avec l’interdiction des prototypes usines. Citroën se retire mais Mitsubishi continue grâce à son Pajero T2. Leur principal adversaire, Schlesser dans son Buggy, 2 roues motrices, celui-ci remporta le Dakar en 2000. Mitsubishi fige rapidement les positions et réalise un quadruplé avec Shinozuka (premier japonais vainqueur du Dakar), Fontenay, Saby et Masuoka.

1998 ressemble assez fortement à l’année précédente avec un nouveau quadruplé au Dakar : victoire de Fontenay/Gilles Picard devant Shinozuka, Saby et Masuoka. Mitsubishi remporte également la Coupe du monde des rallyes-raids FIA pour la première fois.

L’année 2001 est marquée par la victoire de Jutta Kleinschmidt/Andreas Schultz, première et unique femme à ce jour à avoir remporté le Dakar. Cette course est marquée par une forte rivalité entre Mitsubishi et Schlesser, avec diverses pénalités pour les deux camps.

En 2002, Mitsubishi ne souffre d’aucune contestation pour la victoire au Dakar, ses concurrents (Schlesser et Nissan-Dessoude) manquant de fiabilité. Le constructeur japonais réaliste un inédit octuplé (voitures officielles et privées confondues) et Hiroshi Masuoka/Pascal Maimon s’impose pour la première fois devant Kleinschmidt et Shinozuka.
Stéphane Peterhansel arrive dans l’équipe avec Polo Cottret, remportant le rallye de Tunisie et l’UAE Desert Challenge. Cette dernière épreuve marque l’arrivée du nouveau Pajero Evolution qui annonce le retour des prototypes usines en rallye-raid.

En 2003, Mitsubishi aligne au Dakar deux nouveaux Pajero Evolution prototypes pour Peterhansel et Masuoka, ainsi que deux anciens Pajero ‘classiques’ pour Fontenay et Miki Biasion. Peterhansel mène la majorité de l’épreuve mais casse une suspension à quelques jours de l’arrivée, rétrogradant au troisième rang derrière Masuoka et Fontenay. Mitsubishi s’offrant un nouveau triplé. Cette année-là, Mitsubishi rachète S.B.M et forme Mitsubishi Motors Motor Sports Team (MMSP).

L’année 2004 voit Peterhansel/Cottret s’imposer pour la première fois en catégorie auto devant Masuoka, alors qu’Andrea Mayer termine 5ème sur un ancien Pajero. Peterhansel s’impose aussi cette année-là au rallye de Tunisie et au rallye du Maroc.

En 2005, Peterhansel et Masuoka sont rejoints par Luc Alphand et Nani Roma sur des Pajero Evolution prototypes, la féminine Andrea Mayer roule sur un L200.

Alphand/Gilles Picard et Peterhansel/Cottret réalisent le doublé : nouvelle victoire 2006 du constructeur.

En 2007, Mitsubishi voit pour la première fois depuis plus de 6 ans sa suprématie sur la Dakar menacée. Les Volkswagen mènent longtemps l’épreuve mais doivent se retirer à la suite de problèmes mécaniques. Peterhansel signe la victoire avec Cottret, sans avoir remporté une seule étape, devant Alphand : 12ème victoire de Mitsubishi au Dakar, la 7ème consécutive.

12 victoires au Dakar
Quatre nouveaux Racing Lancer à moteur Diesel en 2009. Ce changement de motorisation est notamment motivé par la volonté de se battre face à Volkswagen et BMW dont les véhicules à moteurs Diesel prenaient peu à peu le dessus en performances pures sur les Pajero essence. Cependant, cette nouvelle technologie se révèle peu fiable. Peterhansel et Masuoka doivent abandonner sur problèmes mécaniques, Alphand est contraint de renoncer après un malaise de son copilote à la suite d’un plantage. Roma sauve l’honneur de l’équipe en remportant une étape et en terminant 10ème du général après avoir lui aussi connu des problèmes mécaniques.

Le regretté Ulrich Brehmer qui fut le directeur de compétition de Mitsubishi 4×4, décède en 2001, Dominique Serieys, son adjoint prend la suite avec le succès que l’on sait : 6 victoires également.

Peu après le Dakar 2009, Mitsubishi annonce son retrait du rallye-raid en raison de la crise économique et de ses problèmes financiers. Le constructeur met fin à une période de 26 ans marquée par 12 victoires au Dakar et de nombreux autres succès dans les rallyes-raids.

Fin 2009, le français Nicolas Misslin se porte acquéreur de la structure MMSP SAS, qu’il rebaptise JMB Stradale Off Road5. Les Mitsubishi Racing Lancer, désormais équipés de moteurs essence, continuent ainsi leur carrière en rallye-raid sous une bannière privée.

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