24 Hours of Spa : SAINTéLOC a joué la victoire jusqu’au bout !

Bien remontée pour jouer la victoire, la R8 LMS # 25 d’Audi Sport Team SAINTéLOC Racing finalement 6ème de cette 72ème édition ultra disputée

En lice pour le podium Am, l’Audi #26 contrainte à l’abandon après un quart de l’épreuve
SRO et le circuit de Francorchamps ont réussi une belle gageure en parvenant à organiser ces 24 Heures de Spa 2020, décalées de trois mois, et ce malgré le renforcement actuel des restrictions sanitaires et une météo typiquement automnale.

La pluie intermittente et la faible adhérence ont été des acteurs majeurs de la classique ardennaise qui a collectionné les neutralisations, mais sans jamais connaître une interruption comme lors de l’édition 2019. L’incertitude du résultat a régné jusqu’à la toute dernière heure, en revanche pas spécialement en faveur de la R8 LMS #25 de l’Audi Sport Team SAINTéLOC Racing.

Représentant une nouvelle fois Audi Sport avec une voiture fournie par le service compétition clients pour Spa, SAINTéLOC Racing a dû changer la composition de son trio de pointe en début de semaine. Car trois des pilotes officiels de la marque en DTM, initialement prévus, étaient priés de renoncer aux 24 Heures belges, pour limiter tout risque avant leur fin de championnat. Parmi eux le Suisse Nico Müller, prévu pour faire équipe avec Markus Winkelhock et Christopher Haase. D’une liste de remplaçants potentiels est sorti Dorian Boccolacci, qui avait déjà disputé les deux premières manches de l’Endurance Cup à Imola et au Nürburgring avec les deux pilotes allemands habituels de l’équipe.

« Nous avons prévenu Dorian mardi matin à 8h00, dès qu’on a su que Nico ne pouvait pas rouler avec nous. Le choix a été fait d’un commun accord avec Audi Sport », explique Fred Thalamy (Directeur sportif). Un volant pour la plus grande course GT du monde ne se refuse pas, de surcroît en étant intégré dans un équipage assimilé officiel, comme le confirme le jeune Azuréen : « Je venais de me lever mardi matin quand le team m’a appelé. Je devais partir à Spa le lendemain pour disputer la manche de Lamborghini Super Trofeo, j’avais fait mon test covid-19 et tout était prêt pour y aller, mais pas pour cette course-là. »

En début de soirée de jeudi, c’était le moment d’étranges qualifications sous la pluie, où la liberté était laissée aux concurrents de dépasser allègrement certaines limites de piste. L’Audi #25 s’assurait sans problème sa place dans le top 20 avec un 14ème chrono de moyenne. De son côté, l’Audi R8 LMS #26 engagée en catégorie Am pour l’équipage belgo-français composé de Pierre-Yves Paque, Grégory Paisse, Christophe Cresp et le champion ‘Silver’ de la Sprint Cup Steven Palette pour les chapeauter, allait partir de la 55ème place sur la dernière ligne de la grille.
En Super pole le samedi soir, sur une piste en voie d’assèchement nécessitant quand même des pneus pluie, Christopher Haase décrochait la 5ème place.

La Course
A 16:00 samedi, Markus Winkelhock entamait prudemment son premier relais sur une piste encore un peu humide par endroits. Dorian Boccolacci le relayait après 25 tours et maintenait la #25 dans le top 10, mais dix boucles plus tard, une crevaison le forçait à revenir au stand. Dès lors, le retard pris allait inciter l’équipe à adapter sa stratégie pour tenter de le rattraper. La pluie était revenue par endroits quand venait le tour de Christopher Haase. Le choix de mettre des pneus sculptés allait hélas être rapidement le mauvais, la pluie ayant cessé. L’Audi #25 devait changer à nouveau de pneus et se retrouvait ainsi avec un tour de retard sur les leaders après 62 tours couverts.

Du côté de l’Audi #26, Christophe Cresp avait pris le départ pour un relais simple d’une heure, relayé par Steven Palette. Puis par Pierre-Yves Paque et Grégory Paisse. L’équipage occupait la 2ème place en Am lorsque, Christophe Cresp, reparti pour un second relais, un quart d’heure après un premier tête-à-queue, se faisait piéger et sortait rudement dans la courbe de Blanchimont, l’abandon étant sans appel.

La première partie de la nuit allait donc être consacrée à compenser le retard pris par la #25, les ingénieurs de SAINTéLOC exploitant des stratégies ‘d’undercut’ et l’arrêt technique obligatoire. C’est au pointage de la 9ème heure que la #25 revenait dans le même tour à la 13ème place, puis réintégrait le top 10 à la 11ème heure, c’est-à-dire au moment où les horloges européennes passaient en mode hiver. A la 17ème heure, Christopher pointait en 2ème position, puis en tête une heure plus tard à l’issue d’un triple relais de très haute volée, où il avait pris le meilleur sur l’Audi #66.

A ce moment-là, les prévisions théoriques semblaient favorables à la #25 en fonction des ravitaillements restant à faire. Markus alignait à son tour de superbes relais dans les conditions changeantes d’adhérence. Mais le dernier quart de course allait être émaillé de tellement d’incidents et de neutralisations que les cartes allaient être rebattues. C’est Dorian Boccolacci qui était chargé d’un triple relais pour les trois dernières heures, Markus ayant replacé la #25 en tête et une forte pluie s’étant installée.

Reparti en tête au moment d’un ‘full course yellow’, le ‘safety car’ consécutif allait ramener près derrière lui les sept autres voitures encore dans le tour, dont trois une autre Audi, deux Ferrari, une Mercedes et trois Porsche revigorées par la pluie plus consistante. Tout allait se jouer sur les décisions stratégiques et des batailles en piste au gré des quatre neutralisations encore recensées.

A moins de 65′ de l’arrivée, Boccolacci en tête derrière l’avant-dernier safety car rentrait pour faire son dernier ravitaillement, décision était prise de l’équiper d’un train neuf de pneus pluie. Son arrêt durant 2’25 alors que la Porsche de Tandy est repartie sans changer de pneus après 1’13.

Quand il ressortait pour la dernière fois de la voie des stands avec l’Audi #25, lors de l’avant dernière neutralisation, décision avait été prise de l’équiper d’un train neuf de pneus pluie. C’est ce qui a peut-être fait perdre le podium à l’Audi #25, ajouté au cafouillage du safety car qui s’était d’abord trompé de leader, et n’a pu libérer le peloton qu’un tour plus tard. Se retrouvant 5ème, Dorian s’est vaillamment battu jusqu’au bout, perdant d’abord deux places, mais en parvenant à reprendre la 5ème position finale à un tour de l’arrivée.

« Ça ne tenait pas à grand-chose », conclut Frédéric Thalamy. « On est très déçu, mais nous avons aussi joué le jeu du constructeur. On a laissé passer quatre fois l’Audi Attempto à la demande d’Audi Sport. »

Dorian Boccolacci : « A part dans la nuit lorsque la piste était complètement sèche, ce n’était pas facile dans les conditions de piste glissantes en pneus slicks. Entre 4 et 6 heures du matin, il s’est mis un peu à pleuvoir, puis à sécher, mais il n’y avait qu’une étroite ligne sèche. Dès qu’on sortait un peu de la ligne avec les pneus slicks mouillés, c’était risqué. Deux fois j’ai failli perdre la voiture à cause de ça. C’était tendu, pour la gestion et pour l’équipe !
« Après mon dernier arrêt Il y avait des voitures intercalées, et surtout au début, c’était un peu compliqué. Je ne voyais strictement rien dans les gerbes d’eau. C’était pour moi la première fois en GT3 dans de telles conditions de grosse pluie en peloton. Au début, après la relance, j’ai été surpris par ce manque de visibilité, au milieu de pilotes qui en avaient certainement plus l’expérience.
« Ensuite, en toute fin de course, j’étais assez rapide. J’ai réussi à dépasser la Mercedes d’Engel, puis je suis revenu sur la Ferrari de Pier Guidi, pour passer la ligne à 2/10èmes. Et j’ai même fait le meilleur temps du tout dernier tour. Dommage qu’il n’y ait pas eu un ou deux tours de plus. Dommage aussi que les autres se soient arrêtés pendant le dernier ‘full course yellow’, et nous pendant le dernier ‘safety car’. En plus, le ‘safety car’ s’est trompé de voiture quand je suis ressorti et s’est mis d’abord devant moi qui n’était plus le leader, ce qui m’a ralenti et fait perdre beaucoup de temps. En plus, la voiture avait tardé à redémarrer au pitstop précédent, ce qui avait coûté 10 secondes. Même si ces derniers relais ne se sont passés comme prévu, globalement on s’en est sorti pas mal après un début de course un peu chaotique. »

PUBLICITÉ