Noël de Burlin : Un paraplégique en solo sur l’Africa Eco Race !

Depuis quinze ans et cet accident de snowboard survenu à Val-Thorens, Noël de Burlin paraplégique passionné de glisse et de sports mécaniques puisse son énergie vitale dans le dépassement de lui-même. Ce père de famille de deux enfants (40 ans) vit un challenge important aux yeux de tous : il participe à l’Africa Eco Race en solo.

C’est à bord d’un Polaris RZR RS1 (petit buggy monoplace) qu’il prépare lui-même que ce paraplégique roule . Un émerveillement de tous ses adversaires, l’aboutissement d’une passion restée intacte depuis cet horrible jour de l’accident. Un défi vital qui nourrit sa motivation depuis plus de 15 ans… « J’ai toujours adoré les sports mécaniques. A 6 ans, je roulais déjà sur la moto d’un ami, car mes parents refusaient que j’en aie une. Je me suis acheté ma première moto de trial à 13 ans, après avoir effectué des petits boulots. A 15 ans, je roulais en quad, comme pilote amateur… »

Chaque jour depuis le départ de Monaco et en particulier au Maroc, coup d’envoi de cette 12ème édition, Noël avance avec passion et acharnement. Il occupe au soir de l’étape 6, la première en Mauritanie, la 13ème place du général. Il avance à la force de son courage, comme tous les autres concurrents quel que soit le terrain et ses difficultés, il se montre épanoui.

« J’ai du réapprendre à vivre, mais assis. C’est une sorte de liberté de s’installer dans le baquet du Polaris comme ce fut le cas en quad en participation entre autre au Trophy de Tignes. Être autonome pour une personne handicapée permet d’exister. Raison pour laquelle, j’ai créé X-Raids pour organiser des balades en quad partout où je le peux… »

Noël parle aussi de ses rencontres inopinées qui débouchent sur du concret : « Parfois, la vie permet de belles rencontres. Celle avec Thierry Gérome, un autre pilote paraplégique, m’a entraîné vers la compétition off-road. Une occasion de redonner un autre sens à ma vie… Ce petit Buggy, le Polaris, me permet de gommer ma différence avec les personnes valides ! »

Aujourd’hui, Noël en Mauritanie s’accroche et veut voir le Lac Rose : « Je n’ai jamais abordé une course pour ne pas la finir. Je suis prudent, sans me laisser envahir par la beauté des paysages en les admirant. Je vise le classement, c’est une évidence, mais je n’ambitionne pas une place particulière ! C’est une endurance qu’il faut gérer. Je veux juste être content de moi et que, Arthur et Maxime, mes deux fils, soient fiers de leur papa ! »

Un garçon d’une sagesse extrême qui a de la suite dans les idées et qui, ne commettra pas d’imper sur le parcours : « Je connaissais le Maroc, je découvre La Mauritanie. La course va s’y jouer. Je m’arme de patience pour prouver à mon meilleur pote et préparateur, Nicolas Hoogsteyns, que, ce qu’il m’a appris n’est pas tombé dans l’oreille d’un sourd ! Il m’a conseillé de rouler comme un mécano pour préserver la mécanique, surtout sur ce type de rallye de longue haleine… »

Marie-France Estenave

Photos : © Alain Rossignol et Jorge Cunha

PUBLICITÉ