Avec son équipier Fabien Michal, Grégory Guilvert a aligné quatre podiums d’affilée en championnat de France FFSA GT. L’abonnement au champagne souscrit à Dijon a été renouvelé à Magny-Cours ! Accessoirement, les deux complices ont offert à l’Audi GT4 sa première victoire dans la série française et à Saintéloc son premier succès dans la catégorie. L’équipage #42 en profite pour grimper au 2ème rang du championnat !
La marque aux anneaux est arrivée en GT4 cette année avec une R8 qui fait partie des autos puissantes mais lourdes au même titre que la BMW et la Mercedes. La Ginetta et la nouvelle Alpine ont de plus petits moteurs et moins de poids, tandis que la Porsche Cayman est dans une position intermédiaire. A partir des caractéristiques de tous ces modèles, le législateur s’efforce de niveler les forces en présence. En début de saison chez Saintéloc, on a souffert de la dégradation des pneumatiques due au poids de l’Audi. Mais l’équipe stéphanoise a redoublé d’efforts pour s’adapter à la situation. Clairement, le travail a payé, comme ont pu le démontrer Greg et Fabien, mais aussi d’autres pilotes de l’écurie depuis le début de l’été.
Ainsi, à Dijon, Greg n’a perdu la première place que dans le dernier virage de la course 1 et pour 46 millièmes de seconde ! Le duo Michal-Guilvert a de nouveau pris place sur le podium de la course 2, cette fois sur la troisième marche. De quoi partir en vacances l’âme sereine et le moral radieux tout en rêvant à des lendemains encore plus prolifiques.
L’heure de la rentrée des circuits a sonné à Magny-Cours pour les 78 pilotes, 40 voitures et 21 teams impliqués dans le championnat de France. Un meeting où l’ambiance était à la fête côté paddock, ce qui n’a pas empêché les protagonistes de bien travailler pour offrir au public des courses hyper disputées.
Aux essais chronométrés, Fabien et Greg posent les jalons d’un week-end de rêve en s’offrant la pole et le 2ème temps dans leur séance respective. L’Audi de pointe s’empare du commandement de la course 1 à la faveur d’un changement de pilote meilleur que celui de sa rivale directe. Le cavalier seul de Greg s’achève dans l’allégresse de la victoire avec 5 secondes d’avance. Dimanche, le scénario est plus que parfait… à cinq tours près. Une Alpine revient sur la fin pour priver les nouveaux épouvantails du championnat d’un deuxième succès de rang.
« Nous avions pas mal de survirage dans les chicanes aux essais libres, il a donc fallu se pencher sur le set-up pour réussir les qualifications » expliquait Greg. « On a trouvé quelques petits trucs plutôt efficaces. Fabien a fait la pole dans sa séance et je l’ai loupée d’un rien dans la mienne. J’avais remis du ‘traction control’ (l’équivalent de l’antipatinage pour une voiture de route NDLR) sur la fin et ça a ratatouillé un peu trop à la sortie de la dernière chicane. »
Parenthèse sur le traction control : les pilotes ont trois niveaux d’assistance à leur disposition. Avec le niveau 3, le système n’opère pas du tout, ce qui permet, quand les conditions sont favorables, d’aller plus vite car toute la puissance est disponible. Mais on peut alors dégrader plus vite et plus fortement les pneus. A l’inverse le niveau 1, avec une intervention maximum du traction control, est plus sécurisant et préserve mieux les gommes, avec un peu moins de performance en contrepartie.
« Samedi, Fabien s’est bien bagarré avec une Porsche et une BMW et il était 2ème au moment de s’arrêter » poursuit Greg. « Je suis ressorti de la pitlane côte-côte avec une Ginetta mais je suis passé et à la fin des changements de pilote, j’étais en tête. J’ai attaqué fort pour évaluer la dégradation des pneus, et j’ai pu garder un rythme élevé jusqu’à la fin. » Avec la victoire au bout de l’effort !
« Au départ de la course 2, je ne voyais pas l’Audi Saintéloc de Lonni Martins à côté de moi alors j’ai laissé de l’espace dans le premier gauche. J’ai tout de suite poussé fort pour creuser le trou et après j’ai continué à attaquer pour le maintenir. Je savais qu’il y avait une féroce concurrence derrière qui ne demandait qu’à revenir. Puis la course a été neutralisée par la procédure ‘Full Course Yellow’, ce qui a été un moment difficile. En effet, il faut dans ce cas rouler à 80 km/h or, suite à une évolution du traction control, on ne pouvait plus utiliser le pit limiter, il a fallu gérer la vitesse à l’accélérateur ! Puis le safety-car a annulé mon avance. L’équipe a effectué un des meilleurs pitstops du plateau et Fabien est reparti en tête avant d’être rejoint par l’Alpine sur la fin. Je suis super content des résultats de ce week-end, Fabien et l’équipe ont été formidables. Je suis aussi très heureux que mon championnat national connaisse un tel succès avec autant de concurrents de valeur. »
Et ils seront tous là les 29 et 30 septembre à Barcelone pour attendre au tournant les héros de Magny-Cours !
Romane Didier,