Peterhansel: « En altitude, le cerveau marche un peu au ralenti ! »

Stéphane Peterhansel et Polo Cottret

Retardé samedi après avoir touché une pierre qu’il n’avait pas vue, Stéphane Peterhansel est reparti dimanche le couteau entre les dents lors de la deuxième partie de l’étape marathon.

« Nous avons passé le point le plus haut du rallye, à 4786 mètres d’altitude. » Soit le point culminant de cette édition 2018 du Dakar.

Stéphane Peterhansel en a profité pour remporter sa 40ème victoire d’étape en auto, la 73ème de sa carrière. Mais, sous l’effet de l’altitude, c’était pourtant mal parti… Monsieur Dakar raconte.

« C’est sûr qu’après avoir tapé samedi et avoir perdu 2 heures, le moral était touché. J’ai eu du mal à m’endormir entre l’excitation de la journée, la montée d’adrénaline et la déception. Tout était un peu mélangé. Tu refais un peu le film du moment où tu tapes… Je n’ai pas réussi à dormir et, ce dimanche matin, j’avais un peu la tête ‘dans le pâté’. En plus, il s’agissait d’une spéciale en altitude. Nous avons passé le point le plus haut du rallye, à 4786 mètres d’altitude. Pas facile de se concentrer dans de telles circonstances !

Stéphane Peterhansel : « En altitude, le temps de réaction par rapport à tes repères habituels n’est pas le même. Il faut bien quinze, vingt kilomètres pour se recaler. »
Pourtant, je vis à 1500 mètres toute l’année et je fais souvent des randonnées à ski en passant des nuits à 2500 ou 3000 mètres mais, néanmoins, quand tu attaques des spéciales à 4000 mètres, généralement, tu loupes le premier virage. Tu te dis ‘mince ! J’ai mal anticipé’. Tu reprends de la vitesse et tu arrives au deuxième freinage et rebelote ! En fait, le cerveau fonctionne un peu au ralenti. Le temps de réaction par rapport aux repères que tu as habituellement n’est pas le même. Il faut bien quinze, vingt kilomètres pour se recaler. C’est flagrant.

Stéphane Peterhansel : « Ouvrir la spéciale de Belén mardi, ce n’est pas ce que j’avais prévu… »
« Le programme du jour nous proposait aussi des dunes à 3500 m. J’ai attaqué la spéciale comme si la voiture sortait d’une assistance classique alors que, hier soir, nos équipes d’assistance n’avaient pas le droit d’intervenir. Néanmoins, je me suis tout de suite senti en confiance et, au final, nous remportons la spéciale avec Jean-Paul. C’est toujours bien d’en gagner une mais nous ne reprenons que deux minutes sur les leaders alors que nous comptons plus d’une heure de retard ! C’était une longue spéciale mais elle n’a pas permis de faire de gros écarts. Dommage ! Et puis, compte-tenu de l’annulation de la spéciale de lundi, je vais devoir ouvrir la route sur la spéciale de Belén, mardi. Et ça, ce n’est pas vraiment ce que j’avais prévu. Ce n’est pas idéal, mais bon, il va bien falloir faire avec ! »

Alain Pernot – Red Bull,

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