Dakar Etape 5 Overdrive: Les Toyota font de la résistance

Nasser Al-Attiyah et Matthieu Baumel © DR

Quadruple vainqueur de l’épreuve (1994, 1995, 1996 et 2014), Michel Perin, le navigateur de Bernhard Ten Brinke, en connaît un rayon sur le Dakar, et il avait prévenu sur la dureté des dunes de Tanaka empruntées par la spéciale du jour. Il avait vu juste, mais avec son pilote Néerlandais, ils se sortaient avec brio de ces pâtés de sable particulièrement enchevêtrés, pour s’emparer d’une superbe deuxième position à seulement 4’52’’ du vainqueur.

Résultat qui leur vaut désormais d’occuper le troisième rang du classement général provisoire et d’effectuer un rapproché sur le second. À l’arrivée, ils devançaient leurs équipiers Giniel De Villiers et Dirk Von Zitzewitz (+ 12’47 »), beaux troisièmes, malgré trois nouvelles crevaisons et un ensablement en début de parcours. La performance d’ensemble du Toyota Gazoo Racing SA était enfin complétée par Nasser Al Attiyah et Mathieu Baumel. Changer de boîte de vitesses en pleine étape n’est pas monnaie courante en rallye-raid. C’est pourtant l’exploit réussi en vingt-cinq minutes par les hommes de l’équipe sur le Hilux du duo franco-qatari. D’ordinaire en effet, les mécaniciens ont le temps d’intervenir le soir venu sur le bivouac, car rares sont les spéciales à être ainsi coupées en deux par un secteur de liaison.

Mais aujourd’hui, le remplacement s’imposait, après qu’Al Attiyah et Baumel aient parcouru trente des cinquante trois kilomètres au programme sur le premier tronçon, uniquement sur les deuxième et troisième rapports. Pointés alors à seulement 6’59 » de la tête, soit un petit exploit là aussi compte tenu du handicap, ils allaient repartir à l’attaque, une fois leur monture réparée. Avec succès, puisque les vainqueurs sortants de la coupe du monde de rallye-raid refaisaient une partie de leur retard et terminaient à une cinquième place (+ 24’33 »), qui leurs autorise toujours des espoirs. Avec l’un des exemplaires de son Hilux dernière génération sur le podium, et les deux autres dans son sillage immédiat, le Toyota Gazoo Racing SA assume ainsi pleinement son rôle d’outsider, alors que le premier tiers de la course vient seulement d’être effectué. C’est un tout autre genre de difficultés qui attend désormais les concurrents, avec une altitude de plus de 4000 mètres dès demain sur le chemin menant à La Paz, en Bolivie, et des organismes qui risquent d’être mis à rude épreuve….

« C’était une belle spéciale », analysait Nasser Al Attiyah, « mais nous n’avons pas eu de chance, avec la casse de la boîte de vitesses quasi d’entrée. D’un autre côté, on peut s’estimer heureux d’être parvenu à rallier l’arrivée. Après notre problème, on est repartis sur un bon rythme, mais sans non plus risquer le tout pour le tout. On a vu aujourd’hui qu’il s’est encore passé beaucoup de choses, preuve que la course est loin d’être terminée, et nous allons continuer à tout donner sur les neuf prochaines étapes. »

« Je n’avais jamais vu du sable aussi souple que sur la première section », expliquait Giniel De Villiers. « C’était là clairement les dunes les plus dures au monde ! On s’est retrouvés enlisés au même endroit que cinq autres voitures, et on a dû dégonfler nos pneus jusqu’à 0,5 bars pour réussir à s’en extirper. On a également connu des crevaisons, et dans ces conditions je suis content de notre prestation. »

« On a fait du bon boulot aujourd’hui », se réjouissait Bernhard Ten Brinke. « On s’élançait huitième dans l’ordre des départs, et avec Michel, mon copilote, on a su opter pour des pressions de pneus adaptées aux dunes de la première partie. Là où tout le monde s’est planté, nous avons réussi à passer en contournant les uns et les autres. Dans la seconde section, plus caillouteuse, on est parvenus à préserver nos gommes, tandis que Michel a encore effectué une très bonne navigation. Je suis ravi de ce résultat mais la route menant à Cordoba est encore longue. »

RESULTATS
Mercredi 10 janvier / San Juan De Marcona-Arequipa / 267 km de spéciale
2. Ten Brinke-Perin (Toyota Hilux) à 4’52’’
3. De Villiers-Von Zitzewitz (Toyota Hilux) à 12’47’’
5. Al Attiyah-Baumel (Toyota Hilux) à 24’33’’

Classement général
3. Ten Brinke-Perin (Toyota Hilux) à 1h15’16’’
4. Al Attiyah-Baumel (Toyota Hilux) à 1h23’21’’
5. De Villiers-Von Zitzewitz (Toyota Hilux) à 1h34’34’’

Eric Bellegarde,

PUBLICITÉ