Sardaigne: Trois vainqueurs différents en 3 étapes !

Joan Pedrero dans l'étape 3 © Andrea

Ce fut une journée mi-figue, mi-raisin  entre Sa Itria et Arbatax. La pluie s’est invitée à l’improviste, au plein cœur de la Sardaigne, à l’assistance entre les deux secteurs sélectifs.Ce qui, tout naturellement ne fit pas le bonheur de tout le monde. Il faut s’adapter à toutes les conditions aussi extrêmes soient-elles durant cette manche mondiale, c’est une réalité.

 

Aujourd’hui, le premier secteur sélectif long de 98 km appelée Tonara est revenu à l’Espagnol Juan Pedrero (Sherco). Le second au nom de Orgasio fut signé par Kevin Benavides (HVA), sa première sur ce rallye, le parcours développait 67 km. Autre particularité de cette étape 3, c’est la première partie du marathon donc, ce soir, à Arbatrax, les motos sont rangées dans un parc fermé et gardées dans les luxuriants jardins de l’Hôtel Club Saraceno.

Vainqueur de l’étape Juan Pedrero (Sherco) reprend des couleurs car, depuis deux jours, le Catalan n’est pas très satisfait des chronos affichés… Une affaire qui le ‘mine’ et le stresse sans lui supprimer l’envie d’aller chercher la victoire ! Il s’en rapproche car, l’écart entre le leader du Sardaigne Rallye Race, l’époustouflant Xavier de Soultrait (Yamaha) et l’Espagnol est de 3mn38s alors que trois spéciales restent à disputer : une demain dans la 1ère boucle autour de Arbatrax, deux mardi, journée finale de la 9ème édition du rallye.

Xavier de Soultrait persiste et signe en conservant l’avantage après une journée durant laquelle il raconte : « Ce matin, j’ai chuté dans un trou. Pour m’en sortir, j’ai remonté ma Yamaha sur la piste, une autre était tout près mais sombre, elle me tentait mais je craignais que s’y cache une falaise ! J’ai galéré durant l’exercice perdant trente à quarante secondes et puis, arrivé en haut, je me suis énervé au guidon pour essayer de rattraper le temps perdu sachant pertinemment qu’il ne se rattrape pas ! J’ai tenté… Dans la seconde, j’ai bien roulé sous la pluie et à une quinzaine de kilomètres de l’arrivée, j’ai perdu mon tripmaster ! Sur la liaison j’ai essayé de le réparer car, l’étape étant marathon, je ne peux compter que sur moi-même. Je dirai simplement, que même avec la pluie, on est bien en Sardaigne ! » Il remporte tout de même la spéciale 2 de ce jour.

Derrière ce fuyard depuis le début du rallye, Juan Pedrero vainqueur du secteur 1 et de l’étape 3, ne s’impatience pas mais attend son heure ! « J’ai trouvé la spéciale 1 très belle mais pas uniquement, je n’ai pas connu le moindre problème de navigation, ni mécanique contrairement à hier, où je suis tombé en panne de trip. Dans la seconde, les vingt premiers kilomètres je les aies parcourus sous la pluie puis, j’ai rattrapé Mancini que je n’ai jamais pu dépasser. »

Alessandro Botturi souffre toujours de son poignet, l’Italien limite les dégâts chaque jour et occupe ce soir la 3ème place du général. « Ce fut dur, très dur même. J’ai trouvé la pluie comme les autres dès l’assistance et mes traces d’ouvreur ont facilité la navigation de mes adversaires. » Il a vu juste puisque l’Italien termine 5ème du second secteur chronométré.

Quatrième au général, Kevin Benavides fait son bonhomme de chemin à peine rentré du Merzouga. Considérant ne pas avoir dit son dernier mot sur ce rallye, sa préoccupation à l’arrivée fut de connaître la tactique de changement de pneus adopté par l’équipe HRC Honda pour la seconde partie de l’étape marathon. Une confession entre le patron de l’équipe Marthino Bianchi et le pilote restera secrète.

Rentre dans le top ‘5’, Adrien Monleo. Il tient le même langage que celui de Pedrero, ajoutant : « J’ai soulagé mon rythme pour conserver mon pneu arrière pour la seconde partie de l’étape marathon. Demain, partir derrière me satisfait… » révèle le vainqueur du Rallye de Chine, le Taklimakan.

Olivier Pain (Beta) se retrouve 6ème au général, il perd quatre places qui s’explique : « Si dans la première spéciale ce fut correct, dans la seconde, je ne suis pas parvenu à plonger dedans ! La moto glissait beaucoup et je ne me suis pas retrouvé en accord avec elle… »

Quant à Helder Rodrigues (Yamaha), il reconnut n’avoir pas roulé vite, « c’est demain, dans la seconde étape marathon qu’il faudra jouer fin ! » Par contre, grand ‘dam’ de Adrien Van Beveren (Yamaha) qui considère avoir perdu toute chance de remporter le rallye dès la 1ère spéciale. « J’ai perdu environ 6 minutes sur un problème électrique après 2 km. J’ai pris ensuite la poussière de Helder (Rodrigues) et j’ai chuté en ratant une note du road-book. Ma roue arrière s’est enroulée dans un grillage, je suis passé par-dessus le guidon. Je n’ai plus aucune chance de jouer pour la victoire (il est à 11mn 38s), je continue pour parfaire mon apprentissage de la navigation… »

Mention pour le jeune Chilien Antonio Colombo (KTM) 26ème du général et surpris chaque jour par les pistes offertes par le Rallye de Sardaigne après avoir participé au Abu Dhabi Désert Challenge, Qater et Merzouga où il put jauger les grands espaces.

En Quad, voie libre pour le Polonais Rafal Sonik, le Chilien Ignacio Casale leader des deux premières journées a rendu son carton faute de moteur. Quant au français Sébastien Souday, ses performances quotidiennes et sa régularité pourraient être récompensés dans deux jours !

Après les victoires de Xavier de Soultrait (étape 1), celle de Alessandro Botturi (étape 2), aujourd’hui au tour de Juan Pedrero. A qui celle de demain au terme de l’étape 4, en boucle autour de Arbatrax longue de 230 km avec une seule spéciale appelée Dei Tacchi (165 km).

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