24H Mans/Minassian: « Ce sera dur de gagner en LM P2 »

Nicolas Minassian © DR

Nicolas Minassian s’apprête à disputer ses 17ème 24 Heures du Mans (18 et 19 juin). Pour la troisième fois consécutive, il évoluera au sein de SMP Racing, équipe russe engagée en LM P2 en Championnat du Monde d’Endurance. Alors que sa voiture, la BR01 roule depuis tout juste un an, nous avons pu dresser un bilan avec le pilote marseillais.

 

– Il y a tout juste un an, vous disputiez votre toute première course à Imola dans le cadre de l’European Le Mans Series. Où en êtes-vous un an plus tard ?
« Il nous manque de la performance, nous sommes un peu derrière car nous n’avons pas encore mis le doigt sur la façon dont nous pouvons faire fonctionner la voiture au mieux. Le problème, ce ne sont pas les sections rapides mais les portions lentes. Nous manquons d’adhérence sur la voiture et nous nous cherchons un peu pour trouver le meilleur compromis possible sur l’auto. Nous avons homologué la voiture très vite l’année dernière. En LM P2, on ne peut pas faire de changement donc nous sommes un peu bloqués avec ce que nous avons. Sur des circuits comme Spa, c’est difficile. Au Mans, nous devrions être mieux et aller vite en ligne droite car la trainée aérodynamique de la voiture est assez faible. La voiture n’est pas mauvaise à piloter et évidemment, par rapport à Imola 2015, nous avons progressé. La seule chose un peu décevante est que fin 2015, nous n’étions pas loin de gagner des courses et là, cette année, nous sommes revenus en milieu de peloton. Je ne saurais dire pourquoi mais nous n’avons pas progressé alors que tous nos adversaires l’ont fait ! A Silverstone, nous avons connu des soucis d’amortisseurs et de splitter à l’avant. Les courses d’endurance sont des épreuves dans lesquelles il ne faut jamais s’arrêter. Pour le moment, je suis un peu déçu, je dois bien l’avouer, mais à aucun moment nous ne baissons les bras. Nous avons besoin de travailler sur le set-up, des séances d’essais sont d’ailleurs prévues pour améliorer tout cela. »

– Les 24 Heures du Mans approchent à grands pas. Comment pensez-vous vous y comporter ?
« Comme je l’ai précisé, au Mans, nous aurons une bonne vitesse de pointe, ce qui est un avantage. Par rapport à ce qu’il s’est passé à Spa, je ne suis pas sûr à 100% que nous nous battrons pour la victoire. Nous allons faire deux grosses séances d’essais avant Le Mans pour nous rapprocher des meilleurs. C’est une voiture fiable, nous avons de bons équipages et il devrait y avoir une petite surprise pour les 24 Heures du Mans : un bon pilote que beaucoup de gens connaissent ! A nous maintenant de trouver le bon compromis. Nous avons les mêmes pneus que nous adversaires, nous avons une année d’expérience mais le niveau général en LM P2 a énormément progressé. Beaucoup de très bons pilotes, de bonnes équipes, ce sera difficile cette année pour tout le monde. »

– D’après vous, qu’est ce qui fera la différence pour la victoire en LM P2 ?
« Toutes les voitures sont fiables dorénavant. Cela va se jouer sur l’homogénéité des pilotes. Pour faire la différence, il ne faudra pas faire d’erreur, avoir des arrêts stands sans aucune erreur et avoir de bons t réguliers temps au tour. C’est une course d’endurance mais c’est surtout un gros sprint. »

– On parle beaucoup de la BR en version LM P1. Qu’en est-il ?
« C’est effectivement en discussion. Je ne sais pas encore trop où ils en sont honnêtement pour l’année prochaine. C’est aussi parce qu’il n’y a pas de réglementation bien ancrée pour le futur de cette catégorie. Je pense que cela peut être quelque chose d’intéressant. De toute façon, la BR01 version LM P2 n’est plus éligible l’année prochaine ou plus tout à fait, on va dire ! »

– Vous êtes dans cette équipe depuis 2014. Comment vous y sentez vous ?
« Je m’y sens vraiment bien. J’ai un double rôle à l’intérieur. D’abord je pilote mais je conseille aussi. En effet, je m’occupe des pilotes pour les faire progresser, leur apprendre à être plus professionnel et à faire les bons choix. Je les guide et essaie de leur donner les bonnes directions. J’avoue que c’est un rôle qui me plaît bien. »

David Bristol – ACO,

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