Libya Rally : Une quatrième étape de folie !

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Van den Brink reprend beaucoup de temps
Les choses arrivent parfois simplement parce qu’elles doivent se produire. Il y a quelques jours, le Néerlandais Martin van den Brink et la Portugaise Elisabete Jacinto s’étaient violemment heurtés, ce qui avait donné naissance à une rivalité féroce. Mais lundi, lors de la quatrième étape du Libya Rally, ils se sont rabibochés. Van den Brink a en effet aidé la Portugaise, dont le camion s’est retourné sur une dune, à remettre son véhicule dans le bon sens.

 

Elisabete Jacinto, qui venait de prendre la tête du classement général la veille, a perdu le contrôle de son MAN qui est parti en tonneaux dans les dunes. Arrivé le premier sur les lieux, le Néerlandais savait qu’il ne pouvait pas continuer comme si de rien n’était. « Un gentleman ne laisse jamais derrière lui une dame en détresse. Je reconnais que j’ai dû revenir sur mes pas, mais nous n’avions de toute manière rien à perdre. Nous savions que nous étions en tête et que nous allions gagner beaucoup de temps, même en aidant nos adversaires. »

De fait, le Renault Mammoet a regagné le bivouac de M’Hamid le premier, même s’il a perdu quelque 30 minutes sur son compatriote Jos Smink, en raison du sauvetage. « C’était une bonne journée, a indiqué Smink. Nous nous sommes régalés dans la spéciale, et notamment dans les dunes. Certaines étaient particulièrement délicates, mais nous n’avons jamais été en mauvaise posture. En réalité, nous nous sommes bien amusés. »

Mirjam Pol creuse l’écart
De leur côté, les motards ont eu des difficultés à trouver le contrôle de passage. Même Mirjam Pol a dû rebrousser chemin à deux reprises pour essayer d’y arriver. « Je suis retournée à un changement de direction, mais je suis arrivée au même point qui n’était pas le bon. Je suis donc retournée à la note suivante du road-book et à partir de là, j’ai navigué à la boussole vers la droite mais c’était un piège, explique la Néerlandaise. J’ai eu peur de perdre pas mal de temps. Mais au ravitaillement, j’avais 12 à 14 minutes d’avance sur les autres. Logiquement, ils auraient dû me rattraper, mais manifestement, ils ont perdu également du temps à chercher. La journée a donc été quasi parfaite pour moi. J’ai particulièrement bien aimé la première partie, dans le fesh-fesh. Je me suis régalée sur un terrain fait pour moi : une piste de moto-cross très souple. »

Derrière Mirjam Pol, un groupe de pilotes a joué à cache-cache. « J’aime tout simplement les dunes, raconte le Néerlandais Henno van Bergeijk. Certains gars se sont démenés comme des fous, mais pour moi, c’était presque une promenade. Je suis resté sur le deuxième ou le troisième rapport et j’ai laissé la moto faire le travail sans même ouvrir les gaz ou me lever de ma selle. »

La partie compliquée se situait après les dunes, dans la dernière partie de la spéciale. « Il y avait un groupe de trois pilotes sur mes talons, Max Hunt, Richard Dors et un troisième, et ils comptaient évidemment sur moi pour les conduire jusqu’au CP. Quand je me suis trompé, ils se sont rabattus sur Michael Lundberg et ils l’ont suivi. Puis ils sont revenus vers moi. Mais à la différence d’eux, j’ai trouvé le CP. »

Max Hunt a reconnu qu’il avait sucé la roue de Van Bergeijk en espérant qu’il les guiderait. « J’ai chuté lourdement dans les dunes, souligne le jeune Britannique. Une erreur de débutant : Je suis arrivé un peu trop vite sur une dune et j’ai atterri sur la roue avant. Cela a été un sacré choc. J’ai des bleus partout et j’ai le dos en compote. J’ai essayé de redémarrer la moto, mais sans succès. Il m’a fallu un moment avant de réaliser que les fusibles avaient sauté lors de l’accident. Après cela, je suis revenu sur Richard et Henno. »

Mikael Berglund, l’autre Suédois qui pointait en huitième position après la troisième étape, s’est lui aussi perdu. « Je suis arrivé au CP du mauvais côté – au moins, je l’ai trouvé – et à cause de cela, je me suis un peu perdu. C’était sur une partie plate et il n’y avait pas vraiment de traces, et j’ai donc dû essayer différents chemins pour trouver la bonne piste. Cela dit, c’était une excellente spéciale. J’ai vraiment adoré les dunes alors que d’habitude ce n’est pas trop ma tasse de thé. Je suis plus tourné vers la navigation, mais cette fois, c’était l’inverse. »

Vanzinni se perd, Allahoum premier au bivouac
Dans la catégorie autos, le Mexicain José Vanzinni a perdu trois heures en essayant de trouver son chemin. « C’était une journée horrible, dit-il. Je suis pratiquement certain que nous avons perdu la première place. » Comme la veille, l’Algérien Fodil Allahoum est arrivé le premier au bivouac au volant de son buggy Wildcat Plastub. Il pensait être le vainqueur du jour, mais il a hérité de deux heures de pénalité. Allahoum est loin au classement après avoir reçu 20 heures de pénalité pour avoir manqué la deuxième étape en raison de problèmes techniques. « Je me fiche du classement », dit-il. « Je suis là pour me faire plaisir, et c’est le cas. C’est quand même super d’avoir gagné l’étape. Nous avons roulé vite aujourd’hui et mon navigateur n’a apparemment pas commis d’erreur. Mais en définitive, nous avons dû nous tromper car nous avons hérité d’une nouvelle pénalité. »

Ronald Schoolderman est arrivé le troisième à M’Hamid, à sa grande surprise. « Nous avons tourné pendant 45 minutes pour trouver le chemin, mais manifestement, tout le monde était dans le même cas. Cela dit, la journée s’est bien passé. D’habitude, je crains un peu les dunes, mais aujourd’hui, je me suis vraiment régalé. Je vais peut-être commencer à aimer ça. La bonne nouvelle, c’est qu’après une journée horrible, tout s’est bien passé hier. Certains commencent maintenant à réaliser que nous allons plutôt vite et ils nous laissent passer. »

D’après communiqué de Alain Weerts,

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