Dakar/Motos : La chasse aux KTM

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Parmi les 138 pilotes attendus au départ à Lima, les trois derniers vainqueurs du Dakar, à savoir Toby Price (2016), Sam Sunderland (2017) et Matthias Walkner (2018), seront les leaders de la marque KTM, bousculée mais jamais déboulonnée depuis janvier 2000. Mais cette domination au long cours ne dissuade pas la concurrence de lorgner sur le titre, principalement chez Honda avec Kevin Benavides et Joan Barreda, ou chez Yamaha avec Adrien van Beveren et Xavier de Soultrait.

Loin de la bataille pour les honneurs, le bivouac accueille également des pilotes amateurs motivés par l’expérience du désert et le partage de l’aventure avec leurs compagnons de pistes. 35 motards et quadeurs sont engagés sans assistance dans la catégorie ‘Original by Motul’.

Les temps changent ! Il y a encore une poignée d’années, les pronostics sur la course motos se limitaient à un choix entre Cyril Despres et Marc Coma, les deux maîtres de la catégorie s’étant partagés à égalité parfaite les dix titres en jeu entre 2005 et 2015. Depuis, une autre ère s’est ouverte, exploitée sans complexe par une génération de jeunes ambitieux, davantage que par les anciens arbitres des duels Coma-Despres. Précisément, en 2015 Toby Price faisait une première apparition très remarquée (3ème), tout comme Matthias Walkner qui quittait le rallye prématurément, tandis que le jeune et fougueux Sam Sunderland collectionnait à l’époque les abandons. Les trois espoirs ont ensuite confirmé leur potentiel en s’imposant sur les trois éditions suivantes, prolongeant la série victorieuse de KTM pour la porter à 17 titres consécutifs. Pour autant, la permanence au sommet de la firme autrichienne a bel et bien été menacée sur la période récente. En janvier dernier, c’est Kevin Benavides qui s’est révélé au guidon de sa Honda le plus proche poursuivant de Walkner. Et dans le clan des motos rouges, peut-être diminué comme l’année dernière par un forfait de Paulo Gonçalves, blessé à l’entraînement, les atouts ne manquent pas pour déstabiliser pour de bon les trois précédents vainqueurs. Du haut de ses 22 étapes remportées en 8 Dakar, Joan Barreda parviendra peut-être à réaliser le Dakar sans-faute qui le hisserait en haut du podium final. Mais l’Espagnol pourrait aussi être surpris par le talent de son jeune coéquipier Chilien Jose Ignacio Cornejo, 10e l’année dernière alors qu’il avait été appelé comme remplaçant de Gonçalves.

Le danger qui guette KTM vient avec tout autant de persuasion de l’autre marque japonaise, Yamaha, dont le leader Adrien van Beveren (6ème en 2016, 4ème en 2017) s’est affirmé sur ses trois premières participations comme un vainqueur en puissance. Son abandon dans la 10ème étape, alors qu’il prenait une option forte sur le titre de la dernière édition, peut d’ailleurs être regardé comme l’acte ultime de son apprentissage du Dakar. Une autre moto bleue, pilotée par Xavier de Soultrait, pourrait s’inviter à la fête, mais les candidats crédibles sont nombreux pour viser le podium. Pablo Quintanilla a déjà fréquenté ces hauteurs (3ème en 2016), et sa Husqvarna n’a rien à envier sur le plan de la performance à ses rivales directes. C’est aussi le niveau qu’a déjà affiché Stefan Svitko (2ème en 2016) sur une KTM non engagée dans la structure officielle, et où pourrait se situer Joan Pedrero si tout lui sourit, tout comme le meilleur rookie 2018, Oriol Mena (7e) désormais appelé à briller sur une Hero. Enfin Michael Metge rejoint son frère Adrien dans le Team Sherco, qui cultive toujours l’ambition de rentrer dans le Top 10.

Original by Motul : le sens de l’entraide
Les pilotes du Dakar sont tous de solides compétiteurs. Mais une partie d’entre eux vient avant tout pour autre chose. Dans la course la plus exigeante au monde, on peut volontairement rajouter quelques degrés de difficulté. C’est ce que font les pilotes ‘Original by Motul’, engagés sans la moindre assistance technique et livrés à eux-mêmes pour assurer l’entretien et les réparations de leurs motos et quads. « C’était le choix de l’évidence », explique l’Australien James Ferguson qui s’apprête à vivre un baptême à la dure sur le Dakar tandis qu’un habitué de la formule, Jan Vesely, assure que l’on y « retrouve l’esprit originel du Dakar. » Entre ces pilotes-mécaniciens souvent condamnés à l’insomnie, la confrontation laisse place au sens de l’entraide.

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