Dakar Motos : Le point à l’heure de la reprise avec un avantage pour Honda !

Il y a quatre ans, Ricky Brabec avait remporté le Dakar en s’offrant deux victoires d’étape. Et si l’Américain ajoutait cette année une deuxième étoile à son palmarès en rejouant la carte du pilote discret ? Sans tambour ni trompette, en évitant les erreurs et en jouant à chaque fois placé pour tailler sa route sans avoir à prendre trop de risques, Brabec s’est en tout cas installé aux commandes du rallye au soir de la sixième et dernière étape.

Dans le trio de tête depuis la première journée, le pilote Honda est sorti du bois en prenant l’ascendant sur ses adversaires dans les dunes de l’Empty Quarter. Bien évidemment, avec encore six longues journées à avaler, son avance de moins d’une minute sur Ross Branch est loin de lui garantir le succès espéré. D’autant que d’autres pilotes restent dans le coup pour la gagne. Ainsi Adrien Van Beveren a-t-il profité de la longue étape de 48 heures dans le sable saoudien pour recoller au groupe de tête.

Troisième du classement général (à 9’21), le Français a préservé toutes ses chances pour la seconde semaine. Tout comme Nacho Cornejo, vainqueur des étapes 2 et 4, qui ne compte que quatorze minutes de retard sur son coéquipier et leader californien. Un peu plus loin, Toby Price et Kevin Benavides, les deux meilleurs représentants KTM, demeurent eux aussi candidats avec moins d’une demi-heure de retard sur Brabec. L’Australien attend son heure pour passer à l’attaque alors que l’Argentin, qui paie les séquelles de sa fracture de la jambe, monte en régime.

Cette première semaine de course aura en revanche été fatale pour plusieurs prétendants à la victoire. Tosha Schareina, le jeune espoir espagnol recruté par Honda, s’est cassé un poignet dès la première étape alors qu’il avait remporté le prologue. Skyler Howes a lui perdu beaucoup de temps sur les premières journées avant d’abandonner dans les dunes de l’Empty Quarter sur problème mécanique. Toujours chez Honda, alors qu’il était bien installé dans le groupe de tête, Pablo Quintanilla a été victime d’une panne d’essence, là-encore durant la difficile sixième étape, qui l’a fait plonger dans le classement général.

Abandons également pour Sam Sunderland sur problème mécanique lors de la troisième étape, pour Lorenzo Santolino qui portait les espoirs de Sherco et pour Joan Barreda qui disputait son premier Dakar avec l’équipe Hero. De fait, Ross Branch se retrouve sans coéquipier pour attaquer la deuxième semaine du rallye après les départs prématurés sur chute de Joachim Rodrigues et Sebastian Buhler. Face à l’impressionnante armada Honda, le Botswanais devra aussi compter sur la chance pour passer au travers des inévitables embuches qui vont se présenter jusqu’à Yanbu.

Du côté des Rally2, c’est l’épatant Jean-Loup Lepan qui a pris la tête de la catégorie au soir de la sixième étape. Très solide depuis le coup d’envoi du Dakar, le Français s’est offert deux succès lors des journées 2 et 6. Cerise sur le gâteau, il occupe la dixième place au classement scratch à une heure et demie de Ricky Brabec. Deuxième au général, Romain Dumontier a longtemps mené la danse, mais une panne d’essence durant l’étape 6 lui a valu de lâcher 50 minutes à Lepan.

Souffrant d’une côte cassée, le vainqueur de la Coupe du Monde de Rallye-raid 2023 va devoir serrer les dents jusqu’à Yanbu pour espérer finir sur le podium final. D’autant que Harith Noah, Paolo Lucci et Bradley Cox se tiennent en embuscade à moins de 30 minutes du leader. A surveiller également le jeune Tobias Ebster, neveu de Heinz Kidigadner. Leader de la classe Original by Motul, l’Autrichien s’est offert le luxe de décrocher une victoire en Rally2 lors de l’étape 5. Un garçon qui n’a pas fini de faire parler de lui.

Chez les quads enfin, Manuel Andujar et Alexandre Giroud, les deux vainqueurs des trois précédents Dakar sont, on les connait, du genre diesel. Et le système de préchauffage du Français a été plus long que celui de l’Argentin. Pendant que les spécialistes du Dakar prenaient leur rythme de croisière, le Brésilien Marcelo Medeiros a démarré au rythme de la samba en prenant les commandes des deux premiers jours. Andujar, sur le podium de ces étapes, a porté l’estocade dans l’étape 4. En s’imposant ce jour là, l’Albicéleste s’est installé aux commandes du Dakar en même temps que le Français, double tenant du titre, se plaçait dans son sillage. Andujar compte 20 minutes d’avance sur Giroud et trois quart d’heure sur Medeiros.

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