Dakar : Le point en Autos à l’heure de la reprise !

Le désert enseigne l’humilité, autant aux pilotes qu’aux pronostiqueurs. Après six étapes mais au total sept jours de course qui comptent, les profils présentés comme les plus ‘à risques’ se distinguent comme les plus résistants aux aléas, pendant que les habitués des oscars de la fiabilité ont commis des erreurs qui ne leur ressemblent pas. Carlos Sainz connaît la formule gagnante sur le Dakar, il l’a prouvé à trois reprises (2010-18-20). Mais il est tout autant réputé pour sa capacité à parfois saborder son talent. Le penchant à l’empressement de l’Espagnol, ajouté aux difficultés de la RS Q e-Tron à tenir la distance au plus haut niveau, ne le plaçait pas comme le grand favori de l’édition 2024. Il est pourtant bel et bien au sommet du classement général à mi-parcours, comme lors de ses succès en 2010 et en 2020.

La performance se conjugue au pluriel chez Audi puisque la deuxième ligne est occupée par Mattias Ekstrom. Le Suédois montre depuis AlUla qu’il est en mesure de poursuivre son ascension, après avoir terminé 9ème en 2022, et apporte à la marque aux anneaux la force du nombre pour résister à leurs poursuivants. Et il y a de quoi se méfier de leur rival le plus direct. Car pour Sébastien Loeb, une petite demi-heure de retard n’est pas un obstacle insurmontable quand tout fonctionne. Il a fait comme les Audi le pari osé de perdre volontairement du temps avant de s’engager dans les sables de l’Empty Quarter. Après avoir passé sans trop de dégâts l’étape des pierres volcaniques, c’est précisément sur la 48h chrono qu’il a remporté sa première spéciale en 2024, la 25ème de sa carrière, et redonné du brillant à son Hunter en vue d’une première victoire.

Le vainqueur de l’étape reine a fait étalage de son sang-froid, il en aura à nouveau besoin pour conquérir le sommet, et contrôler ses deux poursuivants directs : le Brésilien Lucas Moraes en position de terminer à nouveau sur le podium s’il bénéficie du jeu des éliminations, et le Belge Guillaume de Mevius, déjà vainqueur de sa première étape et 5ème de la hiérarchie (à 1h09).

Yazeed Al Rajhi et Nasser Al Attiyah possèdent quelques points communs dans leurs trajectoires de pilotes de tout premier rang. L’un comme l’autre ont commencé leurs carrières sur le Dakar en faisant forte impression par leur rapidité, mais aussi par leur tendance à transformer de façon un peu trop radicale le design de leurs autos, si vous voyez le tableau. Les deux ont aussi acquis avec les années une réputation de pilotes toujours en contrôle et peu exposés à la panique. Cette maturité à été récompensée au total par cinq titres pour Al Attiyah, et son alter ego saoudien semblait en bonne voie pour débuter sa moisson. Al Rajhi a même entamé en leader du classement général la 48h chrono, qu’il n’aura connu que pendant 51 kilomètres, le temps de partir en tonneaux et d’abandonner pour avoir été trop gourmand. Dans la même étape mais le lendemain, Nasser a lui aussi montré un peu trop d’enthousiasme à revenir dans le match, au point de maltraiter une roue et de perdre plus de 2h30 sur l’incident avant de repartir.

Les grands champions ne sont décidément pas à la fête : Stéphane Peterhansel en convient aisément après avoir lâché plus de deux heures sur une crevaison qui a mal tourné, le cric et tout le système hydraulique ayant lâché dans les dunes de la même étape 6. Enfin Guerlain Chicherit comptait trouver avec son nouveau Toyota Hilux l’outil qui lui manquait pour connaître la stabilité sur le Dakar, mais a été contrarié par la mécanique et se retrouve relégué à 1h58. C’est lui qui ferme le Top 10, juste derrière Mathieu Serradori, 9ème et leader des deux roues motrices.

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