Une opportunité en Supercup Porsche que Paul Cauhaupé a su saisir avec style

Porsche Mobil 1 Supercup, Barcelona 2025 #16 Paul Cauhaupe (FRA, Martinet by Almeras)

De façon fortuite, le leader du classement général Pilotes de la Porsche Carrera Cup France s’est retrouvé chez les leaders du championnat Teams pour affronter le top niveau international des séries Porsche. Les débuts de Paul Cauhaupé en Porsche Mobil 1 Supercup à Barcelone ont eu pour origine le souci de santé qui a éloigné Mathys Jaubert de sa 911 GT3 Cup de l’équipe Martinet by Alméras. On lui souhaite donc avant tout un rapide et complet rétablissement. Pour remercier le team Montpelliérain de sa confiance, le jeune Toulousain a abordé cette pige avec rigueur et l’effort collectif lui a valu de signer le 6è temps des qualifications et d’obtenir la 7è place à l’arrivée de la course.

« J’ai été informé lundi vers midi et nous avons bien sûr commencé par demander son accord à mon équipe ABM. Léonard Vuillemin m’a encouragé à tenter l’expérience et jeudi, j’étais à Barcelone où la Supercup faisait partie du programme du Grand Prix d’Espagne. J’ai d’abord fait la connaissance des membres du team avant de participer au track walk en compagnie des autres concurrents et des gens de chez Porsche. »

On sait qu’en Supercup, le programme ne comporte qu’une séance d’essais libres le vendredi, une séance qualificative le samedi et la course dominicale quelques heures avant la Formule 1. « Il faut être tout de suite dans le rythme. La malchance de Mathys, qui a abandonné dans l’accrochage du premier tour à Imola, a fait que j’ai pu disposer d’un train de pneus frais pour les essais libres. »

Le team adapte sa stratégie à la qualité de débutant en Supercup de Paul. « Je suis d’abord parti en reconnaissance et j’ai découvert que la piste était très chaude et très gommée, ce qui donne beaucoup de grip dans l’absolu, mais les F1, F2 et F3 roulent en Pirelli donc il s’agit d’un grip pas forcément idéal pour nos Michelin. Je me suis élancé plus tôt que les autres avec mes pneus frais, ce qui explique que je pointais P3 à un moment donné. Pour le troisième et dernier run, alors que tout le monde attaquait fort, mes pneus n’étaient plus aussi fringants et j’ai fini avec le 12è temps. L’important était d’avoir bien appris et appréhendé la différence entre la voiture Martinet by Alméras et celle que je pilote habituellement chez ABM. »

Précision technique : La 911 de la Supercup se distingue de celle de la Porsche Carrera Cup France par un système d’échappement légèrement différent, qui donne du couple et dix chevaux de puissance en plus. « Dans cette configuration, le bruit est juste fabuleux. » Samedi, notre mélomane s’attaque au gros morceau du week-end : la qualification ! « Comme en PCCF, on a deux trains de pneus neufs et on fait le temps sur le deuxième train. Avec le premier, j’étais P4 à 198 millièmes du poleman provisoire. J’étais assez content, la voiture était bien et j’avais un bon feeling. Je suis reparti avec le deuxième train neuf et j’ai amélioré de 2 dixièmes, en me loupant un peu dans le secteur 3. Je fais le 6è temps à 211 millièmes mais ça aurait pu faire un Top 5. »

Dimanche à 11h45, les feux de départ libèrent les 28 Flat 6 en furie. « Je pense qu’à l’heure actuelle mon principal défaut est le départ. Je n’ai ni calé ni patiné mais je suis resté un peu collé et j’ai perdu deux places jusqu’au virage 4 dont j’ai émergé à droite de la piste. J’ai donc pu faire l’extérieur au 5. J’ai regagné une place que j’ai reperdue un peu plus loin. La situation s’est un peu stabilisée puis j’ai passé Mikel Azcona (ancien champion WTCR Ndlr) au freinage du virage 10. Il m’a serré mais il fallait y aller car sinon, j’aurais sali mes pneus et il y avait du monde derrière qui ne demandait qu’à en profiter. C’était le bon moment et je me suis échappé. Je revenais un peu sur le 6e à la fin mais j’avais été averti pour des dépassements des limites de piste, il valait mieux prendre de la marge et assurer la 7è place. »

Une surprise ? Sans doute pour beaucoup d’observateurs, pas tant que cela pour Paul et son team-manager. « La Supercup accueille de nombreux teams expérimentés et de grande valeur en et on peut en dire autant des pilotes. Avec Philippe Alméras nous avions discuté de l’objectif du week-end qui était de se situer dans le Top 8. J’ai pris de l’expérience dans un gros meeting, tout le monde semblait satisfait, le team, Porsche et moi. J’ai aussi aimé la bagarre, du ‘close racing’ avec du respect, devant des tribunes pleines ! Je remercie Philippe Almeras et le team Martinet by Alméras et je suis impatient de poursuivre la lutte avec Mathys Jaubert sur les circuits de la Porsche Carrera Cup France. » Rendez-vous à Spa-Francorchamps les 21 et 22 juin.

Romane Didier,

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