
La liste des engagés affiche les noms de 136 pilotes prêts à se lancer sur les 7 706 kilomètres du parcours et en particulier les 5 146 de spéciales, où se joueront les débats pour décrocher le titre de la 46ème édition du Dakar.Avec le départ vers d’autres univers de Toby Price et Sam Sunderland, il reste deux anciens vainqueurs du Dakar au départ, Kevin Benavides et Ricky Brabec, qui affichent des ambitions intactes mais ont connu l’un comme l’autre de lourdes chutes durant la saison 2024.
La bataille pour le titre s’annonce donc ouverte, le champion du W2RC Ross Branch ayant pour ambition de poursuivre sa progression en même temps que celle du constructeur Hero, qui a recruté ‘Nacho’ Cornejo. Le clan Honda reste en lice avec Adrien Van Beveren et Tosha Schareina qui courent eux aussi après une première victoire sur le Dakar. Et chez KTM, la forme ascendante du vainqueur du Rallye du Maroc Daniel Sanders promet une réelle concurrence, en attendant de suivre les performances de l’Espagnol Edgar Canet, le plus jeune pilote officiel de l’histoire de la catégorie, à seulement 19 ans.
L’Indien Harith Noah, quant à lui officiel chez Sherco, tentera de défendre son titre en Rally 2, avec des opposants comme Romain Dumontier ou Michael Docherty.
Il est devenu rarissime de voir le porteur du dossard numéro 1 s’imposer à l’arrivée finale du Dakar. Dans les archives, il faut même remonter jusqu’à l’édition 2015 pour tomber sur Marc Coma, le dernier motard qui a défendu son titre avec succès, achevant une collection de cinq touaregs qui trône dans son repaire à trophées. Dix ans plus tard, n’en déplaise aux puristes (et un peu à Ricky Brabec), c’est le champion du monde W2RC Ross Branch qui sera affublé de l’as sur sa moto et son blouson. Cette petite entorse aux traditions a le mérite de désigner comme grand favori celui qui a bel et bien été l’homme de l’année : le plus régulier, le plus en forme, quelquefois le plus rapide (pas de classement général mais 5 spéciales remportées sur la saison) et toujours le plus souriant, ce qui ne gâche rien à l’affaire. Sur le dernier Dakar, sa constance l’avait hissé au 2ème rang derrière son rival américain. Le bond réalisé par le Botswanais avait été d’autant plus remarqué qu’il signait la plus grosse performance d’un pilote Hero, la marque indienne s’installant alors parmi les structures qui pèsent dans la catégorie. La cote montante de l’écurie a permis d’attirer dans ses rangs le Chilien ‘Nacho’ Cornejo, qui sera au choix un second leader ou un équipier de première classe pour la ‘Ferrari du Kalahari’. Ce renfort ne sera pas un luxe au moment d’affronter la concurrence…
Avec deux motos sur le podium de la dernière édition, le team Monster Energy Honda HRC se positionne légitimement comme un prétendant à sa succession. Il est permis de s’interroger sur l’état de forme de son leader, Ricky Brabec ayant martyrisé son genou sur une chute lors du Rallye du Maroc en octobre. Un retour au plus haut niveau n’est pas exclu pour l’Américain, mais Adrien Van Beveren s’est montré plus solide dans la foulée de sa 3ème place sur le Dakar, jusqu’à terminer 2ème du W2RC derrière Ross Branch. L’heure du Nordiste est peut-être venue pour sa 10ème participation, mais dans le clan Honda, le bien plus jeune Tosha Schareina est aussi en mesure de faire valoir les gains de maturité que l’on observe chez lui chaque année. L’Espagnol talonne Adrien Van Beveren au classement du W2RC, et a même terminé devant lui sur l’échéance marocaine qui a servi de dernière répétition avant le Dakar. La bande des motards rouges étant un concentré d’excellence, les candidatures de Skyler Howes et de Pablo Quintanilla sont également à prendre au sérieux dans l’optique du titre qui sera décerné à Shubaytah.
Il y a du mouvement dans l’univers KTM, dont les quatre pilotes officiels sont désormais rassemblés sous la bannière RedBull KTM Factory Racing. Cette réunion dans l’uniforme orange permet tout d’abord de reformer la fratrie des Benavides, qui se présente toutefois dans des dispositions difficilement lisibles : l’aîné Kevin, double vainqueur de l’épreuve (2021-23), a subi une très lourde chute en préparation au Desafio Ruta 40 ; tandis que son cadet Luciano est tombé durant cette même compétition mais a pu se reconstruire suffisamment vite pour se classer 3ème du Rallye du Maroc. L’atout maître de la firme autrichienne se trouve peut-être du côté de l’Australie avec Daniel Sanders qui semble avoir dompté la précipitation de sa jeunesse et s’est imposé d’une main ferme lors du Rallye du Maroc. Enfin, le manager sportif de l’équipe Jordi Viladoms n’a pas pu résister à la tentation de recruter sans attendre la plus belle pépite que tient le clan catalan : Edgar Canet, repéré depuis ses 10 ans par Nani Roma, est allé chercher à 19 ans la 7ème place au Maroc (2ème Rally 2) et devient le plus jeune pilote officiel de l’histoire de KTM sur le Dakar.
Talent à suivre, l’Espagnol s’avance au moins comme le favori au titre de meilleur débutant, et presque autant pour celui des Rally 2. L’Indien Harith Noah s’était imposé dans la catégorie en janvier dernier, et la défense de cette position fera partie des enjeux de la marque Sherco, bien que Lorenzo Santolino compte bien se mêler à la bataille du Top 5. Pour la gagne et le podium en Rally 2, les candidats sont toutefois nombreux, Romain Dumontier montant cette fois-ci sur une Honda pour tenter de revivre le frisson de son succès en 2023 ; le très rapide Sud-Africain Michael Docherty a donné quelques gages de régularité en se classant 3ème des R2 au Maroc ; Tobias Ebster a quitté le carré des Original by Motul pour viser une belle performance dans la catégorie ; et Konrad Dabrowski a les capacités de poursuivre sa progression pour sa quatrième participation au Dakar à seulement 24 ans.