WEC : Alpine Endurance Team accumule de l’expérience à Imola

35 MILESI Charles (fra), GOUNON Jules (fra), CHATIN Paul-Loup (fra), Alpine Endurance Team #35, Alpine A424, Hypercar, action during the 2024 6 Hours of Imola, 2nd round of the 2024 FIA World Endurance Championship, from April 18 to 21, 2024 on the Autodromo Internazionale Enzo e Dino Ferrari in Imola, Qatar - Photo Frédéric Le Floc'h / DPPI

– Alpine Endurance Team disputait ce week-end la deuxième manche de la saison 2024 du Championnat du Monde FIA d’Endurance.
– Sur l’emblématique circuit d’Imola, les deux équipages ont fait preuve de résilience pour collecter des informations dans toutes les conditions après un début de course chaotique.
– Les Bleus se concentrent sur leur prochaine échéance : les TotalEnergies 6 Heures de Spa-Francorchamps (9-11 mai), dernière répétition générale avant les 24 Heures du Mans (15-16 juin).

Sept semaines après ses débuts en compétition au Qatar, Alpine découvrait un nouveau terrain de jeu avec les premiers tours de roues de l’A424 sur l’Autodromo Internazionale Enzo e Dino Ferrari d’Imola pour le deuxième rendez-vous du FIA WEC.

L’équipe mettait les trois séances d’essais à profit pour se lancer à la recherche des meilleurs réglages et compromis sur le tracé italien. Les 242 tours réalisés permettaient également à Alpine Endurance Team de faciliter l’intégration de Jules Gounon, présent ce week-end avec l’équipe afin de pallier l’absence de Ferdinand Habsburg durant sa convalescence.

Samedi, les qualifications étaient confiées à Paul-Loup Chatin et Nicolas Lapierre. Sous un ciel menaçant, les deux hommes relevaient le défi de la mise en température de leurs pneumatiques médiums, sur une piste en constante évolution. Coupés par un drapeau rouge dans leur tour le plus rapide à deux minutes de la fin de la session, les Alpine #35 et #36 devaient se contenter de la neuvième ligne sur la grille.

Le départ des 6 Heures d’Imola était donné avec Charles Milesi et Matthieu Vaxiviere au volant. Après les deux tours de formation, les deux Hypercars de la marque au A fléché étaient piégées dans le peloton. Bien parti en gagnant plusieurs places avant le premier virage, Matthieu Vaxiviere se retrouvait coincé dans un accrochage en chaîne avec l’Isotta Fraschini #11, la Peugeot #94 et la BMW #15. Derrière eux, Charles Milesi devait traverser le bac à graviers de la première chicane pour les éviter et retrouvait la piste dans le trafic des LMGT3.

Durant l’intervention de la voiture de sécurité, l’efficacité remarquable des mécaniciens permettait de changer les blocs à l’avant et à l’arrière, ainsi qu’une biellette de pince en moins de cinq minutes sur la n°36, afin de permettre à Matthieu Vaxiviere de repartir à trois tours des leaders. De son côté, Charles Milesi effaçait rapidement les LMGT3 pour recoller aux Hypercars après la relance avant de reporter une alerte sur la direction assistée, corrigée rapidement lors de son premier arrêt aux stands.

Quatorzième après cette entame riche en faits de course, Charles Milesi cédait le volant à Paul-Loup Chatin. Dix-huitième, Matthieu Vaxiviere transmettait le témoin à Mick Schumacher. Sur des stratégies pneumatiques différentes, les deux hommes accumulaient les tours permettant d’emmagasiner des informations essentielles sur la dégradation de leurs gommes avant de passer les pneus rainurés dès l’apparition de la pluie à deux heures de l’arrivée.

Appliqués face aux pièges de plus en plus nombreux, l’Allemand et le Français – auteur d’une sortie sans conséquence – étaient respectivement relayés par Nicolas Lapierre et Jules Gounon pour la dernière ligne droite. Sérieux pour ses débuts en prototype dans des conditions de piste difficiles, Jules Gounon ne commettait aucun faux-pas en slicks sur une piste séchante pour assurer la treizième place à son équipage. Derrière lui, Nicolas Lapierre consolidait les efforts de ses équipiers dans la voiture sœur avant un aquaplanage le contraignant à se contenter du seizième rang après un duel avec la Peugeot n°94.

À l’issue de ce week-end forgeant l’équipe devant 73 600 spectateurs, Alpine pointe à la cinquième position du Championnat du Monde d’Endurance Hypercar parmi les neuf constructeurs engagés. Le prochain rendez-vous du calendrier aura lieu du 9 au 11 mai sur le Circuit de Spa-Francorchamps (Belgique), pour une nouvelle épreuve de six heures.

Charles Milesi : « C’était une course compliquée. Nous n’avions jamais roulé sur ce circuit qui a mis en exergue certains de nos axes d’amélioration. Le départ était assez chaotique et je n’avais pas d’autre choix que de traverser le bac à gravier. J’ai ensuite essayé de faire au mieux malgré un petit souci de direction assistée nous coûtant une quinzaine de secondes et nous obligeant à nous arrêter plus tôt. Paul-Loup et Jules ont bien géré la suite dans des conditions difficiles, mais nous ne pouvions pas viser plus haut. Nous en savons désormais plus sur les points à travailler pour la prochaine course. »

Jules Gounon : « C’était une semaine compliquée pour l’équipe. Le programme est encore jeune et il s’agissait de mon premier week-end de course, en remplaçant Ferdinand. Mon but était de ne pas faire d’erreur et je suis content d’avoir atteint cet objectif même s’il me reste beaucoup à apprendre sur le prototype. C’était vraiment un essai grandeur nature, mais je pense que l’équipe a pu collecter beaucoup d’informations pour rebondir à Spa et sur les courses suivantes. »

Paul-Loup Chatin : « Après notre belle première au Qatar, nous avons rencontré plus de difficultés sur un circuit différent. Notre déficit de roulage sur ce tracé par rapport à la concurrence a mis en avant les points sur lesquels nous devons continuer de travailler, en analysant ce qu’il s’est passé pour aller de l’avant. Tout n’est jamais parfait dans le sport de haut niveau et je vois que tout le monde est déjà tourné vers la prochaine manche malgré la déception. Je ressens une équipe encore plus soudée et unie dans ce moment compliqué et je sais que personne ne baissera les bras pour que nous revenions plus forts. »

Matthieu Vaxiviere : « C’est toujours compliqué quand une course de six heures commence ainsi. J’avais bien préparé mon départ, mes pneumatiques étaient en température et je pense n’avoir pris aucun risque superflu. Tout s’est passé très vite, j’ai senti l’impact à l’arrière, ce qui m’a envoyé au contact avec la Peugeot et la BMW. J’ai réussi à ramener la voiture aux stands, où les mécaniciens ont fait de l’excellent travail pour nous permettre de repartir le plus rapidement possible. Nous avions un bon rythme, mais il nous en manquait par rapport à la concurrence, donc nous devons continuer à travailler et analyser pour nous améliorer sur l’ensemble de la course.»

Mick Schumacher : « C’était un week-end plutôt difficile dans l’ensemble et la course n’a pas tourné en notre faveur. Le plus important, c’est d’en retenir les points positifs. Nous avons réussi à réagir rapidement dans des conditions météorologiques changeantes, la communication entre l’équipe et moi était excellente et nous avons affiché un bon potentiel tant sur piste sèche que mouillée. Nous devons étudier les domaines où nous pouvons encore progresser. Nous ne sommes qu’aux prémices du projet et je suis convaincu que nous pouvons aller de l’avant dès Spa. »

Nicolas Lapierre : « C’est une course riche en apprentissages, qui permet de surligner les points sur lesquels nous devons nous améliorer, mis en exergue sur un circuit spécifique où la voiture n’avait jamais roulé auparavant. Malgré le résultat, nous allons pouvoir développer des pistes de travail pour progresser d’ici la prochaine épreuve. Spa arrivera assez vite avec un tracé bien différent, mais plus conventionnel et qui, espérons-le, nous conviendra mieux. »

Philippe Sinault, Team Principal Alpine Endurance Team : « Nous savions que ce serait une course difficile, notamment après les qualifications, où nous avons manqué un peu de réussite. C’était un nouveau terrain de jeu pour nous, mais aussi une configuration de circuit différente de tout ce que nous avions connu jusqu’alors. Le but était de poursuivre notre apprentissage.
Nous avons perdu gros au départ. S’en est suivi d’une gestion de trafic, de conditions compliquées et de nombreux faits de course.
« Je tiens néanmoins à souligner la qualité d’adaptation de chaque pilote face à ces challenges. L’équipe a gardé une pensée pour Ferdinand tout le long du week-end, celui-ci ayant participé à distance aux débriefings des séances.
Je souligne aussi les beaux débuts de Jules tant dans le contexte de son arrivée, que de son entrée sur une piste piégeuse. Nous avons mis en exergue des points sur lesquels nous devons continuer à travailler pour la suite de la saison. C’est une bonne chose et nos deux voitures ont à nouveau rallié l’arrivée. Nous avons désormais beaucoup de données à analyser dans les trois semaines avant Spa, qui arrive vite, donc nous ne relâcherons pas nos efforts pour poursuivre notre apprentissage et viser la montée en puissance avant les 24 Heures du Mans. »

CLASSEMENTS
6 Heures d’Imola : 1. Toyota Gazoo Racing #7 ; 2. Porsche Penske Motorsport #6 ; 3. Porsche Penske Motorsport #5… 13. Alpine Elf Endurance Team #35… 16. Alpine Elf Endurance Team #36
Championnat du Monde d’Endurance des pilotes Hypercar : 1. Estre / Lotterer / Vanthoor – 56 points ; 2. Conway / de Vries / Kobayashi – 40 points ; 3. Campbell / Christensen / Makowiecki – 39 points… 9. Chatin / Milesi – 9 points ; 10. Habsburg – 9 points… 15. Lapierre / Schumacher / Vaxiviere – 0 point.
Championnat du Monde d’Endurance des constructeurs Hypercar : 1. Porsche – 57 points ; 2. Toyota – 48 points ; 3. Ferrari – 31 points ; 4. BMW – 17 points ; 5. Alpine – 15 points…

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