Alpine Elf Europa Cup : Lukas Papin contre-attaque

21 MERIEUX Tim, Autosport GP, Alpine A110 Cup, Junior, action, 08 PAPIN Lukas, Autosport GP, Alpine A110 Cup, Junior, action, 36 DHARI Samy, VPS Racing, Alpine A110 Cup, Junior, action, depart, start, during the 1st round of the Alpine Europa Cup 2023, from April 7 to 10, 2023 on the Circuit Paul Armagnac, in Nogaro, France - Photo Grégory Lenormand / DPPI

Le côté Jedi : Lukas Papin est un jeune débutant en sport automobile venu tout droit du karting et de la région de Niort, qui a réussi à se faire remarquer en à peine une demi-saison pour ses excellentes performances en Alpine Elf Europa Cup. Le côté Vador : il a rencontré une impressionnante série d’ennuis de toutes sortes qui l’ont pour l’instant empêché de concrétiser ! Alors qu’il se prépare à reprendre le chemin des circuits en septembre prochain, une analyse s’impose…

L’Alpine Elf Europa Cup est une compétition lancée en 2018 qui regroupe une grosse vingtaine d’Alpine A110 Cup, dérivées de la version de série, dotées d’un moteur 1800 cm3 turbo délivrant 300 chevaux par l’intermédiaire d’une boite séquentielle à six rapports. Depuis quelques années, le championnat frappé du A fléché séduit particulièrement les espoirs qui visent une carrière en Grand Tourisme, Sport-Prototype et Endurance… avec, dans un coin de la tête, une certaine épreuve organisée au mois de juin de chaque année dans la préfecture de la Sarthe !

Un nouvel espoir
Sur les trois circuits où il a eu l’occasion d’exercer son talent depuis ses débuts, Lukas Papin a marqué les esprits. A Nogaro, pour son tout premier départ, il gagne 12 places. Puis, il signe le 3e chrono de la deuxième séance qualificative, avant d’effectuer la totalité de la course dans le Top 5.

A Magny-Cours, nouvelle remontée de 12 places dans la course 1, qui sera la seule du week-end. La course 2 est en effet annulée à cause d’une défaillance des disques de frein, constatée sur plusieurs voitures.

Enfin, sur le juge de paix de Spa-Francorchamps qu’il découvre, Lukas se qualifie en 6e position. Décidément, quand tout fonctionne, la ‘perfo’ est clairement au rendez-vous !

La menace fantôme
Hélas, trop souvent, Lukas a vu son élan se briser. Parfois, il a commis des erreurs de débutant. Ainsi, à Nogaro, il a dû remonter après avoir reçu une pénalité en qualification pour avoir dépassé les limites de la piste. Puis, sa 5e place en course lui a été retirée du fait d’un contact avec un autre pilote dans la bagarre.

En revanche, que dire de ce bris de disque de frein à pleine vitesse au bout de la ligne droite qui annihile sa fameuse remontée de Nogaro ? Et de ce problème d’ABS qui ruine sa qualification à Magny-Cours, le condamne à une autre remontée qui ne sera finalement pas récompensée à cause d’une crevaison en vue de l’arrivée ?

Mais le moment le plus dur, Lukas l’a sans aucun doute vécu sur le toboggan de Spa-Francorchamps. Laissons le pilote poitevin raconter lui-même sa mésaventure : « De ma 6ème place de grille, j’ai pris un départ assez prudent. A la sortie de l’épingle de la Source, je me suis placé sur la trajectoire, au niveau du vibreur à gauche de la piste. J’avais à peine passé le 2ème rapport qu’un pilote, qui était pris en sandwich entre mon Alpine et celle d’un adversaire, m’a écarté et déséquilibré, je suis parti en tête à queue et je me suis retrouvé face au peloton. J’ai pu remettre la voiture dans le bon sens, mais un pilote qui tentait de m’éviter m’a touché côté droit et un autre a heurté ma voiture à pleine vitesse. Dans une telle réaction en chaine, difficile de désigner un coupable. » Mais il y a clairement une victime, heureusement sans blessure physique à l’exception de douleurs au dos dissipées par quelques séances chez l’ostéo. « J’ai loupé les quatre courses suivantes, soit un tiers du championnat. Celle du lendemain à Spa et le meeting complet de Dijon faute de temps et de pièces pour réparer. »

Le réveil de la force
Au-delà de ces événements, il faut souligner la détermination de Lukas à progresser et la façon dont il s’est intégré à son équipe Autosport GP, avec le concours de son ‘maitre Jedi’ : l’ancien pilote et team-manager Herbert Martin. « On m’avait dit que j’aurais un coach pédagogique, quelqu’un de très calme et réfléchi. J’ai effectué mon premier roulage dans l’Alpine avec Herbert dans le baquet de droite. Entre nous, c’est assez fusionnel, il me comprend très bien. Il est capable de m’encourager et de me canaliser. Je suis très content de bosser avec lui. »

Même si les résultats n’ont pour l’instant pas été à la hauteur des ambitions et du potentiel, Lukas a énormément appris depuis le début de la saison. « Entre le pilotage d’une voiture et d’un kart, les différences sont nombreuses. Notamment la manière de freiner, de doubler, de préparer ses attaques et de défendre. Il y a aussi le travail avec les ingénieurs sur les données et les choses à gérer au niveau du volant comme le traction control, l’ABS ou la répartition de freinage. En ce qui concerne la gestion de la température des pneus, je dois encore progresser pour maitriser la dégradation en fin de course. »

A l’affiche à la rentrée : le retour du Jedi ! A Barcelone, du 14 au 16 septembre, puis au Paul Ricard, du 6 au 8 octobre, Lukas voudra donner le maximum et, ainsi, remercier ses partenaires et son équipe pour leur confiance.

Romane Didier,

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