De sa domination en Formule 1 à ses victoires au Mans, Goodyear célèbre ses succès en sport automobile à l’occasion de son 125ème anniversaire

Non content de détenir le record de victoires en Formule 1 et de compter plusieurs décennies de succès en NASCAR et en Endurance, Goodyear revendique aussi un riche héritage technologique et sportif aux 24 Heures du Mans, épreuve mythique qui fête son centenaire cette année.

Les 24 Heures du Mans occupent une place à part dans le livre d’or du groupe Goodyear qui détient un record de 49 victoires remportées par les marques du groupe que sont Goodyear, Dunlop et Avon. Le centenaire des 24 Heures du Mans, célébré cette année, coïncide avec une autre date-clé : le 125ème anniversaire de Goodyear. Des courses de camions à la NASCAR, de la Formule 1 aux 24 Heures du Mans, Goodyear s’est toujours impliqué de façon importante en sports mécaniques mondiaux, ce qui se traduit par un record de victoires en Formule 1, une impressionnante série de victoires au Mans ainsi qu’un partenariat inégalé avec la NASCAR.

Gloire au Mans
La magie de Hollywood a récemment porté sur les écrans de cinéma le fameux match « Ford vs Ferrari » de 1966, en racontant l’histoire captivante de Bruce McLaren et Chris Amon, ayant décroché une victoire qui a fait entrer Ford dans le sport automobile mondial. Le fait que Ford, motivé par son envie de battre Ferrari, ait adopté des pneumatiques Goodyear au cours de cette épreuve ne fait que pimenter ce récit en mettant en exergue le rôle crucial de la performance pneumatique au Mans.

Mais c’est l’année précédente, en 1965, que Goodyear a expérimenté pour la première fois la saveur de la victoire au 24 Heures du Mans avec Ferrari. L’équipe North American Racing Team (NART), animée par Luigi Chinetti –triple vainqueur des 24 Heures du Mans et importateur de Ferrari aux USA- avait alors choisi les pneumatiques Goodyear, influençant ainsi le résultat final. Bien qu’ayant perdu une heure pour résoudre des problèmes électriques, Masten Gregory et Jochen Rindt ont ensuite adopté un rythme leur permettant d’effectuer une incroyable remontée au classement. C’était la première victoire d’un équipage privé depuis 1957 et la première victoire de Goodyear au Mans, l’année même de ses débuts officiels et de sa première victoire en Formule 1.

Tech Note 1965 : Goodyear utilisait alors une bande de roulement spécifique. Elle ne se contentait pas d’offrir de la performance quelles que soient les conditions météorologiques mais donnait aux pilotes un ressenti plus progressif à une époque où l’appui aérodynamique était plus faible et les voitures plus enclines à glisser avec grâce.

Après avoir gagné avec Ferrari et Ford, Goodyear a joué un rôle important dans la première victoire de Porsche au Mans, quatre ans plus tard. La légendaire marque allemande a remporté son succès manceau en 1970 lorsque la svelte 917K s’imposa avec autorité avec cinq tours d’avance. Hans Herrmann et Dickie Attwood pilotaient l’impressionnante Porsche équipée de pneumatiques Goodyear spécialement développés, dans une course aux conditions météo très changeantes.

Tech Note 1970 : les pneumatiques à carcasse diagonale offraient un avantage précieux en compétition car ils facilitaient le contrôle de la voiture à la limite de l’adhérence. Adapter ces pneumatiques aux caractéristiques de la 917K a permis d’entamer une étroite collaboration entre Porsche et Goodyear pour la nouvelle ère de l’Endurance.

Goodyear est alors devenu le manufacturier dominant au Mans, accumulant huit victoires dans cette décennie. Matra-Simca y rencontra le succès à trois reprises, chaussé en Goodyear, afin de démontrer à domicile le potentiel de l’industrie française. La première de ces victoires a été particulièrement spéciale pour Graham Hill. Le champion du monde 1962 et 1968 courrait alors régulièrement en Formule 1 mais il poursuivait aussi un objectif très personnel : s’adjuger la ‘triple couronne’ réservée aux pilotes ayant remporté le Grand Prix de Monaco (il l’avait gagné cinq fois), les 500 Miles d’Indianapolis (victoire en 1966) et les 24 Heures du Mans. C’est lors de sa dixième et dernière tentative, en 1972, que le champion anglais s’est imposé au Mans avec Matra et Goodyear, en compagnie de Henri Pescarolo, une légende naissante du Mans.

Aujourd’hui encore, seul Graham Hill a réussi à prouver l’étendue de sa polyvalence en remportant ces trois courses qui comptent parmi les plus grands événements sportifs du monde. Dans le domaine des pneumatiques, Goodyear a aussi maintes fois remportés ces trois épreuves iconiques, soulignant ainsi l’étendue de son héritage en matière de sports mécaniques.

L’une des plus grandes légendes des 24 Heures du Mans demeure Jacky Ickx, auteur de six victoires en Sarthe, dont une acquise avec des pneumatiques Goodyear (1975 sur Mirage).

Tech Note années 1970 : que ce soit en Formule 1 ou en Endurance, les ingénieurs découvrent une formule magique dénommée ‘appui aérodynamique’. Inspirée par l’industrie aéronautique, cette nouvelle approche technique consiste à utiliser des ailerons, reprenant le profil inversé d’une aile, pour coller littéralement les pneumatiques au sol et augmenter considérablement le grip en virage. L’appui généré était alors sans commune mesure avec ce que les pneumatiques de course étaient amenés à encaisser jusque-là. Pour répondre à ces sollicitations accrues, Goodyear a alors remplacé ses pneumatiques sculptés par des slicks (lisse) offrant une surface de contact avec le sol plus large, adaptée au niveau d’appui des voitures.

En Endurance, les années 80 ont vu l’introduction de la catégorie Groupe C. L’apparition de tunnels aérodynamiques sous les carrosseries a permis de créer un effet venturi qui n’a fait que multiplier l’appui généré. Les iconiques Porsche 956 et 962 ont ainsi remporté de nombreuses victoires en Endurance, une série complétée par la victoire de Jaguar aux 24 Heures du Mans 1990. L’impressionnant V12 anglais de sept litres de cylindrée a propulsé la Jaguar victorieuse à 368 km/h, ce qui – combiné à des niveaux d’appui dignes de la Formule 1 – a offert à Goodyear de nouvelles opportunités d’introduire dans ses pneumatiques de route une technologie éprouvée au plus haut niveau.

Tech Note années 1980 : Goodyear adopte la carcasse radiale pour ses pneumatiques de compétition. Le recours à des diamètres de roues plus larges en Endurance suit une tendance observée sur les supercars de route. L’augmentation globale des appuis exigent plus que jamais des pneumatiques un comportement extrêmement précis, permettant de résister aux forces désormais générées dans les courbes rapides.

La série de victoires de Goodyear continue avec Porsche dans les années 90, avec trois succès supplémentaires, dont le premier triomphe en 1997 d’une nouvelle étoile : Tom Kristensen. Dès lors, Goodyear a concentré ses efforts sur la NASCAR et quelques autres formes de compétition, ne retournant en Endurance qu’en 2020, avec la catégorie LMP2.

Tech Note : en 1997, Goodyear avait développé des pneumatiques de qualification ainsi que toute une gamme adaptée aux différentes conditions climatiques. Cela était alors considéré comme des démonstrations d’innovation et d’ambition à une époque excessive où les budgets étaient sans limites. L’an dernier, l’équipe Jota a gagné la catégorie LMP2 avec moins de puissance que la voiture victorieuse du classement général en 1997 et en n’utilisant qu’une seule spécification de pneumatiques pour le sec Goodyear, capable de délivrer de la performance quelle que soit la température. L’équipage Jota a ainsi parcouru 108 km de plus que les vainqueurs de 1997 en utilisant moins de carburant et moins de pneumatiques, démontrant que la catégorie LMP2 est une forme de compétition plus durable, ce qui en fait un défi pertinent pour Goodyear.

Au-delà du Mans : des racines américaines pour des succès mondiaux.
Dès les balbutiements de l’automobile, Goodyear a considéré que le sport automobile constituait un espace d’apprentissage et de recherche & développement. Cette démarche est encore d’actualité aujourd’hui. Elle est même à la base de l’implication de Goodyear en compétition. La première incursion – et la première victoire ! – de la marque dans ce domaine a eu lieu lorsque Henry Ford a choisi des pneumatiques Goodyear pour équiper la voiture victorieuse de la course du Detroit Driving Club en 1901.

En 1919, les pneumatiques Goodyear contribuaient à franchir la barrière des 100 miles par heure (soit environ 136 km/h) lors des 500 Miles d’Indianapolis remportées par la Peugeot de Howdy Wilcox. Huit autres concurrents classés dans le top 10 utilisaient, eux aussi, des pneumatiques fabriqués à Akron (Ohio, USA). Deux d’entre eux ont même bouclé l’intégralité de la course avec un unique train de pneus Goodyear, démontrant ainsi que la performance et la durabilité ont toujours constitué des valeurs cardinales pour la marque.

De la NASCAR à la Formule 1
Dans les années 50, Goodyear a fait une entrée remarquée dans l’arène des courses de stock car, un championnat alors en plein essor et désormais mondialement connu sous le nom de NASCAR. La première victoire aux fameuses 500 Miles de Daytona est arrivée en 1960 et, dès 1962, les vainqueurs des courses étaient le plus souvent équipés de pneumatiques Goodyear.

En Formule 1, le pilote américain Richie Ginther (sur Honda) a inscrit en 1965 pour la première fois le nom de Goodyear sur le livre d’or la même année que Gregory et Rindt ont fait de même au Mans. La bataille que se sont alors livrés les manufacturiers a fait du développement pneumatique un paramètre de la victoire aussi important que les moteurs ou la technologie des châssis. En 1971 et 1973, Jackie Stewart et Tyrrell ont travaillé conjointement avec Goodyear pour dominer la Formule 1. Même s’il s’est retiré à la fin de la saison 1973, Jackie Stewart a alors continué à travailler étroitement pendant de nombreuses années encore avec Goodyear pour développer des pneumatiques destinés aux véhicules de série.

De 1973 à 1977, durant une période pourtant ouverte à la concurrence entre manufacturier de pneumatiques, Goodyear a remporté tous les grands prix disputés ! Emerson Fittipaldi, Niki Lauda et James Hunt ont ainsi rejoint le club des champions du monde de Formule 1 chaussés en Goodyear.

Dans les années 80, Nigel Mansell, Alain Prost et Ayrton Senna ont été les titans de l’ère turbo, ponctuée par des puissances extrêmes et des rivalités exacerbées. Dans la décennie suivante, Michael Schumacher s’est imposé comme un nouveau roi, en remportant son premier titre mondial au volant d’une Benetton chaussée de pneus américains. Goodyear a décidé de tirer sa révérence après les titres mondiaux de Damon Hill et Jacques Villeneuve (tous deux sur Williams), mettant ainsi un terme à trois décennies de domination.

Entre 1965 et 1998, Goodyear a ainsi collectionné 368 victoires en grands prix de Championnat du monde de Formule 1, un record toujours à battre ! De nos jours, Goodyear est engagé dans des championnats internationaux très disputés allant du Championnat du monde d’Endurance (qui inclut les 24 Heures du Mans) au Championnat d’Europe des Camions. Le partenariat avec la NASCAR se développe comme l’une des coopérations les plus durables de l’histoire du sport puisque les deux parties sont désormais unis depuis près de sept décennies. L’édition 2023 des 24 Heures du Mans réunit d’ailleurs les univers de l’Endurance et de la NASCAR avec l’engagement d’une voiture NASCAR dans le garage 56 dédié aux projets novateurs.

Catherine Dumoutier,

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