
Pour la deuxième fois de sa carrière, Sam Sunderland se prépare à s’aligner au Dakar avec la plaque de numéro 1 de la catégorie moto. Il reconnaît qu’il y a des avantages et des inconvénients à se retrouver tenant du titre. La star britannique est passée de l’équipe Red Bull KTM Factory à l’équipe sœur GasGas juste avant le Dakar 2022, et ce ‘petit rafraîchissement’, comme il l’a décrit, a clairement eu un impact. En plus de décrocher son deuxième titre sur le rallye le plus difficile au monde, le pilote de 33 ans a dominé le premier championnat du monde de rallye-raid, remportant également l’Abu Dhabi Desert Challenge et s’emparant de la couronne W2RC avec une belle marge de 26 points sur Ricky Brabec. Après une longue
pause à la mi-saison, Sam a eu un peu de mal à retrouver son rythme au Rallye du Maroc -notamment en raison d’un poignet douloureux- mais il a terminé en beauté en Andalousie, célébrant le titre mondial sur la plage avec sa famille, dont son beau-frère Adrien Van Beveren, qui a remporté la victoire finale dans le sud de l’Espagne. Une semaine après avoir franchi la ligne d’arrivée en Andalousie, Sam était de retour sur sa moto pour préparer le Dakar. Ce sera sa dixième participation au rallye et chaque fois qu’il a terminé, il l’a fait sur le podium. Alors qu’il était encore adolescent au Royaume-Uni, qu’il travaillait comme technicien dans les ascenseurs et qu’il pilotait sa moto le week-end, Sam était loin d’imaginer qu’il deviendrait le Britannique le plus titré de l’histoire du Dakar. En 2009, il a eu l’occasion de s’installer à Dubaï lorsqu’un concessionnaire KTM local l’a invité à venir travailler dans son atelier et à apprendre l’art de la course dans le désert. Deux ans plus tard, il remportait des étapes de l’Abu Dhabi Desert Challenge en tant qu’amateur, avant de signer des contrats d’usine avec Honda et KTM et de devenir le premier vainqueur britannique du Dakar en 2017. Lorsqu’il s’est aligné en tant que numéro 1 en 2018, il a été contraint à l’abandon en raison d’une blessure au dos lors de la quatrième étape. Il espère donc avoir un peu plus de chance cette fois-ci, car il cherche à devenir le septième motard de l’histoire -après Cyril Neveu, Stéphane Peterhansel, Edi Orioli, Richard Sainct, Cyril Despres et Marc Coma- à réaliser un triplé sur le Dakar.
Sam Sunderland : « Nous avons fait un petit tournage vidéo pré-Dakar au Maroc avec le numéro 1 sur la moto. Ça m’a remué, ça m’a rappelé tous les souvenirs et les émotions du dernier Dakar, ce que j’ai vécu pour décrocher cette plaque. Mais cela donne aussi des responsabilités et une cible dans le dos. C’est un peu une arme à double tranchant ! Je suis content de la façon dont tout s’est déroulé cette saison. Une grande partie du travail a été bouclé au Dakar et à Abu Dhabi, avant la longue pause. Je n’aime pas avoir une coupure trop longue, parce qu’on reprend une vie normale, et revenir ensuite à la compétition s’avère souvent difficile. Mais j’ai passé beaucoup de temps dans le désert, sur la moto, pour retrouver mes sensations. Être le premier champion moto du W2RC sera toujours écrit quelque part sur un bout de papier. Gagner trois fois le Dakar, ce n’est pas donné à tout le monde. Je n’étais
même pas sûr de figurer un jour sur la liste des double-vainqueurs. C’est tellement dur, mec. Tu ne sais pas ce qui va t’arriver, mais tu sais qu’il y a toujours quelque chose. C’est pour cela qu’il faut être prêt du mieux possible, pour faire face quand ça arrive. Je n’ai pas trop regardé le parcours parce que c’est tellement vague par rapport à la réalité. On voit une ligne sinueuse sur une carte, mais cela n’a jamais grand-chose à voir avec ce qu’on trouve devant notre roue avant. J’essaie de ne pas me faire d’idées ou d’espoirs et de prendre simplement ce qui vient. J’ai vécu à Dubaï pendant 10 ans et j’aime beaucoup les dunes, donc le ‘Quart Vide’ devrait être cool. C’est un peu la loterie, personne ne sait ce qui va se passer. Mais passer de 12 à 14 étapes ne devrait pas faire trop de différence, parce qu’on est déjà dans le bain à ce moment-là. C’est dur et long, mais c’est la même chose pour tout le monde. »