W2RC Andalousie Rallye Étape 1B: Les leaders du Championnat du Monde prennent la main

Tout le monde pensait que Nasser Al Attiyah serait en difficulté lors de la première grande journée de l’Andalucía Rally 2022, mais le résultat final et le déroulement de la journée ont pris tout le monde par surprise. Malgré un départ en onzième position, le Qatarien remporte l’étape et, par la même occasion, porte un coup à son rival Sébastien Loeb.
Sam Sunderland ne remporte peut-être pas l’étape chez les motos, mais il termine à une solide deuxième place, tandis que son rival du W2RC, Ricky Brabec, a eu du mal avec le terrain et la navigation.
En T3 et T4, les outsiders ont montré de quoi ils étaient capables (De Mevius et Pau Navarro s’imposent et terminent dans le top 10 du classement général des autos).

SUR LA PISTE
Les motards se sont tous accordés pour qualifier la spéciale du jour de piégeuse et technique, avec ses pistes glissantes et difficilement navigables, autour les oliveraies et les champs de blé. Les favoris, en fonction des terrains qu’ils avaient arpentés au cours de leur jeunesse, l’ont soit adorée, soit haïe. Kevin Benavides (Red Bull KTM Factory Racing) faisait clairement partie du premier groupe. Sam Sunderland (GasGas Factory Racing) n’était pas aussi catégorique, mais sa décision mûrement réfléchie hier soir de suivre Kevin dès la ligne de départ a porté ses fruits, surtout en ce qui concerne le Championnat du Monde. Adrien van Beveren (Monster Energy Honda), l’ami de Sam, a admis que la complexité du roadbook lui avait presque grillé le cerveau, mais il s’est également montré à la hauteur. L’homme qui a rencontré le plus de difficultés est celui qui avait le plus besoin de bien faire, à savoir le plus proche concurrent de Sunderland pour la première place du W2RC,

Ricky Brabec (Monster Energy Honda). Il a perdu de longues minutes à essayer de trouver un point de passage et en raison de pénalités pour excès de vitesse… à l’instar de Kevin Benavides. En fin de compte, tant sur l’étape qu’au classement général, van Beveren s’est emparé de la tête, devant Sunderland, le frère de Kevin, Luciano, se plaçant troisième. En Rally2, Mason Klein (BAS World KTM Racing) s’est imposé, malgré une pénalité de 2 minutes, devant Toni Mulec (TS Racing) et Bradley Cox (BAS World KTM Racing).

En quad, la victoire est revenue à Alexandre Giroud, tandis que Jeremy Miroir s’est à nouveau imposé dans le Rally3.

Chez les autos, Sébastien Loeb aurait dû être le grand favori, avec un terrain favorable devant lui et une confiance totale en son copilote. Finalement, tout ne s’est pas passé comme prévu : d’abord des erreurs de navigation, puis, une fois de plus, la direction de son BRX Hunter lui a joué des tours. Loeb n’a dès lors pas pu rouler pour la victoire, qui est revenue à Al Attiyah (Toyota Gazoo Racing). Le Qatarien a pu doubler plusieurs autres concurrents sur les routes andalouses qu’il aime tant. Loeb a tout de même pu limiter les dégâts en terminant la journée en troisième position, derrière la Toyota Overdrive de Yazeed Al Rajhi. Bien que Mathieu Serradori (SRT Motorposrt) ait mené

en T3 sur la première partie de l’étape, la victoire dans la catégorie est finalement revenue à Guillaume De Mevius (Red Bull Off-Road Junior Team) qui, une fois de plus, n’a pas manqué son rendez-vous avec la victoire. Le Belge a été plus chanceux que ses coéquipiers : Quintero et Cristina Gutiérrez ont fait presque toute l’étape sans freins arrière sur leurs OT3. En T4, Gerard Farres (Can-Am Factory South Racing) a remporté l’étape pour sa première sortie en compétition depuis sa deuxième place sur le Dakar 2022.

LA STAT DU JOUR : 3, 2, 1
En consultant les heures de départ, vous constaterez que l’écart entre les concurrents n’est pas le même. Les 10 premiers chez les voitures (FIA) et les motos s’élancent toutes les 3 minutes. Ensuite, ceux qui partent de la 10e à la 20e place démarrent toutes les 2 minutes, puis les autres partent toutes les minutes.

Si vous retrouvez une liste de départ du Dakar de l’année dernière, vous verrez que certains concurrents moto s’élançaient par deux toutes les 30 secondes. Une partie du charme (et du défi) du rallye raid réside dans le fait que les pilotes se retrouvent essentiellement seuls dans le désert, à courir contre eux-mêmes et à naviguer par eux-mêmes. Cette discipline est souvent comparée aux courses de bateaux dans l’océan.

Ajoutez à cela la tendance de ceux qui partent derrière à rattraper ceux qui les précèdent, et vous comprendrez pourquoi ces écarts existent : pour essayer de les séparer le plus longtemps possible. Cela dépend évidemment du terrain, de sa technicité et de la visibilité des traces du concurrent précédent, mais en général, le premier pilote est rattrapé sur la spéciale après environ 150 kilomètres.

Dans un monde parfait, l’écart serait si grand que personne ne verrait personne d’autre de la journée, mais lorsque des centaines de concurrents courent sur le même parcours et qu’il n’y a que quelques heures de lumière dans la journée, il faut faire des compromis…

W2RC
Nasser Al Attiyah (Toyota Gazoo Racing) respire mieux après avoir dominé la première longue journée de l’Andalucía Rally 2022 et, surtout, après la troisième place de Sébastien Loeb (Bahrain Raid Xtreme) aujourd’hui à Séville. Al Attiyah ne devrait toutefois pas trop s’emballer car, comme nous l’avons constaté ce jeudi, la course ne se déroule pas toujours comme prévu.

Sam Sunderland (GasGas Factory Racing) a suivi à la lettre sa feuille de route pour le titre : sans prendre trop de risques, il a gagné du temps sur Ricky Brabec (Monster Energy Honda), l’homme qu’il doit contrôler pour remporter le titre.

En T3, ‘Chaleco’ López a remporté la première manche de son combat avec Cristina Gutiérrez, mais les deux pilotes sont toujours très proches au classement général. En T4, Rokas Baciuska (South Racing Can-Am) a été plus rapide aujourd’hui que Goczal et Jones.

DÉCLARATIONS
Adrien van Beveren (Monster Energy Honda) : « Hier, David (Castera) a déclaré que la navigation serait facile, mais ce ne fut absolument pas le cas. Beaucoup de changements de direction. C’était sympa, vraiment technique, mais le roadbook m’a grillé le cerveau, c’était vraiment différent de la conduite dans le désert. Mais j’ai beaucoup apprécié. Ma moto se comporte très bien sur ce genre de terrain, avec beaucoup de traction lorsque la piste glisse. J’attends avec impatience les prochains jours. Ce sera long, et je suis sûr que la navigation sera aussi compliquée qu’aujourd’hui. »

Nasser Al Attiyah (Toyota Gazoo Racing) : « Aujourd’hui, nous avons décidé d’attaquer dès le début et nous l’avons très bien fait, sans aucune erreur. Le temps que nous avons réalisé est incroyable. Nous allons essayer de continuer de la sorte. Aujourd’hui, nous avons gagné l’étape, nous avons marqué cinq points pour le championnat, et nous sommes leaders… Les autres vont pousser demain, mais nous ferons tout pour gérer ça. Ce n’était pas facile de doubler, il y avait trois ou quatre pilotes Can-Am devant nous et l’un d’eux a cassé notre pare-brise, mais je n’ai pas pris de risques, car il faut respecter les autres concurrents. »

Sébastien Loeb (Bahrain Raid Xtreme) : « Ce n’était pas un problème de position de départ, nous avons eu des problèmes de navigation. Nous avons perdu sept minutes à chercher un point de passage, et c’est long. Ensuite, nous avons juste essayé de terminer, mais nous avons également eu un souci avec la direction assistée. Je pouvais à peine tourner dans les virages lents et à la moitié de l’étape, j’ai pensé que c’était fini. J’ai pu terminer en conduisant de manière cohérente et fluide. J’espère que demain sera meilleur. »

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