Rallye du Maroc : Qu’en est-il avant le prologue ?

– Au fil d’un tracé inédit entre Agadir et le sud du Maroc, les deux leaders du championnat du monde FIA et FIM Sébastien Loeb (Bahrain Raid Xtreme) et Sam Sunderland (GasGas Factory Racing) vont se retrouver dès demain pris en chasse par leurs poursuivants directs Nasser Al Attiyah (Toyota Gazoo Racing) et Pablo Quintanilla (Monster Energy Honda).

– Le Qatari et l’Argentin auront deux points en commun cette semaine : ils sont 2ème du classement provisoire W2RC et vainqueurs de la dernière édition du Rallye du Maroc. Les challengers à la course aux titres mondiaux vont ainsi s’élancer avec le statut avantageux
de tenants du titre de l’avant-dernière épreuve.

– Pour tous les prétendants aux titres suprêmes le Rallye du Maroc sera un tournant décisif pour cette première saison de W2RC qui promet des luttes de haut vol au sein de toutes les catégories.

T1 : LOEB – AL ATTIYAH, LE CHOC DES ROIS DU DÉSERT
Le suspense est à son comble en W2RC. Avant les premiers tours de roue dans le désert marocain, seulement un point sépare les deux leaders au classement W2RC : 112 points pour Sébastien Loeb, 111 points pour Nasser Al Attiyah. Qui sera le premier de l’histoire à remporter le titre de champion du monde FIA ? Il reste deux manches pour y répondre, au Maroc donc dès demain et sur l’Andalucía Rally, du 18 au 23 octobre. Le Qatari et le Français, qui avaient trusté les victoires d’étapes et terminé respectivement 1er et 2ème du dernier Dakar, ont été victimes tous les deux de contre-performances sur l’Abu Dhabi Desert Challenge (6ème et 11ème) à l’occasion de la deuxième manche du W2RC. Avant la
dernière ligne droite qui se profile déjà à la fin du mois, Nasser Al Attiyah a l’avantage du terrain au Maroc, lui qui s’y est déjà imposé à 6 reprises et qui est ainsi le recordman de l’épreuve. Sébastien Loeb, de son côté, a moins l’habitude : l’Alsacien n’a inscrit son nom au palmarès marocain qu’à deux reprises (2ème en 2017, 14ème en 2015). Il n’empêche, Nasser sait que le nonuple champion du monde WRC aura un
terrain de jeu davantage à sa mesure en Andalousie, sur des pistes fermées aux allures de Baja. En somme, le duel s’annonce plus que jamais exacerbé dans cette longue descente vers le sud du Maroc.

MOTO RALLYGP : SUNDERLAND – QUINTANILLA, ÉTINCELLES EN PERSPECTIVE
Comme en auto, un même cas de figure émerge du côté des motos RallyGP avec un duel entre Sam Sunderland (GasGas Factory Racing), leader du général, et Pablo Quintanilla, tenant du titre. Après sa victoire sur le Dakar, le pilote britannique s’était imposé sur l’Abu Dhabi Desert Challenge, accentuant son avance en tête du championnat du monde. Mais il se présente au Maroc suite à deux abandons lors de ses précédentes apparitions et sans coéquipier, Daniel Sanders est en effet toujours convalescent. Son premier poursuivant, Pablo Quintanilla (Monster Energy Honda), 2ème du dernier Dakar et donc vainqueur du dernier Rallye du Maroc, compte 17 points de retard. Lors de ses six dernières participations, le Chilien a terminé à trois reprises sur le podium (3ème en 2017, 2ème en 2019 et 1er en 2021) et va s’élancer avec l’avantage psychologique. Derrière, les convoitises s’aiguisent. Alors que le 3e Matthias Walkner (Red Bull KTM Factory Racing) est absent suite à une récente opération de l’épaule, seulement 18 points séparent le 4ème, Ricky Brabec (Monster Energy Honda) du 11ème, Lorenzo Santolino (Team Sherco Rallye) ! Le Rallye du Maroc devrait donc bouleverser les positions avec 14 pilotes officiels sur la ligne de départ. Par ailleurs, les écuries Hero Motosports, Sherco et Husqvarna seront toutes au complet pour la première fois de la saison. À noter enfin qu’Adrien Van Beveren, vice-champion du monde, fera quant à lui son retour. Absent sur la deuxième manche, il fera ses grands débuts au guidon de sa Honda et ne cache pas sa motivation.

CONSTRUCTEURS : BATAILLES FÉROCES EN PERSPECTIVE
En parallèle du championnat des pilotes, tous conservent un œil sur le classement des constructeurs. Et là aussi, le suspense est à son comble. Chez les quatre roues, Toyota Gazoo Racing mène la danse (103 pts) devant les X-Raid Mini JCW (70 pts) et Bahrain Raid Xtreme (65 pts). Si les Hilux ont donc une avance assez conséquente, la bagarre derrière s’annonce intense. L’équipe BRX se présente en effet avec Sébastien Loeb et Orlando Terranova, 4ème du dernier Dakar. Le clan X-Raid Mini JCW pourra lui aussi compter sur deux pilotes, eux aussi particulièrement expérimentés, Jakub Przygonski et Sebastian Halpern.
Du côté du classement FIM, trois constructeurs se disputent les places d’honneur sur le podium : Monster Energy Honda (83 pts), GasGas Factory Racing (63 pts) et Red Bull KTM Factory (60 pts). Derrière, le match des poursuivants s’annonce tout aussi passionnant entre Hero Motosports (4ème, 31 pts), Husqvarna Factory Racing (5ème, 22 pts) et Team Sherco Rallye (6ème, 19 pts). En somme, la bagarre sera présente à tous les étages sur les pistes marocaines.

T3, T4, T5 : DE SACRÉES OPPOSITIONS EN PERSPECTIVES
Dans les autres catégories aussi, le Rallye du Maroc offre un superbe décor aux pilotes pros afin de ravir la victoire et de prendre une option pour remporter le championnat du monde. À l’image de Sunderland à moto, chez les T3, Francisco Lopez (Can-Am Factory South Racing) a pris une avance intéressante sur Cristina Gutierrez (Red Bull Off-Road Junior Team) grâce à ses succès consécutifs sur le Dakar puis sur l’Abu Dhabi Desert Challenge. Est-ce pour laisser l’Espagnole les mains libres pour tenter le coup de force face à ‘Chaleco’ que OT3 ne l’a pas inscrite parmi ses trois équipages aptes à marquer des points au classement constructeurs ? La réponse devrait arriver rapidement en piste ! Car la reine Cristina possède 116 points contre 141 points pour le Chilien et va devoir combler ce retard si elle souhaite conserver sa couronne en Andalousie. En T4, c’est un trio qui fait la course en tête.

L’Américain Austin Jones (Can-Am Factory South Racing, 122 pts), le Polonais Marek Goczal (Cobant – Energylandia Rally Team, 118 pts) et le Lituanien Rokas Baciuska (South Racing Can-Am, 107 pts) se sont détachés dans le classement mais se tiennent dans un mouchoir. En T5, Martin Macik (MM Technology, 108 pts), qui n’a pas pu marquer le moindre point sur la dernière manche suite à son retrait, aura à cœur de battre Kees Koolen (Project 2030, 140 pts). Mais le revenant Tomas Vratny pourrait bien leur donner du fil à retordre sachant que le podium est à sa portée.
Reste pour tous à se départager sur les pistes marocaines pour prendre l’avantage avant l’Andalousie pour prétendre à devenir champion du monde !

LE PROGRAMME
Ce vendredi 30 septembre ont débuté les vérifications administratives et techniques au sein de l’Agadir Stadium. Elle se poursuivront demain matin avant le départ de la spéciale de qualification (étape 1A) l’après-midi. La caravane du W2RC s’élancera dimanche 2 octobre pour une boucle Agadir-Agadir composée de cinq étapes ponctuées par quatre bivouacs. 2 316 km en itinérance attendent les concurrents, dont 1 575 km de spéciale.

Photos MFE & DR

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