– Qu’avez-vous retenu des performances observées sur les différents circuits empruntés depuis le début de la saison ?
« Le développement des pneus de cette saison a été axé sur un calendrier couvrant un très large panel de circuits. Depuis Silverstone jusqu’à Spa, nos gammes étaient bien calées dans toutes les catégories et nos partenaires ont eu l’opportunité de tester l’ensemble de nos spécifications. Avec l’annulation des 6 Heures de Sao Paolo (Brésil), qui auraient dû se dérouler en plein été brésilien, et l’organisation du ‘Lone Star Le Mans’ à Austin en plein hiver texan, il a fallu réorganiser notre production pour pouvoir proposer notre cran SOFT plus tôt dans la saison. Notre usine de production, à Clermont-Ferrand, et notre service de logistique ont démontré toute leur flexibilité et leur réactivité en relevant ce défi de taille en termes de timing et de localisation. Pour Le Mans, c’est le défi du volume auquel nos équipes étaient confrontées, dans un contexte sanitaire tendu et d’activité partielle très difficile. L’ensemble du personnel Michelin peut être fier du travail accompli, et je tiens à les en remercier pour leur engagement. »
– Les 24 Heures du Mans se déroulent dans des conditions sanitaires exceptionnelles, et à huis clos. Quel est l’impact sur les équipes de Michelin ?
« Depuis la fin du confinement un protocole strict a été mis en place dans les locaux de Michelin Motorsport, à Clermont Ferrand. Toutes les équipes Michelin ont été sensibilisées aux risques sanitaires à travers plusieurs formations. Des bonnes pratiques que nous allons également appliquer au Mans comme ailleurs. Le retour dans les paddocks en Endurance se passe bien, d’autant que le protocole mis en place par l’ACO, complémentaire du nôtre, est rassurant.
« Les contraintes sur les voyages internationaux nous privent du support de nos collègues Techniciens d’écurie Michelin Américains, Japonais, Australiens, et nous ne pouvons pas renforcer nos équipes autant que nous le souhaiterions pour cet évènement majeur. Nous priorisons et sélectionnons alors les expertises indispensables au bon fonctionnement de l’activité pour que cette édition des 24 Heures du Mans se déroule dans les meilleures conditions. »
– Est-ce qu’en ayant lieu en septembre plutôt qu’en juin, la course apporte de nouveaux défis aux pneumatiques ?
« Le Mans restera Le Mans. Que ce soit en juin ou septembre, la piste sera toujours la même avec ses très hautes vitesses, ses gros freinages, ses relances et son besoin en grip mécanique au Tertre Rouge, à Indianapolis, à Arnage et surtout dans les virages Porsche.
« Les températures moyennes jour/nuit ainsi que les risques de précipitation que nous allons rencontrer en septembre seront assez proches de celles de juin. La plus grande différence se situe dans le fait qu’il y aura près de 12 heures de course de nuit, contre 8 heures en juin. Avec le changement de pneus qui n’est plus autorisé en même temps que le ravitaillement en carburant, le principal défi sera la multiplication des relais avec le même train de pneumatiques. Evaluer et profiter de la constance de nos pneus sera un avantage prépondérant en réduisant les temps d’arrêt lors des passages aux stands. L’immense majorité des écuries fait confiance à la durée des pneus Michelin, ainsi qu’à la qualité du support technique de nos équipes. Nous sommes prêts à les accompagner vers la victoire. »
Alessandro Barlozzi,