Rallye des Cimes Arrivée : La relève est bien là !

TARDETS, FRANCE - SEPTEMBER 6 2020 : Day 3 of Rallye des Cimes at La Madeleine on September 6, 2020 in Tardets, France. (Photo by Romain Perchicot)

C’est un sursaut mémorable rendu permis par le talent et la passion d’une génération dorée. Des fils ou neveux d’ascendants dont les patronymes étaient déjà passés à la postérité. Jean et Jérôme Garicoix, Loïc Costes ou encore Stéphan Barthe ont tous repris, il y a peu, le flambeau familial. Leur adresse au volant a même prodigieusement ravivé ses flammes.

Il y a tout juste un an, les abscisses et les ordonnées s’étaient concertées pour offrir un remède à la pandémie de fièvre rouge charriée par le septuple vainqueur de la manche souletine, Louis Dronde. L’exploit était aussi grandiose qu’inattendu : les cousins Garicoix – Jean et Jérôme – s’inscrivaient alors en héritier de leur oncle Anicet, vainqueur en 2004, 2007 et 2010.

Vendredi après-midi, au lancement des hostilités, ils n’avançaient donc plus masqués mais bel et bien paré du costume de favoris. Un rang dont Jean comme Jérôme se sont montrés digne en prenant la tête de la catégorie des véhicules du championnat à l’issue des deux premières spéciales.

C’était sans compter sur le talent supposé mais non confirmé de l’un des benjamins. Du haut de ses 19 ans, et derrière sa mine enfantine et son tempérament flegmatique, se cachait en réalité un concurrent redoutable dont les aptitudes ont certainement été exacerbées par un copilote de haute volée. Tout au long du week-end, Stéphan Barthe et Sébastien Delaunay ont déjoué tous les pronostics. L’originaire de Viodos et le navigateur professionnel avaient commencé par arracher la meilleure performance du championnat dans l’ES 2. « Mais j’avais l’avantage du terrain », concédait Barthe à la sortie du parc, vendredi. Force est de constater que si l’on se projette sur les deux jours suivants, le Souletin doit disposer d’armoires entières remplies de titres de propriétés tant il a semblé aussi à l’aise sur le plateau d’Iraty que lors de la montée de la Madeleine. Si l’on excepte son penchant pour la sylvothérapie tant son effleurement d’un arbre en bas de la colline de Haute-Soule a fait trembler les spectateurs. Son franchissement de la ligne d’arrivée en deuxième position du championnat de France des rallyes tout-terrain a, lui, transporté le public.

Cette performance lui permet de précéder son ami, Loic Costes, qui a réalisé l’une si ce n’est la plus belle montée de La Madeleine. Le jeune pilote, en délicatesse avec la nouvelle motorisation Porsche de son buggy Fouquet a négocié un finish tout en maestria, en damant le pion à Jérôme Hélin. En l’espace d’une spéciale, le futur ingénieur a non seulement rattrapé son retard de 13 secondes, mais s’est – en plus – payé le luxe de creuser un écart presque équivalent. « J’étais à fond dans la dernière », lâchait-il après son entrée sur le podium. « J’ai énormément progressé dans ma prise de repères sur cette nouvelle auto. »

Il faut cependant concéder qu’un pareil résumé, calqué sur une interprétation stricte de la nouvelle réglementation, reviendrait à éluder la performance hors norme du vainqueur de l’édition 2020, Maxime Fourmaux navigué par François Cazalet, qui remporte cinq des neuf spéciales du week-end. Son avance, au volant d’un SSV, est colossale. Et il se murmure même que ses prouesses conjuguées à celle des étoiles montantes du championnat de France auraient incité Jean-Philippe Dayraut (officiellement retiré pour raison mécanique), à déclarer un forfait de fierté.

« Ce ne fut pas facile », reconnaissait Maxime Fourmaux. « Le rythme était plus soutenu que l’an dernier. Je souhaiterais revenir en 202, si le règlement et les mentalités changent… »

Après l’ère des Jeep, celle des 2 roues motrices puis des véhicules du championnat actuel, le pilote Nordiste s’est fait l’artisan de l’instauration d’un nouveau cycle : celui des SSV. Qu’il est, cependant, et à ce jour, le seul à pouvoir sublimer.

Romain Perchicot

Légende photo : Le podium du rallye des Cimes avec de gauche à droite :

François Cazalet, Maxime Fourmaux, Jean et Jérôme Garicoix, Stéphan Berthe et Sébastien Delaunay (les qautre accroupis),  Loïc Costes et Sébastien Iriberry. Photo Romain Perchicot

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