Nascar : Silence, ça tourne!

AVONDALE, ARIZONA - MARCH 08: Joey Logano, driver of the #22 Shell Pennzoil Ford, leads Kyle Busch, driver of the #18 Sport Clips Toyota, and Brad Keselowski, driver of the #2 Alliance Parts Ford, and during the NASCAR Cup Series FanShield 500 at Phoenix Raceway on March 08, 2020 in Avondale, Arizona. Christian Petersen/Getty Images/AFP

Mieux que la NBA ! Après 2 mois d’arrêt – et 8 courses supprimées – la Nascar (National Association for Stock Car Racing) est le premier sport majeur à redémarrer aux Etats Unis. Interrompue après 4 manches, la saison reprend ce week-end en Caroline du Sud.

Ce week end, la ‘lack Lady’ restera seule. La ‘Dame en noir’, c’est le surnom de l’ovale de Darlington, Caroline du Sud, l’un des fiefs historiques de la Nascar. En service depuis 1950, ce vénérable tracé à la réputation délicate accueille la reprise de la saison.
Vide comme un œuf…

Dimanche, il sera bien vide. Le fameux « Crank it up », séquence fétiche des télés américaines, où les commentateurs gardent le silence au profit du seul son des moteurs, risque de sonner un peu creux dans les tribunes d’une enceinte aux 63 000 sièges inoccupés. Qu’importe ce huis clos imposé, the show must go on. En bon élève, la Nascar montre l’exemple (?) et suit à la lettre le discours présidentiel martelé par Donald Trump : reprendre les activités sportives, quoi qu’il en coûte (grand fan de la série, le président américain a donné le départ de la 1re manche de la saison à Daytona).

Conscient d’essuyer les plâtres, les organisateurs se veulent rassurants et ont mis sur pied un cahier des charges des plus stricts : outre les mesures barrières et le protocole sanitaire en vigueur, les pilotes seront placés à l’isolement dans leur motor-home jusqu’au départ, et les équipes limitées à 16 personnes maximum. Avec 40 voitures sur la grille, ça nous fait tout de même un minimum de…640 personnes sur place. Le huis clos à l’américaine… Dans le pays le plus touché par la pandémie (86 000 décès), les pilotes arborent fièrement sur leurs portières le nom des « héros nationaux », médecins et bénévoles en première ligne face à l’épidémie. Pas de séance d’essais, pas de qualifications, une grille de départ tirée au sort: la reprise inaugure un format condensé, avec uniquement une course de 3 heures au programme. Les pilotes seront tout de suite dans le vif du sujet. Ca promet, après deux mois d’inactivité…

Un confinement plus ou moins bien vécu par certains : Kyle Larson, star montante de la discipline, s’est proprement fait virer après des propos racistes proférés lors d’une course de « i-racing », sur simulateur. Course virtuelle, licenciement bien réel : exit Larson, remplacé par un vétéran quasi cinquantenaire, Matt Kenseth, champion…2003 et retiré depuis 2 ans. De son côté, Joey Logano, l’un des bad boys de la série, double vainqueur déjà cette saison et champion 2018, est devenu papa la semaine dernière. Le confinement, ça a aussi du bon… Là où la NBA, la MLB (Base Ball) ou le PGA (golf) sont encore loin de la reprise, cette relance au contexte particulier devrait garantir à la Nascar des audiences confortables. Une aubaine pour une discipline en perte de vitesse depuis cinq ans (38% de baisse !).

En moyenne, le championnat auto le plus populaire aux États-Unis réunit chaque week-end plus de 2,5 millions de fidèles (jusqu’à 9 millions pour le Daytona 500, le rdv de l’année). La Fox et la NBC, co-diffuseurs de la saison, s’acquittent chaque année de plus de 600 millions d’euros de droits de retransmission. La Nascar devrait monopoliser le petit écran pour un bon moment: le programme réactualisé, publié cette semaine, a tout des cadences infernales. Un calendrier à marche forcée, à vous filer le tournis : 9 courses en 30 jours! Entre douce utopie et réelle ambition, ses dirigeants rêvent de mener à bien le calendrier initial déjà surchargé, prévu sur…36 manches (26 courses qualificatives + 10 manches de play off) ! Dimanche, 21h30 heure française, les fans n’attendent qu’une phrase et 4 mots : « Gentlemen, start your engines ! » Enfin !

Gael Robic,

PUBLICITÉ