WEC & Mans: L’Hyper Sport nouvelle catégorie reine

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Après de longs mois d’attente, l’Automobile Club de l’Ouest a mis au fin au suspense. Déjà dévoilé en partie il y a un an, le règlement de la saison 2020-2021 FIA WEC a été présenté ce vendredi, en marge de la 87ème édition des 24h du Mans, lors de la conférence de presse de l’ACO.

Comme prévu, une nouvelle catégorie reine fait son apparition : l’Hyper Sport. Elle sera incarnée, non plus par des LMP1, mais par des Hypercars, hybrides ou pas, les deux solutions étant possibles et laissées aux choix des constructeurs.

Elle est belle, elle est très esthétique. Elle est même « sexy » selon les propres termes de Richard Mille, président de la commission FIA Endurance. L’Hypercar, c’est tout simplement l’avenir du WEC. A contrario, les prototypes « classiques » que l’on voit notamment en LMP1 depuis quelques années, sont ou seront très bientôt dépassés. Voilà le message plus ou moins reçu ce vendredi à l’occasion de la conférence de presse annuelle de l’Automobile Club de l’Ouest, en marge, comme d’habitude, des 24h du Mans. Si Pierre Fillon, président de l’ACO, et son compère Richard Mille, se sont montrés patients, c’était pour sortir le grand numéro d’un seul coup. Et face à une assemblée de journalistes, et de différents représentants des constructeurs et de teams privés, ils étaient attendus comme jamais. Et visiblement, ils n’ont pas déçu.

Hybrides, ou non hybrides : tout est possible
Ce qui avait été déjà annoncé à demi-mots il y a un an a donc été confirmé ce matin : les Hypercars rentrent dans la course et remplacent dans le même temps les LMP1 pour incarner une nouvelle catégorie reine, l’Hyper Sport. Une catégorie qui ne sera pas exclusive aux prototypes hybrides, comme prévu à la base, mais qui devra respecter divers critères techniques et technologiques. Bref, l’ACO a enfin dévoilé son règlement pour le championnat du monde d’Endurance FIA saison 2020-2021, et beaucoup de choses vont changer.

Pour Richard Mille, ce grand virage a été articulé autour de trois axes fondateurs majeurs : « la garantie d’une réelle compétition, des budgets maîtrisés, et des voitures de course spectaculaires. Sur ces trois points, les Hypercars vont tenir leurs promesses. » Voilà qui annonce la couleur. « Si nous avons été si longs à vous dévoiler ce nouveau règlement, c’est que nous avions des objectifs à la fois très ambitieux mais tout à fait tenables » a-t-il poursuivi. Dans les faits, et pour vérifier tout ça, il s’agira d’attendre un peu moins de deux ans. Les Hypercars ne rentreront pas en piste avant septembre 2020 et nous les verrons sur le circuit Bugatti pour la première fois en juin 2021.

Un équilibrage de performance pour éviter le fiasco
Concrètement, l’Hyper Sport pourra mettre en compétition deux types de voitures : des prototypes développés spécialement et des hypercars dérivés des modèles de route. Jusqu’ici, tout va bien. Ensuite, si tous les véhicules devront disposer des mêmes caractéristiques (1100kg, 750CH et 3’30 au tour au Mans), chaque team pourra opter, ou non, pour un système hybride (uniquement sur l’essieu avant). Ce dernier apporterait alors 270 chevaux supplémentaires. Et c’est là que le bât blesse. D’un côté, l’ACO affirme qu’ils ont tout prévu, en instaurant un système d’équilibrage de performance inspiré directement des process de BoP automatique actuellement pratiqué par les bolides en GTE pro… D’un autre, beaucoup pensent ici et là que le déséquilibre dans la performance entre les voitures est inévitable comme c’est déjà le cas en GTE pro.

Quoiqu’il en soit, le règlement est désormais acté et seul la loi du circuit saura nous éclairer concrètement. Pour autant, Aston Martin, absent de la catégorie reine depuis 2011, fera son retour avec deux Hypercars tout comme Toyota qui a confirmé son engagement avec un prototype… doté d’un système hybride.

Quentin Ramelet,

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