Les 24 Heures du Mans dans l’oeil de Hugues de Chaunac

Hugues de Chaunac © DR

Président-fondateur du Groupe ORECA ‘The Motorsport Company’, chef d’entreprise averti, Hugues de Chaunac n’en reste pas moins un grand passionné. Quel meilleur sujet pour un homme qui a vu évoluer le sport automobile au cours des quatre dernières décennies, que les 24 Heures du Mans, pour nous parler de cette passion dévorante ininterrompue ?

 

– La 86ème édition des 24 Heures du Mans est là, impatient ?
Hugues de Chaunac : « Impatient oui je le suis, comme toujours. Mais d’un autre côté j’aimerai arrêter le temps. D’une année sur l’autre, Le Mans arrive toujours trop vite. Nous nous préparons toujours au mieux, chaque édition laissant une trace indélébile sur celle qui suit, mais la vérité c’est qu’on n’est jamais vraiment prêt comme on voudrait l’être pour affronter Le Mans. »

– Cette année, les cartes sont redistribuées pour ORECA. En plus des LM P2 et du programme avec Toyota en LM P1, ORECA a construit une LM P1 pour le team Rebellion Racing. En tant que président d’une PME, qu’est-ce qu’on ressent lorsqu’on arrive au Mans avec une telle présence ?
Hugues de Chaunac : « On ressent deux choses : de la fierté forcément, mais aussi une certaine inquiétude. Va-t-on être à la hauteur de tous les challenges que l’on s’est lancé ? L’histoire d’ORECA est une addition d’audace permanente. Nous avons démarré à deux. Nous sommes aujourd’hui près de 240. C’est dans ma nature d’être audacieux ; un audacieux passionné, qui aime relever les challenges. J’ai une chance au Mans, c’est que je ne suis pas opérationnel, je suis un observateur attentif, averti qui vibrera pour chacun des trois challenges sportifs qu’ORECA va mener de front. J’aurai également un regard tourné vers l’évènementiel qui déploie un dispositif de grande envergure en termes d’animations et de réceptif VIP, ou encore vers le LM P3 où le département Moteur d’ORECA fournit l’ensemble des GMP. J’ai une très grande confiance en mes équipes. Mais, je sais aussi à quel point la mécanique peut être cruelle, nous l’avons vu en 2016 chez Toyota dans ce dernier tour maudit. Le Mans reste Le Mans. »

– Ces trois dernières années, Le Mans vous a fait vivre des émotions absolument dingues :
– En 2015, la ORECA 05 qui s’impose en LM P2 quelques mois après son premier roulage avec une équipe chinoise (cf. KCMG).
– En 2016, la victoire dans la catégorie LM P2 avec l’Alpine A470 et ce scénario catastrophe chez Toyota.
– En 2017, à nouveau la malchance chez Toyota, mais une ORECA 07 qui mène la course pendant quelques heures, qui s’offre un podium au classement général, et une nouvelle victoire en LM P2.
Êtes-vous déjà stressé à l’idée de ce qu’il va bien pouvoir se passer en 2018 ?
Hugues de Chaunac : « Trois années folles… Stressé je le suis toujours car je vis les 24 Heures du Mans de manière un peu excessive. J’ai trop envie de bien faire et j’ai du mal à prendre du recul. Au Mans, je ne suis plus le patron d’ORECA. Je suis un spectateuracteur passionné qui vibre au rythme des voitures. »

– Peut-on dire que chez ORECA, la semaine des 24 Heures est LA semaine la plus importante de l’année ?
Hugues de Chaunac : « Avant d’être la plus importante, je dirais que c’est la plus stressante d’entre toutes. Il y a des semaines importantes dans l’année pour l’entreprise ; mais sur le plan sportif, c’est un peu notre Finale de Champions League à nous. C’est le match à ne pas perdre. Au-delà de la course, il faut bien savoir gérer le lendemain du Mans. Car que l’on gagne ou que l’on perde, comme le veut la légende, la course du Mans se prépare dès le lendemain de la course précédente ! »

– Et si vous deviez résumer Le Mans en un mot ?
Hugues de Chaunac : « Mythique. »

– « Classique venant de vous ! »
Hugues de Chaunac : « Un mot c’est trop peu ! »

– « Alors disons trois »
Hugues de Chaunac : « J’en donnerai quatre : Stressant – Passionnément – Usant – Mythique »

Julie Falzoi,

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