FFSA GT4/BMW M4: Deux déclinaisons sur un même thème

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Glissons-nous dans les stands du Championnat de France FFSA GT pour jeter un œil sous le capot des différentes voitures engagées cette saison… Ce tour d’horizon commence par une des singularités offertes par la réglementation du GT4. À partir de la BMW M4, le préparateur néerlandais Ekris et BMW Motorsport ont développé deux versions visuellement semblables et pourtant bien différentes.

 

Pour homologuer une voiture en GT4, il n’est pas nécessaire d’en être le constructeur. Certes, le développement d’une telle machine nécessite des compétences pointues et un investissement non négligeable, mais cela reste à la portée de structures privées. Et puisqu’on en est à parler de BMW, il est un pilote qui en connaît un rayon : André Grammatico, un véritable précurseur du GT4 !

« En 2007, j’ai fabriqué avec mon équipe une des toutes premières GT4 sur la base d’un Z4 M Coupé. Dès la saison suivante, notre voiture s’est alignée sur la réglementation SRO », rappelle le concessionnaire BMW de Royan, Rochefort et Angoulême. « Et puis BMW Motorsport a sorti la M3 GT4 à moteur V8 en 2009. J’ai acheté le châssis #6 et j’ai couru avec jusqu’à l’an passé. Elle vient d’être vendue en Floride, après neuf saisons de bons et loyaux services. Cette voiture était vraiment proche de la série, notamment au niveau des suspensions, de la direction et de la boîte de vitesses à commande en H. Dans les rues de Pau, c’était du sport ! »

Mais revenons-en à nos M4. Dès 2016, le préparateur néerlandais Ekris homologuait sa propre déclinaison répondant à la réglementation GT4. En 2017, lors du renouveau du Championnat de France FFSA GT, le BMW Team France engageait deux exemplaires sous l’impulsion de Julien Piguet. « C’est une très bonne voiture et ce n’est d’ailleurs pas un hasard si elle a été Championne d’Europe », affirme le pilote parisien. « Son point fort se situe au niveau de la boîte de vitesses séquentielle à six rapports. Une vraie boîte de course, qui ‘claque’ et que l’on peut utiliser pour se freiner. Avec le six cylindres en ligne bi-turbo de 430 ch, c’est un vrai régal ! En revanche, les trains roulants restés très proches de la série se comportent avec une certaine élasticité. Comme la voiture est parmi les plus lourdes du plateau avec plus de 1400 kg, les pneus et les freins se dégradent vite. Pas de souci sur un tour de qualifications, mais il faut donc que les pilotes soient particulièrement économes en course. »

À leur tour, les ingénieurs de BMW Motorsport se sont penchés sur la M4 pour proposer leur propre vision du GT4. Développée tout au long de la saison 2017 avec plus de 20 000 km d’essais, cette version bénéficie de tout le savoir-faire de la firme de Munich. Ainsi, des éléments comme le baquet ou le pédalier sont directement issus de la M6 GT3.

Évoluant désormais au volant de cette voiture, Julien Piguet est bien placé pour faire la comparaison : « On sent vite qu’il y a eu un énorme travail de développement sur le châssis et l’aérodynamisme. Il suffit de comparer les ailerons des deux versions pour s’en rendre compte… Les suspensions rotulées permettent d’apporter beaucoup de rigidité et on sent que tout a été fait pour recentrer les masses et abaisser le centre de gravité. Tout ceci permet d’éviter la dégradation rapide des pneumatiques. »

« Avec la BMW M4 GT4, on sent qu’on est au volant d’une vraie voiture de course. Les suspensions sont dignes de celles d’une monoplace », confirme André Grammatico, qui évolue cette saison avec le Champion d’Europe Ricardo van der Ende. « Le comportement est extrêmement précis et la moindre faute de pilotage coûte vite quelques dixièmes. Il faut donc être très fin et je dois me cracher dans les gants pour suivre le rythme. Je n’ai pas beaucoup roulé cet hiver et nous avons connu quelques soucis de jeunesse à Nogaro, mais nous avons tout de même réussi à terminer premiers des BMW. C’est une belle satisfaction ! »

« L’autre particularité de la version Motorsport, c’est la continuité de l’expérience client que l’on peut avoir au volant d’une BMW M4 », poursuit Julien Piguet, qui met en place des centres d’essais du modèle de série dans les paddocks des circuits français. « En premier lieu, on retrouve la boîte de vitesses sept rapports à double embrayage d’origine. Une fois à bord, l’environnement de la marque est omniprésent et le tableau de bord permet simplement d’activer ou non toutes les aides au pilotage : ABS, antipatinage, contrôle de trajectoire… On peut même rouler en mode Drive, avec la boîte complètement automatique ! Cela rend le produit très accessible aux pilotes de tous niveaux. C’est un peu la même démarche que ce qu’a fait Porsche avec le Cayman, mais je pense que BMW a été encore plus loin. »

Alors, Ekris ou BMW Motorsport ? Nous ne ferons pas le choix pour vous, car il s’agit à l’évidence de deux très belles voitures, facturées autour de 170 000 €. Sur la piste, les performances des deux modèles sont très proches. Comme toujours en GT4, c’est bien le talent des pilotes et des équipes qui fait la différence !

LES ÉQUIPAGES BMW EN CHAMPIONNAT DE FRANCE FFSA GT
#3 – Laurent Hurgon / Julien Piguet (BMW / BMW Team France) – Pro-Am
#6 – Carlos Sarrea / Jean-Claude Lagniez (Ekris / BMW Team France) – Am
#9 – Elie Dubelly / Laurent Fresnais (Ekris / BMW Team France) – Am
#17 – André Grammatico / Ricardo van der Ende (BMW / L’Espace Bienvenue) – Pro-Am
#50 – Franck Labescat / Christian Philippon (BMW / 3Y Technology) – Am
#77 – Alain Grand / Didier Moureu (BMW / 3Y Technology) – Am
#100 – Ronald Basso / Romain Monti (BMW / 3Y Technology) – Pro-Am

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