Dakar: Le camion assistance, le véhicule à ne pas voir…

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Comme sur le Tour de France, le Dakar a aussi son ‘camion balai’, sauf qu’il dépend de chaque équipe d’en aligner un. Mais chez Peugeot, le camion d’assistance suscite autant de craintes que d’espoirs aux accidentés, grâce aux pièces de rechange qu’il transporte.

« Quand tu sais que tu vas avoir besoin d’eux, tu sais que c’est mort! », sourit Stéphane Peterhansel. Le recordman de victoires dans l’épreuve (13) parle à l’expérience: si un pilote croise la route du camion d’assistance, c’est qu’il a déjà perdu plusieurs heures à faire redémarrer son véhicule endommagé, en vain.

« Ce n’est pas un bon feeling mais d’un autre côté, c’est eux qui nous sauvent pour terminer la course et continuer à être dans l’équipe, pour la faire gagner », poursuit-il. Son coéquipier Cyril Despres peut en témoigner.

« Les pilotes ne préfèrent pas nous voir »
En arrachant une roue arrière lors de la 4ème étape autour de San Juan de Marcona au Pérou, il a perdu ses chances de titre. Mais il a pu repartir, après cinq heures de mécanique avec les trois larrons du camion d’assistance. « Les pilotes ne préfèrent pas nous voir, c’est sûr. On ne préférerait pas les voir non plus. Mais il y a des moments inévitables », explique le pilote du camion d’assistance Serge Lacourt.

Avec Pascal Bonnaire, en charge de la navigation, et Thierry Bacquelet, le mécanicien, les trois camarades cumulent près de 90 Dakar, soit suffisamment d’expérience pour effectuer le bon diagnostic dans un contexte souvent critique. « Il faut bien analyser rapidement la situation pour prendre la bonne décision au instant T. Il faut toujours avoir l’esprit bien posé et ne pas courir dans une direction », explique Thierry Bacquelet.

« Comme un extincteur »
Avec près de 500 kg de pièces de rechange – « tout ce qui est susceptible de casser: triangles, boîte de vitesses, suspensions », selon Lacourt – le camion d’assistance part en moyenne deux heures après les premières autos. Mais à la différence du camion balai du Tour, il fait pleinement partie de la course, dans une catégorie qui lui est propre, aux côtés des assistances des marques concurrentes. « On est dedans par obligation », explique Pascal Bonnaire. Tant pis s’ils prennent des pénalités parce qu’ils ont coupé l’itinéraire, « la priorité, c’est les voitures. »

Dans une course où chaque minute peut compter, il ne faut pas « mélanger vitesse et précipitation », souligne Lacourt, au risque de casser le camion de course. Bien sûr, les équipes ont essayé par le passé des solutions plus rapides avec des voitures. « On a essayé différentes solutions et la solution miracle n’existe pas », concède le patron du team à la marque au lion, Bruno Famin. « Ils ont tous essayé des voitures rapides et ça n’a jamais abouti. On pourrait avoir des camions plus rapides, mais ça augmente le risque d’accident. Il faut la fiabilité du véhicule, des gens », explique Lacourt. Le camion d’assistance a beau être plus lent, « c’est comme un extincteur », conclut Pascal Bonnaire: « C’est gros, c’est embêtant, mais quand il y a le feu, on est content de l’avoir. »

AFP

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