GT4 Pau Greg Guilvert: Une victoire sans bavures

Guilvert et Michal sur le podium © Philippe Leblanc

Le Grand Prix de Pau a tenu ses promesses en matière de suspense et de situations imprévues mais il a été favorable à Greg Guilvert et Fabien Michal : les champions de France FFSA GT en titre ont pris la tête de l’édition 2019 en remportant une victoire incontestable dimanche sur piste sèche. Par contre la pluie du samedi soir ne fut pas leur alliée…

 

Deux fois 2ème derrière la même Alpine à Nogaro, le duo de l’Audi R8 LMS GT4 Saintéloc n°42 est arrivé dans le Béarn avec des envies de revanche, mais aussi – et peut-être surtout – avec la volonté de faire appel de la cruelle déconvenue de 2018. Sous la pluie des qualifications, Fabien Michal était sorti de la piste à l’approche du virage de la Gare et le week-end s’était arrêté là pour les futurs champions.

Cette année, les qualifications se sont déroulées sur le sec, selon un format spécialement adapté aux circonstances. Avec 40 voitures en piste, le risque était grand de ne pas trouver de tour clair et de voir les séances hachées par toutes sortes de neutralisations. Aussi les 25 engagés Pro-Am se sont qualifiés distinctement des 15 Am-Am. Mais pour tenir compte d’un timing serré, les deux pilotes de chaque équipage se sont partagé une seule séance de 25 minutes au lieu de disposer de 20 minutes chacun comme à l’accoutumée.

« Fabien est parti le premier en gommes neuves mais au bout de deux tours, il a crevé un pneu en tapant un trottoir » explique Greg. « Il est rentré puis reparti pour se qualifier 7ème pour la course 1. Compte tenu de ce court arrêt et du temps nécessaire pour changer les quatre roues avec ces autos dépourvues d’écrou central, on a décidé de me faire partir avec les pneus de Fabien. De cette façon, nous avons pu économiser un train neuf pour la course. Je pense que j’ai fait la plus belle qualif de ma vie, c’était comme dans un rêve, du plaisir pur. Je me sentais totalement en confiance. » Cet état de grâce se traduit par la pole position pour la course 2. « A l’issue de mon deuxième tour, j’avais le meilleur temps avec 5 dixièmes d’avance. J’aurais pu arrêter là mais j’ai préféré continuer pour un troisième tour qui s’est révélé encore plus rapide. J’ai bien fait d’insister car sinon la pole m’aurait échappé ! »

L’arrivée d’une pluie fine à quelques minutes du départ de la course 1, programmée en nocturne, sème le trouble. L’éternel dilemme des pneus slicks ou sculptés refait surface. Finalement, Fabien s’élance en slicks comme tous les favoris… qui ne le resteront pas longtemps ! « Il s’est mis à pleuvoir de plus en plus fort. Le poids de l’Audi et ses pneus plus larges que ceux des Alpine n’ont pas facilité la tâche de mon coéquipier. Il fallait survivre jusqu’à la fenêtre des arrêts obligatoires. Là, nous avons choisi d’équiper la voiture de pneus pluie. Mais le règlement nous a obligés à rester 180 secondes au stand au lieu de 80 pour un simple changement de pilote. »

Greg se retrouve 20ème en sortant de la pitlane et pour tout arranger, la course est neutralisée. Il est bien chaussé, mais ne peut doubler personne ! Quand la course est enfin relancée, il ne reste que neuf tours, qu’il met à profit pour gagner quatre places et marquer le dernier point disponible en Pro-Am.

La piste est sèche dimanche pour la course 2, Greg va donc pouvoir exploiter les pneus neufs économisés aux qualifications. Coup de théâtre au départ : l’Alpine des leaders provisoires du championnat connait un problème technique, ce qui cause un crash massif en milieu de peloton. La course est relancée avec une heure de retard. Greg tire parti de sa pole pour prendre le leadership et ne le quittera plus jusqu’au passage de témoin. La fin du pitstop est rocambolesque avec une Alpine qui recule et bloque les deux Audi Saintéloc de tête juste au moment où celles-ci allaient quitter le stand voisin. Fabien reprend vite l’avantage mais une autre Alpine a profité de l’incident pour revenir dans son sillage. Ce duel se prolongera jusqu’à l’arrivée que la #42 franchit en tête avec moins d’une demi-seconde d’avance.

« Pour moi, en 2018, nous avions déjà la voiture pour gagner avant de devoir déclarer forfait » se souvient Greg. « Elle était magique et Je suis content d’avoir pu démontrer qu’elle l’était toujours ici cette année. L’équipe Saintéloc aussi est redoutable, avec une ambiance toujours constructive entre les trois équipages. Aujourd’hui, je suis sur mon petit nuage avant de retrouver le championnat de France de Karting Long Circuit à Carole la semaine prochaine et Lédenon pour la suite du FFSA GT début juillet. C’est là-bas que j’avais eu mon premier déclic il y a quinze ans, après une double victoire en Coupe Peugeot 206CC. »

Romane Didier,

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