Entre la Porsche 911 2 litres avec laquelle Steven Palette a gagné la classe GTS11 aux Spa Six Hours et la Porsche 992 GT3 Cup qui l’a conduit sur le podium de Magny-Cours en Kennol GT Endurance Cup, six décennies de sport automobile vous contemplent ! Le Berrichon continue à enchainer les meetings avec une égale passion en exerçant l’éventail de ses compétences. Au volant et à la tête de l’équipe VSF Sports, il a aussi gagné à Spa en Ligier European Series, sans oublier le coaching des pilotes Schumacher CLRT champions de la Porsche Carrera Cup France. Et sa saison n’est pas terminée !
Les joies de la course en mode Classic
Entre Steven Palette et le circuit de Spa-Francorchamps, on peut parler d’une histoire d’amour ! Rien que cette année, il s’y est rendu à cinq reprises en tant que pilote, sans compter ses missions parallèles. Il faut dire qu’il est souvent entouré de pilotes belges, comme on l’a vu aux 24 Heures de Spa. Pour ses débuts en compétition classic, il s’est aligné aux Spa Six Hours au volant d’une Porsche 911 de 1965, dans la classe GTS11. Ses coéquipiers étaient les Belges Ruben Maes, concessionnaire Porsche et dirigeant de la structure RS Motors qui engageait la voiture, et Enzo Ide, connu pour avoir gagné la Blancpain GT Series Sprint (ancienne appellation du GT World Challenge) en 2016.
« Ça m’a rappelé mes débuts, avec les Peugeot, quand il fallait embrayer et faire le talon-pointe. La boîte est inversée avec la première en bas et il ne faut pas louper un rapport sous peine d’endommager le moteur. Et puis le grip est particulier avec les pneus qui ne sont pas des slicks. Tu te fais doubler par des Ford GT40, tu regardes les aiguilles du compteur qui montent, pas de diodes, pas d’électronique, pas de radio. Je me suis dit que c’était un truc de fou et que j’avais de la chance de vivre ça. »
Tout a commencé par les qualifications, car il n’y avait pas d’essais libres au programme ! « Ruben est vite rentré avec une fuite d’essence sur les pieds. On a aussi connu un problème de démarreur mais on a quand même pu rouler un peu tous les trois. Comme il y a eu deux drapeaux rouges, ça ne faisait pas beaucoup de roulage mais assez pour se rendre compte qu’il nous manquait pas mal de vitesse de pointe… »
En effet, la Porsche 911 2 litres #35 roule habituellement en rallye et elle est équipée d’une boite courte. « L’équipe nous avait demandé de ne pas dépasser 7200 tours/minute. Mais cela obligeait à lever le pied avant la fin des lignes droites. Faute de pouvoir intervenir sur la boite, mon mécano de père a suggéré d’essayer des pneus de plus grande circonférence. Ruben avait ce qu’il nous fallait à l’atelier et comme la voiture était géniale à piloter, nous sommes partis confiants pour les six heures de course. »
Parti 5è de sa classe dans un plateau impressionnant de 78 voitures, l’équipage de la #35 a tout de suite entamé sa remontée. « On a fait une course propre, j’avais deux bons équipiers et on a eu zéro problème sur la voiture. J’ai eu une petite angoisse avec l’essence, car on n’avait pas pu calculer la conso pendant les qualifs à cause de la fuite. Dans cette course, il fallait aller à la pompe et le pilote devait faire le refuelling lui-même. J’ai rempli le réservoir à ras-bord mais sans pouvoir mettre les 90 litres prévus et je suis reparti en craignant la panne. La voiture marchait fort, j’ai fait le meilleur tour de la catégorie mais l’équipe m’a demandé de baisser le rythme car on avait déjà une bonne avance. Alors j’ai géré jusqu’à la fin et on a gagné ! »
Une victoire imprévue en Ligier JS2 R
Steven est team-manager de l’équipe VSF Sports, c’est déjà très prenant mais les circonstances l’ont amené à remettre le casque pour soutenir la campagne de son pilote Lukas Papin. « Son coéquipier a renoncé à la mi-saison et finalement, on a décidé que je roulerais avec lui pour l’aider à atteindre son objectif. On a commencé par gagner à Spa où j’ai établi un nouveau record de la piste pour la catégorie. Le lendemain, on a fini 2è avant deux autres 2è places à Silverstone, où Lukas a été très bon malgré des conditions compliquées. On sera à Portimao pour gagner les deux dernières courses les 18 et 19 octobre. Lukas est sûr de finir dans le Top 3 du championnat mais ce sera dur d’aller chercher les deux premières places même si tout reste encore possible. »
Des Porsche, encore des Porsche !
Au programme de Steven de ces derniers mois figuraient également deux épreuves d’endurance avec des Porsche 911 GT3 Cup équipées de tous les raffinements de la technologie moderne, ABS compris ! Le tout sur deux circuits où il se sent comme à la maison. A Spa, début septembre, il a pris part à la 992 Endurance Cup avec Red Ant Racing, Simon Balcaen et Mathieu Castelein, soit une équipe et des coéquipiers… belges, bien sûr ! « On s’est qualifiés dans le Top 10 et on a eu accès à la Superpole. Simon, qui ne fait jamais d’erreurs, est sorti aux Combes, mais on a pu remonter 5è de la catégorie Am-S. J’ai eu l’honneur de gagner un test sur le simulateur de l’usine Porsche à Weissach, pour avoir signé une des meilleures moyennes sur 10 tours. » Steven vivra cette expérience unique cette semaine.
Enfin, comme au Mugello, Steven a participé à la course de 4 heures de la Kennol GT Endurance Cup à Magny-Cours chez GP Racing Team, pour remplacer Sébastien Loeb retenu par un autre événement. A nouveau en compagnie de Laurène Godey et de Gabriel Péméant, le pilote de Méry-ès-Bois s’est classé 3è de la catégorie Cup.
Après Weissach, direction Portimao avec VSF Sports, en attendant de belles surprises pour la fin de l’année, sur d’autres continents… et pas seulement avec une Porsche ! Teasing ?
Romane Didier,