
Alessandro Ghiretti a pris le commandement de la Porsche Sixt Carrera Cup Deutschland en ce mois d’août, notamment grâce à une victoire au Nürburgring et une autre au Sachsenring, sa sixième de la saison tous championnats confondus ! Schumacher CLRT Racing Team n’avait jamais posé ses voitures sur le tracé situé à l’est de l’Allemagne, à deux pas de la Tchéquie… Et pourtant, elle s’est offert deux doublés, Flynt Schuring et Alessandro Ghiretti s’installant l’un après l’autre sur la première marche du podium.
Nürburgring : chaos le samedi, OK le dimanche !
Au Nürburgring, un événement inhabituel est intervenu lors de la première course : aucun des pilotes du team n’a marqué le moindre point. Auteur des deux pole positions, Alessandro Ghiretti a reçu un coup de roue destructeur de la part de son principal rival pour le titre, dès l’entame du deuxième tour de course 1. « Le volant était tordu, la voiture complètement déréglée » explique Benjamin Floch, ingénieur de Schumacher CLRT Racing Team. « Alessandro est parvenu à survivre pendant quelques tours mais il ne pouvait que perdre du terrain et il a fini hors des points. »
Le pilote Français a vécu une course moins mouvementée le dimanche. Il a mené du départ à l’arrivée, tandis que son adversaire ferraillait dans le peloton après avoir écopé d’une pénalité de 15 places sur la grille. A l’inverse, Flynt Schuring voudra sans doute oublier bien vite ce meeting où divers contacts l’ont conduit à se contenter de 4 petits points.
Sachsenring : des perfs sexy dans la Saxe !
Le challenge qui attendait Schumacher CLRT Racing Team près de Chemnitz était de taille. Il s’agissait pour l’équipe lyonnaise d’une complète découverte, face à des rivaux qui connaissaient très bien l’endroit. Seuls les pilotes pouvaient se prévaloir d’une expérience préalable, en Porsche Sixt Carrera Cup Deutschland l’an passé pour Flynt et en monoplace pour Alessandro… en 2019. « J’ai tout de même trouvé quelques repères avant de démarrer les premiers tests » tempère Benjamin Floch. « J’ai regardé des vidéos de caméras embarquées et les courses de l’année dernière, discuté avec des gens qui m’ont alerté sur les tendances au sous-virage que l’on rencontre souvent ici. On a fait cinq petites séances d’une demi-heure le mardi et dès le début, nos deux pilotes étaient contents de la balance des voitures. Cela nous a permis de gagner du temps en vue des qualifications. »
De quoi accaparer la première ligne pour la course 1, avec Flynt en pole et Alessandro à ses côtés. « Trouver la performance sur un tour ou deux, c’est une chose, mais être bon sur la durée d’une course, c’est autre chose ! » souligne notre ingénieur. « Je n’avais jamais vu un circuit avec une telle dégradation des pneus au kilomètre. Et du coup, ça change énormément la balance de la voiture entre le pneu neuf de la qualif et la configuration course. Compte-tenu de notre inexpérience des lieux, nous avions fait une simulation le mardi, quand la piste était à 45°, mais elle était tombée à 23 samedi pour la course 1… Rien à voir ! On a essayé de faire au mieux, ça a suffi pour rester devant. » Avec Flynt Schuring devant Alessandro Ghiretti à l’arrivée.
« On a beaucoup échangé et travaillé entre les deux courses car ce doublé ne signifiait pas que tout était parfait » poursuit Benjamin. «Alessandro partait P2 et Flynt P4 dimanche. On a établi une stratégie sur la préservation des pneus. Il fallait mettre la pression sur la concurrence sans trop entamer le capital pneus, pour pouvoir pousser dans le dernier quart de la course. Les voitures étaient plus efficaces que la veille, mais il fallait aussi que les pilotes fassent le job. Alessandro a parfaitement réussi sa mission en revenant sur son concurrent direct en vue de l’arrivée. Celui-ci a fini par mettre une roue dans un bac à graviers, avant de crever un pneu. Flynt, qui avait gagné une place au départ, en a profité aussi et on a réussi un nouveau doublé. » Le quatrième de la saison, devant les 51.000 spectateurs du DTM au Sachsenring.
La situation est favorable à l’équipe aux couleurs de Car Lovers 3.0, e.motion et The Grid, avec le leadership assumé par Marcus Amand en France, Alessandro Ghiretti en Allemagne et en Supercup. Mais aucun de ces championnats ne sera facile à gagner. Si on parle parfois de ‘triple header’ quand trois Grand Prix de Formule 1 s’enchainent en trois semaines, l’escouade dirigée par Côme Ledogar est au milieu d’une série de cinq week-ends consécutifs de compétition ! Avec en plus le GT World Challenge Europe Endurance qui reprendra ses droits au Nürburgring ce week-end (30 & 31 août) en même temps que la Porsche Mobil 1 Supercup à Zandvoort. Allez les Noir et Or !
Romane Didier,