Treize ans après une victoire de classe sur une Peugeot RCZ, Steven Palette est revenu, cette fois armé d’une Aston Martin Vantage GT3 pour la course la plus impitoyable du monde : les 24 Heures du Nürburgring. Face aux 25,378 km qui composent l’enfer vert, le pilote vierzonnais a livré une prestation de haut vol, conclue par une 7e place au général et la deuxième marche du podium Pro-Am !
Aux côtés de Marek Böckmann et Nico Bastian chez PROsport Racing, Steven avait pu apprivoiser son Aston Martin #037 dès le prologue des 24 Heures en mai, malgré un temps de roulage écourté par des ennuis mécanique. Le Berrichon ne cachait pas son plaisir de revenir en terre allemande : « Je me sentais un peu comme lors de mes toutes premières courses, quand on fait son sac et qu’on se prépare fébrilement à partir ! J’étais aussi vraiment impatient de retrouver le folklore de cette épreuve exceptionnelle. »
Les essais, débutés dès le mercredi, ont pour objectif de découvrir les limites au volant d’une auto moins évoluée que la Vantage de dernière génération. Quelques améliorations dans les réglages, sous l’expertise du couteau suisse français et de ses expérimentés coéquipiers allemands, mènent l’équipage à la 13e place sur la grille, un excellent résultat au vu de la qualité exceptionnelle du plateau.
Une course inoubliable
Ainsi, 100 ans après le lancement de la construction de la Nordschleife, la 53e édition du double tour d’horloge est lancée, avec 132 voitures engagées, dont 27 GT3.
Nico Bastian se voit confier le départ, avant de donner le volant à Steven pour son premier relais… interrompu au bout de 30 minutes, en raison d’un drapeau rouge due à une panne électrique générale sur le circuit. Un incident inédit dans l’histoire des 24 Heures du Nürburgring ! Le pilote français de 34 ans reprendra finalement la piste deux heures et demie plus tard, pour signer une première prestation solide, ponctuée par une remontée de trois positions dans le classement général.
Par la suite, Steven effectuera quatre double-relais cruciaux : la tombée de la nuit, le lever du soleil, la fin de la matinée et les deux dernières heures pour rallier l’arrivée. Un rythme éreintant, tant pour le corps que pour l’esprit.
« Mentalement, c’est très exigeant, car il faut rester concentré du début à la fin. Les phases de pause ne dépassent jamais quatre heures, et avec la surpopulation du paddock, trouver un lit était aussi un défi ! Au total, je n’ai pas dormi plus de deux heures d’affilée », confie Steven.
Tels des métronomes, le Méryboisien et ses coéquipiers ont parfaitement joué leur partition, remontant intelligemment dans le classement. À sept heures du terme, l’équipage du team PROsport Racing s’invitait dans le top 10, avant de profiter des malheurs adverses pour gagner encore quelques places.
Et pourtant, les pièges furent nombreux : un étrier avant fêlé dans la nuit, le soleil rasant au petit matin, ou encore les débris semés par les accrochages, rien n’a perturbé notre pilote aux multiples casquettes. Après 3477 kilomètres et vingt-quatre heures de lutte, Steven et ses coéquipiers franchissent la ligne à une brillante 7è place au général, assortie d’un podium Pro-Am bien mérité.
« Je suis vraiment content, car on a fini 7è de la course la plus dure du monde. On a extrait 100% du package, ce qui nous place comme la meilleure Aston Martin du plateau. C’est également le meilleur résultat pour l’équipe depuis ses débuts. Nous avons coché toutes les cases, sauf la victoire de classe, mais ce podium en Pro-Am est une belle récompense. »
De l’Enfer Vert à l’Eau Rouge
Mission accomplie donc, pour celui à qui il reste encore… 49 heures de courses dans les deux prochaines semaines ! À peine l’escapade allemande terminée, direction la Belgique pour les 24 Heures de Spa, autre monument du sport automobile ! Cette fois dans une Audi R8 LMS GT3 EVO II du team belge Haas RT. Ce périple complètement fou se concluera la semaine prochaine à l’occasion des 25 Heures Fun Cup.
*Podium catégorie SP9 (GT3) Pro-Am
Romane Didier,