Le vainqueur du Mans passe de la course au rallye et de l’asphalte aux sables du désert

– Christophe Bouchut, vainqueur des 24 Heures du Mans, de Daytona, de Spa, du Nürburgring et de Dubaï, s’inscrit au Pékin-Paris Motor Challenge 2025.
– Le partenariat royal avec P2P et le navigateur du Dakar, le prince Alfonso de Orléans-Borbón, ajoute de la force et de l’expérience en rallye.
– Bouchut conserve ses liens avec la marque Peugeot victorieuse en conduisant le célèbre coupé 504 de la légende du rallye Jean-Pierre Nicolas, vainqueur du Safari Rally.

Après une brillante carrière de 43 ans jalonnée de 127 victoires et de six titres de Grand Maître des 24 Heures, en remportant Le Mans, Daytona, Spa (x2), le Nürburgring et Dubaï, le tout sur asphalte, le Français Christophe Bouchut va s’orienter vers les pistes sablonneuses du désert de Gobi.

Au lieu de 24 heures, le vainqueur des 24 Heures du Mans 1993 pour Peugeot a accepté le défi d’endurance de 37 jours pour tenter de remporter la compétition d’aventure exténuante qu’est le Pékin-Paris Motor Challenge 2025. En compétition contre 60 autres équipages de rallye internationaux de haut niveau traversant le plus grand territoire du monde, ce changement radical sera quelque peu facilité par le soutien du navigateur et ami de Christophe, le prince espagnol Alfonso de Orléans-Borbón, 7è duc de Galliera.

Fort de son expérience en tant que navigateur sur des épreuves prestigieuses comme le P2P et le Dakar, où il a collaboré avec des pilotes de renom et remporté la Baja d’España en camion, il apportera une expertise précieuse et une solidité indéniable à ce duo ambitieux.

Alfonso a reconnu qu’il était peut-être un ‘fou de course royale’ lorsqu’on lui a attribué cette description, ayant passé toute sa vie dans le milieu de la course. Il était lui-même un bon pilote, ayant terminé 10e au classement général lors de ses débuts au Mans en 1994 au volant d’une Ferrari 348 GTC LM. Alfonso est également à la tête de Racing Engineering, une société de course et de haute technologie qui produit des simulateurs de course autant qu’elle prépare des voitures, comme des buggys pour le Dakar.

L’événement est souvent décrit comme ‘Conduire l’Impossible’ et comme l’une des ‘dernières véritables aventures automobiles au monde’, une expérience unique qui changera à coup sûr la vie de Christophe.

Christophe a commenté le changement: « OK, il faudra s’adapter, bien sûr, je dois découvrir de nombreux aspects de la course car le terrain sera totalement nouveau pour moi, mais j’ai acquis une solide expérience dans le domaine de la conduite automobile ! Cette course est vraiment unique et incroyablement longue, avec de nombreuses inconnues qui peuvent survenir. Ce sera un vrai défi, mais le résultat de l’année dernière l’a prouvé: même une des voitures les plus anciennes a remporté le rallye. Cela montre clairement que la vitesse n’est pas le facteur décisif pour gagner. Il est essentiel de préserver sa voiture et d’anticiper les difficultés qui peuvent surgir en chemin. Si je dois accélérer, je sais comment m’y prendre. Et si je dois ralentir, je sais aussi m’adapter. »

Alfonso a ajouté: « L’année dernière, j’ai principalement appris à naviguer en P2P. Peu importe le nombre de fois que l’on a participé au Pékin-Paris (2, 4, 6, 8 fois), on continue toujours d’apprendre. Après avoir évalué ce qui était nécessaire, nous avons estimé que cette Peugeot 504 Coupé de rallye originale serait un excellent choix. Et avec Christophe, pilote Peugeot et vainqueur du Mans avec la marque, j’ai trouvé que c’était le pilote idéal pour tenter de faire cette course. Pour ma part, je me contenterai de la navigation et je le laisserai conduire. »

Ce sera la 9è édition du défi automobile Pékin-Paris, qui suivra principalement l’itinéraire du rallye original de 1907, à l’ombre du premier vainqueur, le prince Scipione Borghese d’Italie. Bien que l’événement ait été créé en France par le journal parisien Le Matin, visant à tester la résistance des pionniers de l’automobile sur de longues distances, aucun pilote français n’a encore remporté la course. Christophe Bouchut entend changer cela.

Alfonso et Christophe sont des amis de longue date, unis par leur passion commune pour le sport automobile. Ils ont déjà couru ensemble à plusieurs reprises sur une Porsche 911 GT2 en 1996 et 1997. Désormais, ils s’attaqueront ensemble au célèbre coupé Peugeot 504, qu’ils considéreront comme leur ‘navire du désert’. Ce modèle a remporté l’un des rallyes les plus exigeants du WRC, le Safari d’Afrique de l’Est, en 1978. La version d’usine de la Peugeot était pilotée par la légende du rallye Jean-Pierre Nicolas et co-pilotée par Jean-Claude Lefebvre, qui ont triomphé avec 40 minutes d’avance sur leurs plus proches concurrents. En prenant le volant de cette Peugeot, Christophe Bouchut poursuivra son histoire de succès avec la marque, qui lui a permis de décrocher la victoire au Mans et de remporter le championnat de France avec la Peugeot 905 Spyder.

Christophe: « C’est une voiture ancienne, très différente des voitures de course modernes, et c’est ma première expérience au volant d’une voiture de rallye. J’ai été étonné par sa facilité de conduite, mais j’ai aussi saisi pourquoi elle a marqué l’histoire avec autant de succès. Dans ce type de course, la voiture doit être souple et réactive, car il faut souvent changer de direction et de vitesse simultanément. Une bonne visibilité et une position optimale à l’intérieur sont cruciales. Je suis persuadé que cette voiture a toutes les qualités nécessaires pour obtenir de bons résultats en rallye. »

Alfonso : « C’est la même voiture avec laquelle Jean-Pierre Nicolas a remporté le Safari Rally, elle a un vrai pedigree. »
Christophe: « Oui, probablement que la voiture connaît le chemin ! »
Alfonso a poursuivi en riant: « Je sais que cette voiture a un excellent palmarès, et qu’il faut donc veiller à ne pas le compromettre, mais c’est aussi une véritable légende. Nous devons donc aborder cette voiture avec respect. Mais je suis ravi. »
Christophe: « Personnellement, je suis ravi car, bien sûr, j’ai remporté Le Mans avec la Peugeot 905, une voiture incroyable, et c’était l’une des dernières victoires de Peugeot au Mans. Conduire aujourd’hui un Peugeot Coupé 504 de rallye, qui, d’après mes souvenirs d’enfance, était une voiture très emblématique en France, va être un moment spécial. La 504 était vraiment une voiture géniale, il y en avait beaucoup dans les rues, et je me souviens que mon père en possédait une. »

Alfonso: « Je pense qu’ensemble, nous saurons respecter la voiture. Nous nous connaissons depuis longtemps et nous avons toujours eu une excellente entente. Quand j’ai rencontré Christophe pour la première fois, je passais mon temps à l’agacer, il se demandait qui pouvait bien être ce gars-là ! Au fil des années, nous avons participé à de nombreuses courses ensemble : des épreuves de prototypes, des courses de Groupe C, notamment avec Kremer Racing et d’autres équipes de renom. Puis, en 1999, j’ai remporté la dernière course de l’année. Le lendemain matin, en me réveillant, j’ai ressenti un déclic : je n’avais plus envie de courir. Et depuis ce jour, je n’ai plus jamais repris le volant en tant que pilote. Aujourd’hui, ce qui me passionne, c’est la partie technique et la navigation. J’ai beaucoup travaillé comme navigateur sur des rallyes tels que le Paris-Dakar et le Pékin-Paris. Conduire ne m’attire plus, cela n’a plus de sens pour moi. Ce phénomène est plus fréquent qu’on ne le pense : certains pilotes, même en Formule 1, peuvent se réveiller un matin et décider, sans raison apparente, de ne plus jamais courir.
« Le trajet Pékin-Paris, c’est bien plus qu’une simple course. On traverse tellement de paysages et de pays différents, on rencontre des personnes aux histoires et aux cultures variées… Il y a une richesse incroyable au-delà de la compétition, et c’est ce qui m’a marqué l’année dernière. Pourtant, en arrivant à Paris, je me suis dit : « C’est fini, je ne referai jamais ça. » C’est un peu comme après une course de 24 heures : on termine épuisé, en se jurant que c’est la dernière fois. Mais, une semaine plus tard, l’envie était déjà de retour. On a commencé à en parler et voilà, on y est, vous savez, c’est bon. »

Christophe: « Je suis complètement d’accord. J’ai participé 20 fois aux 24 Heures du Mans, et à chaque édition, il y a toujours un moment où la course devient tellement éprouvante qu’on se demande : « Mais qu’est-ce que je fais ici ? Pourquoi je me suis lancé là-dedans ? » C’est incroyablement dur, physiquement et mentalement. Mais une fois la ligne d’arrivée franchie, quand on prend du recul, on comprend pourquoi on est venu. On repense à toute l’histoire, à l’intensité de l’épreuve, et on réalise à quel point c’est une expérience extraordinaire. »

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