L’étape 3 a fait des dégâts : sont non-partants #118, #122, #127, #208, #102 et #148. Durant celle-ci, la journée laissait des traces compte tenu du parcours, que laissait peu de chance à l’improvisation.
L’équipage Lacam-Delfino (#127) continue d’enchaîner les problèmes. Après avoir cassé trois ponts, c’est le moteur qui a rendu l’âme et Hugues Lacam a rendu son carton. Les rêves tournent parfois au cauchemar en une fraction de seconde. Tous les fidèles de la discipline le savent, le hasard n’existe pas et la mécanique a une mémoire.
Lors du briefing de la veille, Benoit Delmas avait prévenu que cette spéciale ne serait pas de tout repos. La première partie était parsemée de pièges: saignées profondes, oueds difficultueux, marches, fesh-fesh, du sinueux en dévers, et ce, jusqu’aux dunes. La deuxième partie, n’était pas simple non plus ! Beaucoup de danger avec des parties trialisantes dans des oueds avec d’énormes pierres. Au point S4098 les concurrents ne devaient surtout pas sortir des traces pour ne pas se retrouver en Algérie ‘surtout, restez bien sur la trace’ avait rappelé l’organisateur. La troisième partie comportait de grandes dunes, avant de rejoindre la ligne d’arrivée du côté de Tagounite.
8h30, fidèle au poste, Babette donne le départ de la première moto. Puis, c’est le départ des autos et des SSV. Le premier à se présenter, le Polaris de Caszalot-Perreira (#120). Actuel leader, derrière lui, c’est une meute enragée qui ne lui fera aucun cadeau. Il sait pertinemment aussi, que ses adversaires les plus redoutables sur la piste aujourd’hui, seront les Can Am. Des spécialistes du sable, qui ne lâcheront rien. Décidé comme jamais, Jérémy Caszalot a bien l’intention de donner la réplique à ses adversaires sur cette avant-dernière étape du rallye : « Je vais dynamiter tous mes adversaires, les disperser aux quatre coins de Chegaga ! » A force de jouer les marins dans cette mer de sable, tout le monde risquait d’y laisser des grains ! A mi-course, effectivement, dans les dunes de Chegaga entre le Polaris #120 et le Can Am de Bord/Bord (#105), c’est la guerre au point que les habitacles s’entrechoquent brutalement sur les pistes caillouteuses.
La tempête annoncée arrive en fin de matinée. En une fraction de seconde, le vent se lève dans les dunes de Chegaga. Les premières bourrasques et les tourbillons soulèvent le sable et diminuent la visibilité pour tous les concurrents. Pour les motards, c’est encore plus difficile de rouler lorsque le vent vous frappe de plein fouet. Les bourrasques sont tellement fortes que les motards se retrouvent ailés avec le vent dans le dos. Malgré ces conditions atmosphériques ventilées, la caravane traverse la tempête. Trente minutes plus tard, tout le rallye se retrouve au beau milieu des dunes.
Finalement, cette étape soit-disant compliquée était surtout très technique. L’équipage Gaszalot-Pereira (#120) continu son avancée sur la première partie du parcours. Il est suivi de près par le Can Am des Bord (#105). Mais, un arrêt de quelques minutes s’impose pour une raison mécanique. C’est le Polaris de Baltazar-Galvez (123) qui le prend en chasse, avec l’aide du Can Am de Gabari-Labriny (#128).
La présence des SSV relaie les 4×4 dans le rôle de figurants ! Malgré tout, les 4×4, les 2 roues motrices et les buggys s’emparent de la nouvelle catégorie (Open FFSA). En possession d’un passeport technique de l’époque du véhicule, on peut courir en Championnat de France des rallyes Tout-Terrain et, en endurance. Le principal, c’est que tout le monde puisse vivre sa passion.
Jean-Claude Micouleau – MMP : « Je viens tout juste de rentrer du Dakar. Sur cette épreuve j’avais 7 véhicules et 6 ont franchi la ligne d’arrivée. Avec mon fils Guillaume, nous sommes très satisfaits du résultat. De plus, nous terminons 1er Can Am, et au classement général, nous faisons 6, 7 et 8 des T3. Ici, j’ai aussi engagé 7 Can Am X3 : #115, 125, 117, 114, 108, 131 et 133. Pour l’instant, tout le monde est encore en course. Ce que j’aime sur cette course, c’est que tous les pilotes et copilotes de mon Team sont tous solidaires. Et ça, j’aime ! De mémoire, j’ai participé à toutes les éditions. Il faut dire que Benoît Delmas a été mon copilote à plusieurs reprises sur le AMV Shmarock à l’époque de Jean-Michel Sinet. Avec le temps, je constate que le M’Hamid Express se professionnalise, il reste à la portée de n’importe quel aventurier. »
Michel Salvator – Can Am MMP (#124) : « C’est une édition difficile, mais on est là pour se faire plaisir. Nous avons découvert le nouveau système Globe Explorer, je pense qu’il a besoin d’être amélioré. D’ailleurs, aujourd’hui, la tablette est tombée en panne lorsque nous étions dans les dunes. Du coup, nous avons suivi un concurrent jusqu’à la fin des dunes. Quant à notre voiture, elle fonctionne à merveille. Ce n’est que du bonheur de la conduire. J’en profite pour remercier tous les membres de l’orga. Ils sont tous très pro et en plus, ils sont toujours à l’écoute. C’est une des raisons pour laquelle nous revenons tous les ans sur cette épreuve. Mon copilote Peter Serra est un type super. Maintenant, ma prochaine épreuve sera les 24 Heures Tout-Terrain de France. De mémoire, j’ai participé à toutes les éditions, sauf une. »
Vincent Remblier – Toyota HZJ 74 (#209) : « Je reconnais que le parcours est exigeant pour la mécanique. En revanche, quelle joie de voir tous ces beaux paysages et d’évoluer sur ces belles pistes, que seul Benoît Delmas est capable de trouver. Le passage des dunes était de toute beauté. Je vais aussi parler de mon fils, Tom. C’est lui qui assure la navigation. Hier, c’était génial, parce que nous avions un road-book papier très précis. En revanche, notre intercom est tombé en panne dans les dunes, Tom a été obligé de me parler et de m’indiquer les directions avec ses mains. »
