Joan Barreda sur Honda remporte sa première victoire sur le 45ème Dakar tout comme Sébastien Loeb et son BRX et ce, malgré la perte de la direction assistée. Une victoire qui ne lui collait pas pour autant la ‘banane’, l’Alsacien avait de quoi fulminer au terme d’une étape qu’il aurait pu remporter avec davantage de largesse…
Daniel Sanders conserve l’avantage au général moto ainsi que Nasser Al-Attyah et Matthieu Baumel qui peuvent sans se relâcher surveiller les lignes arrières.
Nasser Al Attiyah : « On a été rapides et nous n’avons pas fait d’erreur »
Quatrième de la première des deux boucles tracées autour de Ha’il, Nasser Al Attiyah n’a concédé que 2 minutes à Sébastien Loeb, le vainqueur du jour. Le Qatari demeure un solide leader au classement général avec 18 minutes d’avance sur Yazeed Al Rajhi.
« C’était une étape difficile avec beaucoup d’herbe à chameau et de hors-piste. On a crevé une fois et mais on a réussi à attaquer. C’était pour nous une bonne spéciale, on a été rapides et nous n’avons pas fait d’erreur. Mathieu a fait une bonne navigation… La quatrième journée est terminée, nous attendons maintenant la cinquième… »
Sébastien Loeb : « Je n’ai plus de direction assistée, plus de bras »
Vainqueur du jour mécontent à l’arrivée, Loeb souffre depuis trois étapes d’un problème mécanique quotidien. Mais même privé de direction assistée et donc les bras en compote, il ne les baisse pas pour autant.
« On a fait vingt kilomètres sans direction assistée à la fin. Je pense que l’on perd tout ce que l’on avait gagné, entre 5 et 10 minutes. On était à l’arrêt complet. Je n’ai plus de DA, plus de bras. On fait quand même le meilleur temps, mais c’est frustrant de terminer comme ça. La seule solution maintenant c’est d’attaquer en espérant que les autres aient des problèmes aussi et que ce ne soit pas que pour moi, mais cela fait trois jours de suite que ce n’est que pour moi. On a failli partir en tonneau et en tête à queue à plusieurs reprises à cause de la direction, la victoire du jour est une petite compensation. »
Stéphane Peterhansel : « Comme un combat de boxe »
Le pilote Audi signe le 2e temps du jour et passe pour 13 » à côté de sa 50ème victoire de spéciale dans la catégorie autos. Monsieur Dakar pointe à 18’52 de Nasser Al Attiyah, en 3e position du classement général.
« C’est la première spéciale où on n’a pas de crevaisons, on a pu prendre notre rythme dès le début. Mais pour faire un temps il faut se faire mal, c’est un peu comme un combat de boxe : on saute sur les herbes à chameaux, on tape dans les dunettes, et si on ne fait pas ça, on ne fait pas de temps. Pour le corps, c’est un peu moyen. On a de bonnes suspensions, mais on ne peut pas faire de miracles, on prend beaucoup d’impacts. Tout ce qu’on a perdu les deux premiers jours, est-ce que ce sera rattrapable ? C’est toute la question. »
Henk Lategan : « Ça secouait beaucoup »
Après un début de rallye difficile, Henk Lategan commence à prendre son rythme. Sixième à l’arrivée de la quatrième étape avec sept minutes de retard sur Sébastien Loeb, le Sud-Africain s’est installé dans le top cinq du classement général. En embuscade, le voilà à prêt à profiter du moindre faux pas des grosses pointures qui le devancent…
« Les deux premières journées avaient été difficiles, j’avais du mal à trouver mon rythme. Depuis hier ça va beaucoup mieux. Aujourd’hui la spéciale était très dure, c’était compliqué de lire les traces et ça secouait beaucoup. Un vrai match de boxe comme l’a dit Peterhansel. Mon manque d’expérience dans les dunes m’a pénalisé, mais quand Stéphane m’a doublé j’ai pu le suivre et ainsi continuer à apprendre… »
Guillaume de Mevius : « Dans le bon peloton »
Avec le 3ème du temps du jour chez les T3, le pilote belge est toujours dans le match au sommet de la hiérarchie, 2ème derrière Mitch Guthrie.
« Cela s’est pas trop mal passé, même si on a eu une crevaison. C’était une bonne bagarre, on s’est retrouvé sur la piste avec Mitch Guthrie et Austin Jones. C’est vrai qu’en attaquant les dunes, c’est un plaisir de pilotage différent. Je crois que Seth a eu des problèmes, il a arraché une roue. ça doit se jouer entre moi et Mitch, ça veut dire qu’on est dans le bon peloton. »
Mitchel Guthrie : « le premier test des dunes qui nous attendent »
Deuxième victoire d’étape pour l’Américain sur ce Dakar, ce qui lui permet de s’installer aux commandes du général devant De Mévius pour moins d’une minute trente.
« Une longue étape qui à mon sens est le premier test des dunes qui nous attendent sur ce Dakar. Les jours précédents nous avons eu beaucoup de pierre et là on a rencontré des grosses dunes. Dans beaucoup d’endroits on a dû travailler en binôme avec mon copilote pour tourner autour des dunes et trouver des passages pour les franchir. Au final je ne sais pas ce que cela donne au classement général mais je suis content, c’était une bonne journée pour nous. »
Pablo Quintanilla : « Il fallait de l’énergie pour contrôler la moto »
Longtemps pointé en tête de la quatrième étape, Pablo Quintanilla a finalement concédé la victoire à Joan Barreda pour seize petites secondes. Le Chilien occupe désormais la septième place du classement général provisoire à onze minutes du leader, Daniel Sanders.
« C’était une journée longue et difficile. Il y avait beaucoup d’herbe à chameau… Le sable était lourd, il fallait de l’énergie pour contrôler la moto et l’emmener. Avec 425 km de spéciale, c’était long et physiquement très dur. Mais j’attendais quand même ce moment avec ces dunes car je m’y sens plus à l’aise avec ma moto… »
Daniel Sanders : « Jusqu’ici tout va bien »
Le pilote australien conserve la tête du classement général mais semble tout de même préoccupé par l’état de son bras, pas totalement remis de sa chute sur le Dakar 2022.
« Je n’avais pas ouvert depuis longtemps, et la navigation était compliquée, en partie parce qu’il a beaucoup plu hier. Je suis relativement confiant, mais je sens qu’il faut que j’y aille doucement parce que mon bras est quand même douloureux, je n’ai toujours pas totalement récupéré. Je me suis dit qu’après une année, un Top 10 ce serait bien. Mais jusqu’ici tout va bien et je suis dans le match. Alors pour l’instant, je regarde juste l’échéance de la journée de repos, et je verrai bien où j’en suis à ce moment-là. Il faut que j’y aille tranquillement ».
Mason Klein : « j’ai dû m’arrêter et démonter mon réservoir »
Crédité du meilleur temps depuis le début de la spéciale, Mason Klein perd tout à une vingtaine de kilomètres de l’arrivée à cause d’un problème d’alimentation d’essence qui lui coûte la victoire et le rétrograde à la 10ème place du jour à plus de 12 minutes. Il est ce soir à la 6ème place du général à six minutes.
« Tout s’est bien passé, j’ai récupéré des bonus qui m’ont vraiment aidé car autour du km 400 ma pompe à essence s’est enrayée, j’ai dû m’arrêter et démonter mon réservoir, cela m’a stressé et j’étais très déçu. J’ai dû retirer la selle, sortir les outils, démonter le réservoir, je pense avoir perdu au moins cinq minutes, j’espère en tout cas moins que dix minutes. »
Martin Macik : « Le camion partait dans tous les sens au freinage »
Vainqueur de la quatrième étape, Martin Macik a repris neuf minutes à Ales Loprais malgré un camion ayant souffert dès les premiers kilomètres de la spéciale à la réception d’un saut. Le Tchèque compte désormais trente-neuf minutes de retard sur le leader du classement général.
« Comme on s’y attendait, on a eu droit aujourd’hui à beaucoup de sable avec des dunes très hautes difficiles à grimper qu’il fallait souvent contourner. Dès le vingtième ou trentième kilomètre j’ai sauté très haut gaz à fond et à la réception ça a tapé très fort. J’ai endommagé les suspensions avant et j’ai dû finir comme ça… C’était difficile car le camion partait dans tous les sens au freinage. On a ainsi perdu beaucoup de temps… »