
Ce sont les avant-dernières déclarations des pilotes de toutes les familles du rallye-raid. C’est aussi le dernier bivouac avant d’atteindre le but de la 44ème édition du Dakar : Djeddah. Certains regardent le point stop avec de multiples questions. Le cas à moto de Sam Sunderland (Gas-Gas), d’Alexandre Giroud en quad, de Nasser Al-Attiyah et Matthieu Baume en autos, de Chaleco Lopez-Juan Pablo Latrach, de Gerard Farres-Diego Ortega en SSV et de Dmitry Sotnikov, Ruslan Akhmadeev et Ilgiz Akhmetzianov en camion, ces leaders ce soir inscriront-ils leurs noms au palmarès ?
Stress, suspense, inquiétude… sur les 164 kilomètres de la dernière spéciale qui s’annonce encore difficile, sans dunes mais avec du sable, sans trop de navigation. Le pilotage sera mis au grand jour et la liaison de plus 500km n’en finira plus jusqu’au podium installé au bord de la Mer Rouge.
Prototypes Légers – ‘Chaleco’ Lopez termine 3ème du jour en T3 à 15’38 de Quintero. Surtout à 20 » de son poursuivant direct au général, son coéquipier chez South Racing Eriksson sur lequel il possède toujours près d’une heure d’avance.
« Aujourd’hui, c’était difficile d’aller vite, il fallait aller chercher la traction dans la poussière et dans les dunes molles. Je pense que c’est un bon jour pour nous, on ne perd pas trop de temps pour bien envisager demain. Je pense qu’il est très facile d’avoir un problème et de sortir de la course. Demain est un autre jour, on verra ce qu’il advient. »
Auto – Le premier poursuivant de Nasser Al Attiyah, Sébastien Loeb n’a pu récupérer que 4 minutes sur l’étape du jour puis, a écopé de 5 minutes de pénalité pour excès de vitesse il préfère voir les bons côtés de cette position de dauphin.
« Nous avons effectué une belle spéciale, en attaquant tout le long sans erreur… on a fait au mieux avec un bon temps, cependant avec les Audi on ne peut pas rivaliser quand ils arrivent à attaquer à fond. Ils vont très vite depuis quelques jours. Donc, on est là où on peut être. Les trois minutes gagnées aujourd’hui, ça ne change rien. Je continue de faire mes spéciales, on se fait plaisir avec Fabian. En arrivant sur le rallye, on ne savait pas où on se situerait exactement, donc c’est pas mal une deuxième place. On voit que la voiture est dans le coup, c’est cool. On a perdu 37 minutes le deuxième jour sur un problème mécanique et depuis on fait de belles spéciales.»
Camion – Le Hollandais du Team De Rooy, Janus Van Kasteren, occupe la 5ème place du classement général, derrière les quatre pilotes russes qui ont dominé la course de bout en bout.
« On nous avait promis des grosses dunes… et on a eu des grosses dunes. C’était vraiment difficile, surtout que nous avons cassé un câble, ce qui nous empêchés d’attaquer comme nous le voulions, nous étions à 80 % aujourd’hui. Premier derrière les Kamaz… ça veut dire premier. Cinquième, c’est le maximum que je puisse faire, ils ont des camions si puissants, et tellement d’expérience de cette course. Nous avons du travail à faire pour arriver à les concurrencer, sur les suspensions notamment mais surtout sur le moteur. »
SSV – Leader ce matin avec près de 12’ d’avance, Austin Jones a perdu sa transmission intégrale et affronté les dunes en deux roues motrices. A l’arrivée, son poursuivant Gerard Farres a pris la tête du Dakar pour 1’41.
« C’est définitivement la spéciale la plus dure que j’ai vécu depuis longtemps ! On a cassé le différentiel avant à une centaine de kilomètres avant l’arrivée. On a dû s’arrêter, réparer ça et se lancer dans les grosses dunes en deux roues motrices. Ce n’a pas été simple, mais on a réussi, on n’a pas baissé les bras. Demain est le dernier jour, on verra ce que l’on peut faire. Le Dakar est à nouveau cruel avec moi, mais on verra bien demain, il faut rester positif. C’est stressant, cela ne me met pas en confiance, mais tout peut arriver. On verra bien. »
SSV – En même temps qu’il gagne sa 5ème spéciale sur le Dakar 2022, l’aîné des frères Goczal prend aussi place in extremis sur le podium du général, dont son jeune frère Michal est sorti sur des problèmes mécaniques.
« C’était très poussiéreux, mais très technique, exactement comme j’aime. Il y avait des choses à faire, surtout que j’étais en colère après mon résultat de l’étape d’hier et j’ai donc attaqué dans tous les sens, j’ai dépassé cinq camions sur ma route en prenant du hors-piste ! Pour la dernière étape, on ne va pas se déconcentrer car nous savons que les organisateurs aiment bien nous réserver des surprises. »
Prototype Léger – Le jeune pilote américain, Seth Quintero de l’équipe OT3-Red Bull poursuit sa série impressionnante : 11 spéciales remportées dans la catégorie T3.
« Nous avons fait 12 étapes dont 11 remportées, et chaque jour a été une aventure. Je repense bien sûr parfois à l’étape 2, où on a été bloqués à 30 km de l’arrivée. Mais qui sait ? Si nous n’avions pas eu ce contre temps, nous n’aurions peut-être pas pu gagner autant d’étapes. Maintenant, avec 11 victoires, ça fait un beau paquet… je suis le seul à avoir remporté autant de spéciales sur un Dakar. L’année dernière, j’étais venu pour devenir le plus jeune à gagner une étape sur le Dakar, cette année je venais pour être le plus jeune vainqueur du Dakar, et ça s’est passé autrement ! »
Quad – Plus qu’une étape à parcourir en toute tranquillité pour Alexandre Giroud avant de savourer le titre qui lui tend les bras : il dispose d’une avance de 2h41 sur l’Argentin Francisco Moreno, son premier poursuivant au général.
« Maintenant il faut ramener la machine à l’arrivée, et ne surtout pas faire d’erreurs. J’étais surtout à l’écoute de la machine, faire en sorte que le moteur aille jusqu’au bout. Sur le Dakar on parle beaucoup à sa machine, dès le premier jour… mais elle ne répond pas ! Ça représente beaucoup, puisqu’aucun pilote français n’a réussi à gagner la catégorie quads depuis qu’elle existe, et en plus mon père a été le premier à terminer le Dakar en quads il y a 25 ans. »
Auto – Septième de l’étape 11, Nasser Al Attiyah contrôle Loeb avec plus d’une demie heure d’avance à la veille de l’arrivée.
« C’était une étape très difficile. Perdre 4’ sur Séb’ dans ces conditions, ce n’est rien. On est en sur le bon chemin, demain l’étape est courte et on va continuer sur le même rythme, c’est très important de gagner cette course. Depuis le début nous sommes en tête et nous construisons la victoire. Le Dakar n’est pas facile, mais nous avons beaucoup d’expérience aujourd’hui, ce n’est pas nécessaire de gagner chaque jour. Nous avons remporté l’étape 1 en réalisant un bon temps et jour après jour on est resté avec une avance de trois quart d’heure jusqu’à la journée de repos. Maintenant, on doit être très prudent comme on l’a fait depuis. Demain sera une courte étape, il faudra rester bien concentré jusqu’à la ligne d’arrivée. »
Auto – Carlos Sainz signe sa 2ème victoire d’étape, 2’21 devant Loeb et celui-ci écope de 5 minutes de pénalité sur un excès de vitesse, ce qui le fait dégringoler à la 8ème place.
« Je suis très très content de cette étape. Il y avait de tout. Des herbes à chameaux, des dunes, encore des dunes, de la navigation, des pierres, des lits de rivière, c’était très complet et difficile à ouvrir aussi. On a croisé Stéphane qui revenait sur un point que nous aussi nous cherchions, mais après nous ne l’avons pas revu. Séb’ arrive après nous, il sera très rapide, on verra ce que cela donne. »
Moto – 6ème de l’étape et 2ème du général provisoire à 6’52 de Sunderland, Quinty ne possède que 23’’ de retard sur Matthias Walkner.
« C’était une journée important, qui s’est révélée super dure, je pense la plus dure de ce Dakar. On a eu beaucoup de dunes au début, très molles, parfois difficiles à franchir. Au final je fais une bonne spéciale, j’ai juste perdu du temps à chercher un way point à un moment. C’était dur, j’ai attaqué toute la journée. Je suis content de ce que j’ai fait depuis la journée de repos. On a bien travaillé, je dois remercier l’équipe pour ce qu’ils ont fait et je vais rester concentré pour la fin. »