– La 6è édition du Dakar Classic voit Carlos Santaollala, le patron sur ses deux derniers opus, déserter les pistes de la régularité en 2026 pour s’essayer au Dakar.
– L’Espagnol laisse la porte ouverte aux ambitions légitimes de ses adversaires italiens Lorenzo Traglio et Paolo Bedeschi, par deux fois sur le podium final des trois dernières éditions, mais aussi à l’unique ex-vainqueur engagé, Juan Morera, son compatriote vainqueur avant lui.
– Parmi les 97 véhicules engagés, 75 sont en autos et 22 en camions. Les 211 concurrents, dont 18 femmes, représentent 26 nationalités.
Carlos Santaollala aura laissé l’empreinte de son Toyota HDJ 80 dans le sable saoudien comme aucun autre pour le moment sur le Dakar Classic. Débarqué en 2022, 7e à l’arrivée, l’Espagnol s’incline l’année suivante face à Juan Morera qui, équipé du même véhicule, décide ensuite de tenter l’aventure en Porsche. Suivent deux années de domination du duo Santaollala-Rosa, synonyme d’une passe de 4 pour le Toyota HDJ 80 après la victoire du duo français Mogno-Droulhon en 2022. Pour 2026, Santaollala a décidé de plonger dans le grand bain du Dakar en catégorie SSV, son navigateur l’imitant en Challenger. Un départ après 15 victoires d’étape qui aiguise légitimement les appétits de deux équipages italiens de Tecnosport qui se cassent les dents sur l’Espagnol depuis leurs débuts ! Lorenzo Traglio (#701), l’héritier de l’écurie fondée par son père, est son dauphin depuis 2024. Paolo Bedeschi (#709), qui avait lui aussi débarqué en 2023, 3è deux fois de suite, a fait l’impasse en 2025 pour mieux préparer sa 3è participation avec un nouveau véhicule. Un ’80’, à son tour !
C’est le pari opposé que s’étaient lancés Juan Morera et son épouse Lidia Ruba après leur victoire 2023, délaissant leur Toyota pour construire une réplique de Porsche 911 type 959. Sixième pour leur coup d’essai, le couple a préféré jeter l’éponge l’an passé après un incident technique. Morera-Ruba (#702) reviennent pour prendre leur revanche pour la 3è année consécutive. Signe de leur détermination, le préparateur de leur auto, Jérémy Athimon, est pour la première fois engagé en piste dans un camion d’assistance (#921) pour contrer le scénario 2025. Ils ne sont pas les seuls à vouloir mettre fin à la domination japonaise pour renouer avec la victoire ‘non Toyota’ du Buggy Sunhill de la première édition. Comme eux, le duo français Gublin-Sousa (#728) qui rêve de faire monter son Land-Rover au sommet, s’est structuré en véritable équipe autonome. Révélation de la 3è édition où ils occupaient le podium du général jusque dans les derniers moments de la course, la mécanique en a décidé autrement, les reléguant au 5è rang final. L’an passé, l’histoire s’est répétée. Bolides Racing Team est désormais une équipe indépendante avec un pick-up et un camion d’assistance engagés en course, plus deux camions au bivouac.
Des performances qui font peut-être un peu vite oublier la consistance des Mitsubishi, marque légendaire sur le Dakar. Trois d’entre elles étaient dans le Top 10 en 2025, dont le Pajero de Marco Leva et sa compagne Alexia Giugni (# 705), 5è l’an dernier après une 7è place en 2024. Le couple revient pour sa 4è participation.
Devenu terre de spécialistes pour ceux qui figurent au sommet des feuilles de classement, le Dakar Classic reste cette fabuleuse porte d’entrée pour intégrer la caravane du Dakar. Cette année encore, le ‘Classic’ sera une découverte pour de très nombreux concurrents à l’image des frères Campos (# 771). Ces deux rookies français sont engagés pour la première fois de leur vie en rallye-raid, dans une Renault R 18 restaurée de leurs mains, où ils embarquent tente, pièces et outils, mais aussi leurs doutes et l’espoir d’aller jusqu’à « une demi-heure, deux jours ou peut-être l’arrivée ». Une initiation en totale autonomie rappelant celle des frères Marreau, qui ravivera les souvenirs d’un autre concurrent du camion d’assistance numéro 909. Reynald Privé était au départ du premier Paris-Dakar fin 1978 dans le Range Rover de son père. Jacky Privé était le vainqueur du premier Abidjan-Nice auquel participait Thierry Sabine à ses côtés trois ans plus tôt. Reynald avait 19 ans. Malgré la quinzaine de Dakar à son actif, il va vivre son premier Dakar Classic. Porte d’entrée pour les uns, devenu tremplin pour les autres ou parfois machine à remonter le temps, la 6è édition du Dakar Classic n’aura une fois de plus rien de classique.
