Olivier Capanaccia et Mathieu Tyran remportent la 25è édition du Tour de Corse Historique. C’est la première victoire au scratch du pilote de Porto-Vecchio dans ce rallye qu’il disputait pour la cinquième fois. En VHC, Matthieu Fassio et Hugo Olivier s’imposent sur une Porsche 911. En Régularité (VHRS), la victoire revient à Yves Deflandre et Jennifer Hugo, eux aussi sur Porsche 911.
Annoncé comme un cru exceptionnel par la densité de son plateau, le 25è Tour de Corse Historique a tenu toutes ses promesses. Au cinquième jour de course, à quatre épreuves spéciales de l’arrivée, les deux leaders du classement général étaient carrément à égalité parfaite : 3 heures, 50 minutes et 18 secondes… Incroyable ! À deux spéciales de l’arrivée, la balance penchait légèrement du côté d’Olivier Capanaccia et de Mathieu Tyran, qui devançaient Bertrand Fassio et Jean-François de Montredon de six petites secondes. Rien n’était joué… Et puis, en raison d’un problème de freins, la Porsche 911 n°10 de Fassio sortait de la route dans l’ES 21, laissant définitivement la victoire à l’équipage de la BMW M3 #9.
C’est la première victoire d’Olivier Capanaccia, déjà 3è en 2020 et 2è en 2023. Les cinq premières places du scratch sont occupées par des BMW M3. L’équipage composé de Marc Valliccioni et Christophe Hochet se classe 2è, devant Pascal Trojani et Jean-Noël Vesperini.
Olivier Capanaccia (BMW #9, 1er au scratch) : « Je tournais autour de la victoire depuis quelques années. Elle n’était pas passée loin en 2022, quand mon moteur avait cassé à l’arrivée de Notre-Dame-de-la-Serra alors que j’étais en tête. En 2023, j’avais échoué de peu face à Romain Dumas. Cette fois, c’est la bonne ! Ce n’était pourtant pas très bien parti. La voiture ne me convenait pas, et nous avions déjà 51 secondes de retard au soir de la 2e étape, à Ajaccio. Et puis nous avons trouvé les bons réglages et j’ai pu attaquer à fond pendant trois jours. Je tiens à saluer Bertrand (Fassio), qui m’a donné beaucoup de fil à retordre. Je suis déçu pour lui, car il abandonne sans avoir commis la moindre erreur. Cela a été cinq jours de folie. Je reviendrai l’année prochaine ! »
Classement Scratch : 1. Capanaccia / Tyran (BMW M3 #9) 4h22’52 ; 2. Valliccioni / Hochet (BMW M3 #16) + 3’03 ; 3. Trojani / Vesperini (BMW M3 #11) + 5’15 ; 4. Mancini / Mancini (BMW M3 #7) + 6’36 ; 5. Doux / Paque (BMW M3 #22) + 6’54…
Un Fassio en cache un autre
Profitant – à son grand regret – de l’abandon de son père, c’est Matthieu Fassio qui s’impose en VHC au volant de la Porsche 911 n°41, aux côtés de Hugo Olivier.
Matthieu Fassio (Porsche #41, 1er en VHC) : « On découvrait la voiture et le Tour de Corse Historique. Nous sommes partis très prudemment, puis nous avons progressivement haussé le rythme à partir du deuxième jour. Je n’ai pas trop le cœur à célébrer, parce que j’aurais aimé partager ce podium VHC avec mon père. Il fait une quinzaine de rallyes par an, et il ne sort jamais. Cette fois, ce sont ses freins qui en ont décidé autrement. »
Saunier assure le show
Julien Saunier et Frédéric Vauclare, les vainqueurs sortants, ont été particulièrement en vue tout au long de la semaine. Leur Renault 5 Maxi Turbo bleue et rouge, identique à celle qui avait triomphé il y a 40 ans au Tour de Corse 1985 avec Jean Ragnotti et Pierre Thimonier, a fait sensation. Si des problèmes de jeunesse les ont écartés de la lutte pour la victoire dès la 7è des 22 épreuves spéciales, ils ont assuré le spectacle en signant quatre temps scratch et en remontant de la 58e à la 11e place finale et 3è du classement VHC.
Julien Saunier (Renault 5 Maxi Turbo #1) : « Nous avons terminé la voiture quelques jours avant de venir en Corse. Être ici constituait déjà une prouesse pour toute mon équipe technique, notamment pour mon frère Quentin, qui ne dormait pas plus de trois heures par nuit depuis trois mois. Autant dire que la voiture n’était pas encore complètement au point. D’ailleurs, nous avons changé le joint de culasse lundi, sur la pelouse, à la veille du départ. À ce moment-là, on se disait que finir la première étape serait déjà un petit exploit. Finalement, c’est une pièce neuve de la direction qui nous a lâchés. Nous sommes quand même très fiers de terminer ce rallye. J’ai pris un plaisir fou, mais je suis complètement vidé. Ces voitures du Groupe B étaient déjà très physiques à piloter dans les années 1980, et elles le sont encore plus aujourd’hui avec des pneus modernes. »
Classement VHC : 1. Fassio / Olivier (Porsche 911 #41) 4h31’32 ; 2. Tailler / Jaime (Porsche 911 SC #36) + 24 ; 3. Saunier / Vauclare (Renault R5 Maxi #1) + 5’42 ; 4. Van de Woestyne / Poupard (Ford Escort MK2 #27) + 9’13 ; 5. Bussolini / Bussolini (Porsche 911 #31) + 13’16…
Deflandre et Hugo en VHRS
La bagarre a été tout aussi intense en Régularité (VHRS). C’est finalement Yves Deflandre et Jennifer Hugo qui s’imposent au volant de leur Porsche 911 #371, pour seulement 10 points d’avance. Le duo, qui a découvert l’épreuve en 2020, occupait la tête depuis la ZR9, disputée le matin de la 3è étape. Ils devancent deux autres Porsche : celle de Pierre et Olivier Feligioni – déjà deuxièmes l’année dernière – et celle du septuple vainqueur de la classe, Christophe Baillet, accompagné de Jean-Marc Piret.
Classement VHRS : 1. Deflandre / Hugo (Porsche 911 #371) 111 pts ; 2. Feligioni / Feligioni (Porsche 911 SC #343) + 10 pts ; 3. Baillet / Piret (Porsche 911 #342) + 12 pts ; 4. Bocqueret / Bocqueret (Volkswagen Golf GTI #454) + 36 pts ; 5. Seno / Biagi (Opel Kadett GT/E #345) + 38 pts…
Une édition dans les mémoires
Cette 25e édition restera dans les mémoires, d’abord par le nombre de participants : 420 voitures au départ de Calvi mardi matin. Elle aura aussi marqué les esprits par son format XXL : un record de 22 épreuves spéciales réparties sur cinq étapes, pour un total de 398 kilomètres chronométrés… Des chiffres devenus rares de nos jours en rallye.
Ce succès, le Tour de Corse Historique le doit à l’implication sans faille de ses organisateurs, Marie-Ange Dini et José Andreani, mais aussi à leurs équipes, aux officiels, aux commissaires, aux bénévoles, aux partenaires, aux concurrents et au public corse.
Le rallye a franchi un nouveau cap cette année, comme en témoigne l’implication de Renault, qui a profité de l’événement pour faire rouler en première mondiale sa toute nouvelle R5 Turbo 3E.
Rendez-vous est d’ores et déjà pris pour 2026 !
Julien Hergault,
