Tour de Corse Historique Etape 3 : Capanaccia se rapproche de Fassio

Après trois étapes et 12 spéciales disputées, on retrouve le même trio en tête qu’à l’arrivée à Ajaccio hier. Bertrand Fassio et Jean-François de Montredon (Porsche 911 SC #10) conservent le leadership, avec cette fois, Olivier Capanaccia et Mathieu Tyran (BMW M3 #9), 2è, auteurs d’une journée impressionnante. Puis viennent Marc Valliccioni et Christophe Hochet, 3è sur leur BMW M3 #10.

« On était plutôt bien réveillés dès le départ » raconte Bertrand Fassio, au moment de revenir sur sa journée. Les quelque 92,5 kilomètres au programme de ce jour ont en effet bien débuté, avec une ES8 marquée par une victoire (5’’ devant Julien Saunier et Frédéric Vauclare, sur la R5 Maxi Turbo rouge et bleue). Mais ensuite, les autres spéciales n’allaient plus lui sourire avec son copilote. Aucun autre scratch !

En effet, Olivier Capanaccia et Mathieu Tyran (BMW M3 #9) brillaient dans l’ES9 et l’ES10, avant de tomber pour 1’’ dans l’ES11 face à la fameuse R5 Maxi Turbo réparée et finement emmenée de Saunier / Vauclare. Capanaccia et Tyran enlevaient enfin la dernière ES du jour avec 15’’ d’avance sur Fassio / de Montredon, soit trois succès sur cinq possibles. Sur le plan comptable, cela nous donne ainsi un écart qui a fondu. Hier à 41’’, Capanaccia et Tyran sont désormais seulement à 23’’ de la tête de course. Une superbe journée pour eux donc, bonne pour la confiance et l’entame de la seconde moitié de ce millésime 2025.

« Nous avons changé beaucoup de réglages depuis hier. On a joué avec l’hydraulique, les barres anti-roulis, pas mal d’interventions sur le châssis », explique Olivier Capanaccia, qui vise la victoire, rien de moins, après sa belle 2e place de 2023. « En fait, depuis le début je suis en attaque, mais je ne suis pas très à l’aise. En tout cas, il y a un rythme de fou devant. Nous sommes trois à être groupés, mais derrière ils sont très bons aussi. C’est qu’il faut suivre Bertrand ! Il est rapide cette année (rires). On va essayer de grappiller des secondes, demain et encore samedi. Pour moi, ça va se jouer à la fin, il faudra tout donner jusqu’au bout ».

Bertrand Fassio et Jean-François de Montredon ont joué placé, toujours dans le TOP 4 sur les cinq spéciales chronométrées de la journée. Mais il ne va pas falloir laisser la horde des BMW M3 recoller.

Marc Valliccioni et Christophe Hochet complètent le podium. Une satisfaction, mais des ennuis mécaniques lors de la première spéciale ont ralenti la marche : «Nous avons eu une grosse fuite au niveau du pont, ce qui nous a fait perdre beaucoup de temps, mais on a réussi à réparer » confiait le pilote corse. Avec son équipier, ils lâchaient 24 » de bon matin. Jamais dans une autre spéciale ils n’allaient perdre autant de terrain. Le match reste donc intense, avec les trois pilotes séparés par moins d’une minute. Dans son élan, l’équipage Capanaccia / Tyran semble capable d’aller chercher la tête demain.

Pascal Trojani et Jean-Noël Vesperini ne sont plus 4è. Leur BMW M3 affichant le #11 pointe à 3’02’’ en 6è place, avec plus d’une minute de perdue. Une situation qui profite à Richard Doux et Antoine Paque (4è sur leur BMW M3 #22) ou encore à Philippe Gache et Stéphane Prevot, 5è. Philippe Gache, qui prend part cette année à son 10e Tour de Corse Historique, fait partie du contingent de Porsche, certes réduit, au milieu des BMW M3. « On est en train de comprendre la voiture, on la découvre encore. Elle est un peu lourde, pataude, alors on change des choses; on a joué par exemple sur les réglages de suspension. J’aime quand on est dans des portions rapides car avec le turbo, elle est tout en brutalité, et on voit alors ses qualités. La 911, ce n’est pas qu’une voiture de circuit » confie le pilote, vainqueur ici en 2011 et 2012… sur Porsche 911 !

On compte désormais moins de 200 concurrents classés en VHC. C’est l’ES8 qui a fait le plus de victimes, avec une dizaine de concurrents rencontrant des problèmes mécaniques pendant – ou après – le segment. Demain, avec plus de 291 kilomètres à couvrir (liaisons et spéciales mélangés), on peut une fois encore s’attendre à du spectacle.

Classement VHC : 1. Fassio / de Montredon (Porsche 911 SC #10) en 2h27’02 ; 2. Capanaccia / Tyran (BMW M3 #9) à 23 ; 3. Valliccioni / Hochet (BMW M3 #16) à 47’’ ; 4. Doux / Paque (BMW M3 #22) à 2’43 ; 5. Gache / Prevot (Porsche 930 #4) à 2’47…

Abandon pour Garnier / Triffault en VHRS
Lionel Garnier et Bertrand Triffault (Porsche 912 Coupe #458) étaient à la fête hier soir. Avec 36 points, ils occupaient la tête d’une première partie de rallye intense, avec des écarts minimes. La 3è journée d’épreuve les voit malheureusement renoncer. Dans le premier segment chronométré du jour, ils partaient à la faute. « Nous sommes arrivés un peu large dans un virage à gauche, la voiture a glissé dans la poussière et nous avons tapé un rocher. Le choc a fait rebondir la voiture sur la route, les jantes sont touchées et le train arrière aussi ». La 911 était trop sévèrement abîmée pour repartir. Pire, au milieu de la route, elle bloquait le passage des autres concurrents. Les points de mesure avant l’accident établissant ainsi un classement très provisoire, pour un début de journée animé.

Aux commandes désormais, Yves Deflandre et Jennifer Hugo. La paire belge place sa Porsche 911 #371 devant avec cinq points d’avance seulement. « Nous sommes heureux de prendre la tête, tant dans notre catégorie qu’au général. Les deux spéciales sportives de ce matin se sont bien déroulées. L’après-midi, les spéciales étaient plus régulières, avec des moyennes plus basses. Nous avons adapté notre approche, plus stratégique ». Les leaders – à l’image de tous les autres équipages interrogés – font l’éloge du parcours tracé par José Andreani. « Nous prenons énormément de plaisir à parcourir les superbes routes et nous remercions l’organisation pour ce beau rallye ». Espérons que cette idylle puisse se conclure par un succès, pour ceux qui ont découvert l’épreuve en 2020.

Pour cela, il faudra conserver Christophe Baillet et Jean-Marc Piret derrière. Celui-ci compte bien continuer à naviguer finement avec son pilote pour revenir. «Hier, nous étions à quatre points de Yves et Jennifer. Maintenant, nous en sommes à cinq. Un seul point concédé dans la journée, c’est pas mal. Surtout que nous avons eu une alerte en allant toucher un talus ». Les deux équipages font briller les Porsche 911. Puissantes, véloces en accélération, elles sont les stars des moyennes intermédiaires.

Julien et Fleur Pujols, en tête après la première étape mardi et désormais revenus 3e ex-aequo (84 points), décryptent leur journée. « Nous sommes restés prudents tout le reste de la matinée, les routes en sous-bois étaient encore humides et glissantes ». Au long des spéciales techniques et piégeuses, le couple a tenu. Au programme ce soir, comme pour beaucoup d’équipages, une révision complète de leur Volkswagen Golf GTI. Car le Tour de Corse Historique 2025 bascule dans sa seconde moitié, avec au menu demain l’étape la plus longue (291 kilomètres au total). Les VHRS s’élanceront après les VHC, avec des conditions de route différentes donc, et la lumière de fin de journée.

Classement VHRS : 1. Deflandre / Hugo (Porsche 911 #371) à 70 pts ; 2. Baillet / Pirer (Porsche 911 #342) à 75 pts ; 3. Arnal / Goudou (Morris Cooper S #471) à 84 pts ; 4. Pujols / Pujols (Volkswagen Golf GTI #431) à 84 pts ; 5. Feligioni / Feligioni (Porsche 911 SC #343) à 86 pts…

Une longue journée de vendredi au programme
Place ce vendredi à la plus longue étape du rallye : 291 kilomètres. Après le départ de Bonifacio et la liaison jusqu’à Maison Pieraggi, le tracé suivra la côte est jusqu’à Lucciana (aéroport de Bastia-Poretta), avec une pause à la mi-journée à Moriani. Une étape avec cinq spéciales, encore, et certains passages mythiques du Tour de Corse comme le Pont de l’Enfer, récemment resurfacé, ou le passage à proximité de l’église Saint-Jean-Baptiste de La Porta. C’est d’ailleurs depuis cette dernière que débutera la spéciale La Porta – Barchetta et ses 30 kilomètres. Un tracé qui va permettre d’y voir plus clair parmi les prétendants, à n’en pas douter.

Julien Hergault,

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